Chronique du conseil municipal du 18 janvier. Part 1

Cette fois-ci nous avons choisi de scinder en deux parties notre compte rendu du dernier Conseil municipal. Pourquoi? Parce qu’ au vu de l’ordre du jour officiel ne contenant que des affaires courantes, rien ne laissait présager de débat particulier. Et voilà que des débats ont eu lieu, à l’initiative de l’opposition. Moyennant quoi notre compte rendu est devenu un peu long, justifiant d’en étaler la diffusion sur deux jours.

Nouveaux tarifs, pas de cadeau pour les les associations

L’annonce du premier conseil municipal de l’année 2024 fixé au 18 janvier a surpris. Pourquoi si tôt dans l’année alors que par le passé il fallait attendre février ou mars? D’autant que l’ordre du jour proposé paraissait si léger qu’il ne justifiait pas une telle urgence? [1]A vrai dire, le Conseil a été fixé selon un calendrier où une déclaration du Maire lors de la cérémonie des vœux de la municipalité du 15 janvier devait précéder le Conseil de quelques jours. Et quelle annonce ! Il s’était résolu à démissionner de ses fonctions, « usé par le poids de la tâche » selon ses propres termes. Il avait pris le soin de réunir ses adjoints la veille pour leur faire part de sa décision mûrement réfléchie. « Tous m’ont supplié de rester, au minimum pour voir le résultat des projets tout juste engagés comme la MAM (maison des assistantes maternelles), et je me suis laissé convaincre. » a-t-il poursuivi avec beaucoup d’émotion et sous les applaudissements de la salle. Et voilà comment un conseil municipal s’est tenu, malgré un ordre du jour réduit aux affaires courantes, au cours duquel, nous, élus d’opposition, avons provoqué des débats d’actualité municipale dans le but d’informer nos concitoyens. Un exercice de démocratie en quelque sorte, qui sans nos interventions n’aurait pas eu lieu. 

Lorsque la grille des tarifs de la commune a été abordée nous nous sommes étonnés d’un prix de location de la nouvelle salle de Port-Lay. « 350 € la journée lorsqu’elle est utilisée par une association nous paraît beaucoup trop cher, avons-nous argumenté. D’autant plus cher que la salle des fêtes, pour le même usage, est facturée 91 € et alors que les services proposés par la commune sont meilleurs à la Sdf comparé à Port Lay où il n’y a ni écran, ni sono, ni parking pour garer sa voiture. » Face à la réponse du maire et de ses adjoints qui ont estimé que « c’est une salle de prestige dans un bâtiment pour lequel la commune a beaucoup investi » nous avons rappelé que si ce lieu a été conçu pour y recevoir des mariages ou des séminaires il devait être ouvert aux associations[2]. « Ce tarif-là est délibérément dissuasif pour les associations. Faire peser l’amortissement des travaux pour partie sur les associations n’est pas conforme à la destination annoncée du lieu. Il faut quand même se souvenir que la rénovation de Port-Lay a été financée par la commune sur ses réserves d’auto-financement et par l’Agglomération, donc par nos impôts. » 

Nous avons profité de ce débat sur les rapports entre la municipalité et les associations pour alerter le conseil sur la situation économiquement fragile du Fifig (Festival international du film insulaire de Groix) qui s’est vu réclamer près de 5000 euros pour la location des lieux lors l’édition 2023 alors que la subvention attribuée par la commune est de 10000 euros. N’est-ce pas là une manière de retirer d’une main ce qui a été accordé de l’autre alors que, pour le FIFIG, l’usage des bâtiments municipaux devraient être quasi-gratuits compte tenu des retombées économiques que ce festival apporte à l’île ? Nous avons reçu une réponse à caractère polémique du Maire qui a mis en avant le fait que Cinéf’iles (l’association gestionnaire du Cinéma des Familles) « mettait son cinéma à disposition du Fifig lors du festival moyennant finances». C’était oublier que cette mise à disposition engendre des frais de personnel qualifié et d’électricité qui doivent être compensés, contrairement à Port-Lay en ce qui concerne le personnel.

A l’issue de ce débat il nous est resté un goût amer dans la bouche. Rentabiliser les investissements et faire payer au prix du marché l’usage des salles par les associations qui contribuent aussi largement à la vie locale rapproche la gestion de la municipalité de celle d’une entreprise. Faire payer ceux qui donnent bénévolement de leur temps pour assurer des rôles que la municipalité ne souhaite pas prendre en charge est injuste. A l’issue du débat, nous nous sommes abstenus, marquant ainsi notre désaccord sur une ligne de tarifs.

A suivre