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La culture est un bien essentiel !

C’est ce qu’ont rappelé avec force les personnes venues en nombre devant le cinéma des familles ce mardi 15 décembre, répondant ainsi à l’appel lancé par la FNCF (Fédération Nationale des Cinémas Français). Rassemblement masqué, Covid oblige, et bon enfant mais néanmoins déterminé, et ce, bien que nous soyons privés pour quelque temps de notre salle, du fait des travaux en cours.

La culture est en effet un bien aussi essentiel que l’air que nous respirons, l’eau ou le chumpot. Il est à peine croyable que dans un état prétendument laïc, des dirigeants puissent penser en toute simplicité que la spiritualité se limite à la fréquentation des églises. Les cinémas ont, depuis des mois désormais, appris à mettre en place les mesures nécessaires pour faire face à la situation et savent parfaitement gérer le déroulement de leurs séances, dans le respect des gestes barrières et des mesures d’hygiène s’appliquant aux locaux.

C’est en tout cas ce que les Groisillons ont pu constater par eux-mêmes au Cinéma des familles, exploité avec rigueur et dévouement par l’association Cinéf’îles.

Je ne voudrais pas terminer ce billet, sans rappeler que la culture ne se limite pas aux cinémas et que l’ensemble du secteur culturel est aujourd’hui en grande partie au bord de l’asphyxie. Il serait temps de réagir avec discernement.

Au pays de Covid-19 UBU est bien roi !

D’après un article du Monde, « le gouvernement a annoncé vendredi soir que les rayons livres et culture des grandes surfaces alimentaires et spécialisées seraient « momentanément fermés dès ce soir », par « souci d’équité entre grandes surfaces et les librairies indépendantes ». ».

Si je comprends bien la logique de ces dernières décisions ajoutées à celles prises initialement, concernant le type de commerces qui peuvent demeurer ouverts :

  • il ne faut pas faire de concurrence déloyale aux libraires ;
  • mais les disquaires qui existent encore (il ne doit plus y en avoir beaucoup) peuvent bien finir de crever ;
  • la littérature est un élément de culture indispensable ;
  • mais pas la musique ;
  • il est indispensable de pouvoir changer son smartphone ;
  • mais on ne peut pas faire réparer sa guitare chez le luthier du coin, car, tout le monde peut l’imaginer, le luthier du coin est bondé comme une rame de la ligne 13 du métro parisien à 8h00 du matin ;
  • etc.

Mon propos n’est pas d’opposer les objets et pratiques d’épanouissement culturel et il en est d’ailleurs bien d’autres comme les films, les jeux, les activités manuelles et/ou artistiques, et j’en passe. J’ai beau essayer de comprendre la logique des décisions prises et leur enchaînement, je ne perçois que l’image d’un poulet sans tête qui zigzague de façon erratique (il faut bien reconnaître que sans tête ce n’est pas facile).

Car enfin, où se trouve la logique qui consiste à demander aux gens de s’enfermer chez eux tout en leur coupant l’accès au biens culturels qui permettraient de rendre plus supportable, utile, voire salutaire pour leur santé mentale, le long temps qu’ils passent ainsi confinés ?

Les libraires ont eu raison de se révolter. Mais au lieu de tirer la conclusion qu’il est peut-être non seulement contre productif, voire dangereux, de couper l’accès à la culture et que, après tout, les libraires ne sont pas plus bêtes que les autres pour organiser le respect des règles sanitaires, ne voilà-t-il pas que nos dirigeants n’ont rien trouvé de mieux que la mise sous scellés façon Christo des rayons concernés des grandes surfaces. Je me demande ce qu’ils n’ont pas compris dans le mot « confinement »… à moins que le mot leur soit connu mais pas le concept sous-jacent.

La façon dont ces décisions sont prises à chaque fois sous la pression de tel ou tel lobby, ou encore en réaction à tel ou tel événement ponctuel, sans que jamais la vision d’ensemble ne soit questionnée rappelle étrangement ce jeu avec les petits clowns plats qu’on accrochait les uns aux autres ; comment s’appelait-il déjà ? Ah oui… Patatras !

Mise à jour 5 novembre : les règles ont encore changé ; elles changent d’ailleurs sans arrêt entre les décrets modificatifs et les erreurs d’interprétation de ceux qui les appliquent. La conclusion ci-dessus n’en est donc que toujours plus vraie, hélas.