Alvéole d'enfouissement de Kermat 3

Une journée parmi les déchets (1 sur 2)

Poubelles jaunes, bleues, vertes, containers à bouteilles ou à papiers, déchèterie. C’est désormais entré dans les mœurs et le quotidien de toutes et tous, à Groix comme ailleurs nous trions de plus en plus nos déchets. Dès lors, de nombreuses questions surgissent rapidement. Qu’est-ce que tout cela devient ? Est-ce que le mal que je me donne en vaut la peine ou bien tout est-il finalement incinéré ou enfoui on ne sait où ni comment ? Ai-je bien raison de mettre ceci ou cela dans telle poubelle ? Devrais-je séparer les différents éléments des emballages puisqu’à Groix tout va dans la même poubelle (la jaune) ? Etc. Ces questions me tarabustaient depuis un bon moment, lorsque nous avons appris l’existence de l’opération “Semaine des réduction des déchets”, organisée par Lorient agglomération.

Me voilà donc inscrit pour les visites de l’installation de stockage des déchets non recyclables, à Kermat(1), le centre de tri des emballages – Adaoz(2) – et les ateliers de la recyclerie, situés juste en face du centre. Une journée bien remplie, débutant par le bateau de 6h50, les créneaux qui auraient permis une meilleure optimisation du temps affichant déjà complet au moment de mon inscription. On peut au moins en déduire que cette opération de communication et d’information a su trouver son public.

Je peux le dire tout de suite, j’ai été très satisfait de ces visites et de la somme d’informations qu’elles m’ont apportées. J’exprimerai juste un regret concernant la chaîne de tri qui était à l’arrêt, du fait d’une opération de maintenance. Il y a certaines machines que j’aurais bien voulu voir en fonctionnement, notamment celle qui effectue un tri optique afin d’opérer une première séparation en différentes catégories des déchets issus de nos poubelles jaunes, les emballages.

Pour les raisons de créneaux disponibles évoquées précédemment, j’ai commencé les visites par la fin, si l’on considère le parcours des déchets de leur production jusqu’à leur « apparente disparition », c’est-à-dire le centre d’enfouissement des déchets de Kermat. 

La première découverte, avant même de commencer la visite, c’est que la gestion des déchets de Lorient agglomération possède du personnel permanent exclusivement dédié à l’information, la communication, la formation pédagogique et l’assistance au public. Et, de fait, je dois souligner la qualité du matériel pédagogique et des intervenants, ainsi que l’intérêt que j’ai éprouvé à participer à ces visites, à profiter d’une information riche et structurée et à recevoir des réponses à mes questions et à celles des autres visiteurs et visiteuses.

Kermat, c’est là qu’aboutissent les déchets ultimes, ceux qui ne seront ni recyclés, ni valorisés, ni réemployés, et qui sont catégorisés comme non dangereux. Le site possède trois zones d’enfouissement (dites “Kermat 1” à “Kermat 3”). Kermat 1 a été exploitée de 1992 à 2006 accueillant 1 million de tonnes enfouies sur 30 m de profondeur et Kermat 2 de 2006 à 2016 pour 400 000 tonnes sur 10 m de profondeur. Depuis 2016, Kermat 3 (découpée en 12 alvéoles séparées) accueille désormais les déchets, avec une capacité pouvant aller jusqu’à 500 000 tonnes, également sur 10 m de profondeur.

Il faut comprendre que les zones d’enfouissement en Bretagne ne sont pas très nombreuses, du fait de la constitution du sol (granitique et fissuré), et que notre capacité à enfouir de la sorte nos déchets n’est pas infinie. L’horizon se rapproche même assez vite en ce qui concerne Kermat. L’exploitant estime que, si nous tenons les objectifs actuels de réduction des déchets, Kermat pourrait tenir son rôle jusqu’à la limite fixée par l’autorisation d’exploitation soit 2039. En revanche, si l’on continuait à produire autant de déchets ultimes qu’actuellement on pourrait se retrouver le nez dans le mur dès 2032 (dans 10 ans seulement).

Pour donner une idée sur l’évolution récente, Kermat traitait 48 000 tonnes de déchets ultimes en 2016, traite environ 34 000 tonnes par an actuellement et vise les 20 000 tonnes en 2025. Passer de 34 000 tonnes à 20 000 sur les 4 années qui viennent est un sacré défi. Et celui d’arriver à zéro déchets ultimes en 2039, ne l’est pas moins. En effet, à la question « Et quand Kermat 3 sera plein, que se passera-t-il, comment fera-t-on ? », il n’y a actuellement pas d’autre réponse apportée que l’absence de déchets ultimes.

Pour en savoir plus, notamment comprendre comment sont captés et traités les jus (lixiviats) qui s’écoulent en fond d’alvéole et les gaz qui s’en échappent, ainsi que la façon dont ces derniers sont valorisés, vous pouvez cliquer sur le lien situé en fin d’article. Vous y verrez également la reproduction des panneaux pédagogiques disposés le long du parcours que nous avons effectué lors de la visite, et qui résument bien l’essentiel de ce qu’il faut savoir.

Dans le prochain article, je vous ferai part de ce qui a retenu mon attention dans les visites du centre de tri et de la recyclerie.

En savoir plus sur Kermat

  1. ISDND Lorient Agglomération
    Chateau de Kermat, Lieu-dit, 56650 Inzinzac-Lochrist

Adaoz – Centre de tri des emballages et unité de traitement biologique des déchets
267 rue Jacques Ange Gabriel, 56850 Caudan