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Enquête sur l’eau non-potable à Groix : les dessous d’une crise

Le 6 juillet dernier, aux alentours de 17 heures, un branle-bas de combat pour ravitailler Groix en eau potable a été sonné. Le préfet du Morbihan venait d’interdire à la consommation l’eau distribuée dans le réseau. Dans le même temps, pour palier le manque d’eau potable, des palettes de bouteilles d’eau de source ont été acheminées vers l’île, en quantité suffisante pour fournir à chacun deux bouteilles de 1,5 l par jour d’interdiction. L’interdiction a été levée le 12 juillet suivant.

Un dysfonctionnement de plus de la station de Créhal 

Que s’est-il passé ? Lors d’un prélèvement datant du 3 juillet 2023, le taux de THM (trialo méthanes), s’est révélé être de 124 µg/litre alors que la norme sanitaire est de 100 µg/litre maximum, justifiant donc la décision du Préfet du Morbihan. Ce prélèvement, inhabituel à cette date, a fait suite à celui du 15/06/23, mensuel celui-là, révélant un taux de THM 100 µg/l, à la limite du tolérable, déclenchant une surveillance particulière. D’où venaient ces THM en excès, alors qu’ils sont fortement suspectés d’être à l’origine de cancers de la vessie ? Rappelons que la France a abaissé la norme de 150 µg/l à 100 µg/l en 2010 sur injonction de la Commission européenne et que le Canada et les États-Unis ont fixé le seuil fatidique à 80 µg/litre. Preuve que ces THM sont considérés internationalement comme étant à risque. Les THM se forment par dégradation du chlore quand trois paramètres sont réunis : un excès de chlore au contact de matières organiques, lorsque le PH de l’eau est élevé et sous l’effet d’une température ambiante élevée. Bref, les eaux dites de surface issues de retenues à l’air libre sont particulièrement à risque à l’arrivée de l’été, et particulièrement dans des îles qui connaissent un accroissement saisonnier de leur population. Par le passé, Molène, l’île d’Yeu et Ouessant se sont trouvés dans des situations identiques.

L’eau de Groix distribuée au robinet provient de deux sources utilisées en alternance : soit elle est captée dans la nappe phréatique, soit elle est puisée dans la retenue de Port-Melin. Elle est ensuite traitée pour devenir potable dans la station de Créhal mise en service en décembre 2020.  Comment une usine aussi récente peut-elle être confrontée à des incidents de la sorte, contraignant les autorités à interdire à la consommation l’eau qui en sort ? En réalité, les faits obligent à s’interroger sur son bon fonctionnement. Selon les indications fournies par le ministère de la santé, pas moins de 16 incidents de chloration sont à déplorer depuis sa mise en service. Rien qui justifie une interdiction à la consommation, juste une légère mais persistante odeur de chlore et parfois une décoloration anormale des tissus mis au contact prolongé de cette eau en sortie de tuyauterie. De quoi indiquer qu’elle ne tourne pas aussi rond que ce qui devrait être. D’autant que durant la même période, et selon la même source officielle, trois contaminations bactériennes ont été détectées. Là encore rien qui justifie une interdiction de consommation, mais laisse à penser que l’équilibre entre désinfection de l’eau et chloration peine à être trouvé, remettant en cause la fiabilité de l’installation et / ou son pilotage.

Le Préfet tape du poing sur la table.

Compte tenu de tous ces éléments inquiétants et face à un léger dépassement de la norme réglant le taux de THM, le préfet du Morbihan a déclenché le branle-bas de combat. Rien que de plus normal ? Pas sûr. En fouillant dans les informations fournies par le ministère de la Santé, nous nous sommes aperçus qu’à Ouesssant, en mai de cette année, le taux de THM était de 124 µg/litre. Et qu’a fait le Préfet du Finistère ? Rien, strictement rien. Pourquoi ? Nous avons interrogé ses services qui ne nous ont pas répondu à ce jour. Reste donc à formuler une hypothèse : les préfets disposant d’une capacité d’appréciation de l’application des normes, celui du Finistère a choisi de ne pas interdire la consommation d’eau potable sachant que la panne était clairement identifiée et a été résolue rapidement (il s’agissait d’une panne de la pompe injectant le dioxyde de chlore dans l’eau), celui du Morbihan a choisi l’interdiction face à l’accumulation de dysfonctionnements. En clair, il a tapé du poing sur la table et créé un choc dans l’opinion pour exercer une pression sur l’opérateur pour qu’il mette la station en bon ordre de marche. Hypothèse partagée par de bons connaisseurs du dossier. 

La recherche de THM n’est pas assez fréquente

Résumons la problématique. En juin 2023, un taux de THM au maximum de la norme a été détecté dans l’eau potable de Groix, justifiant une surveillance renforcée. L’inquiétude se révèle fondée puisqu’un mois plus tard, le taux est passé à 124 µg/litre. Avant le mois de juin, il faut remonter au mois de novembre 2022 pour trouver un résultat de recherche de THM (5,2 µg/litre) qui a été précédé d’une autre mesure en août 2022. Et depuis la mise en service de la station de Créhal en décembre 2020, pas la moindre trace de recherche de THM. Bref, en 2,5 années ces sous-produits du chlore considérés comme cancérigènes, ont été recherchés trois fois. Et alors que l’origine de l’eau potable sur l’île demande une attention particulière  quand elle est puisée dans le barrage. Deux questions se posent dès lors :

• si le taux de THM a grimpé en flèche entre novembre 2022 et juin 2023, durant combien de mois les habitants de Groix ont-ils bu une eau à la limite de la potabilité ? 

• ne serait-il pas judicieux de mesurer la présence de THM chaque mois, notamment lorsque l’eau est puisée dans le barrage et le traitement antibactérien adapté en conséquence, sachant que, dans ces circonstances, la production d’eau potable à Groix est à risque ? C’est la fréquence qu’a choisie Molène qui a connu un épisode sérieux à 237 µg/litre en 2013, donc le double de la norme et une alerte à 87 µg/litre en janvier 2022. 

Nous comptons sur notre représentant à L’Agglo (en l’occurrence le maire de Groix) qui a en charge la gestion de l’eau à Groix pour appuyer nos demandes.

Les élus d’opposition à la rencontre des Groisillons.

A mi-mandat, trois ans après les élections municipales de mars 2020, les élus d’opposition et leurs soutiens de l’Avenir de Groix invitent ceux qui se sentent concernés par la vie municipale à venir échanger avec eux le samedi 20 mai à 17 h 30.

L’actualité municipale ne manque pas : pistes cyclables, projets d’équipements menacés, financement des associations, ressource en eau, prise en compte des changements climatiques, élaboration des projets municipaux, etc.  Bref une autre politique municipale que celle menée par la majorité d’aujourd’hui est possible, à l’image de celle que nous nous efforçons de porter depuis trois ans et que nous souhaitons débattre avec les habitants de Groix.

Dans les mois qui viennent et d’ici la fin de notre mandat nous multiplierons ces réunions de proximité dans différents lieux du territoire.

La réunion du 20 mai se tiendra au 2 rue du Grao chez Jean-Claude Jaillette. 

L’Avenir de Groix vous présente ses vœux

Comme beaucoup d’entre vous, nous espérions que les vœux 2022 ne ressembleraient pas à ceux de 2021, en “présentiel” et non en “distanciel” pour utiliser un nouveau langage créé pour l’occasion. « 2021 a été chagrin, mais en 2022, ça ira mieux » pensions-nous en terminant l’année, espérant laisser la Covid dernière nous, enfin. Mais voilà, le virus est encore là, de plus en plus contagieux bien que moins agressif, notamment grâce aux vaccins, certains d’entre nous peuvent en témoigner pour avoir été déclarés positifs entre Noël et le Jour de l’an et contraints à s’isoler durant une dizaine de jours. 

Si le début 2022 reste tout aussi compliqué que l’année précédente, gardons néanmoins confiance et espoir pour cette année qui commence. Souhaitons que le virus n’entame pas nos valeurs de fraternité, de liberté et d’égalité. 

L’Avenir de Groix présente donc ses meilleurs vœux à tous ceux qui nous suivent, à tous ceux qui, de plus en plus nombreux en 2021, nous ont manifesté leur confiance, et aussi à tous ceux qui nous ont fait l’honneur et le plaisir de nous lire ou de nous écouter quand l’occasion s’est présentée. Que cette année vous soit favorable, qu’elle réponde à vos aspirations aussi bien collectives qu’individuelles, qu’elle vous donne la force d’agir pour y parvenir. 

Bonne et heureuse année à toutes et à tous. Soyez certains que nous aurons à cœur de répondre à vos attentes, comme nous l’avons tenté en 2021. Soyez également assurés que nous nous attacherons à ce que la population groisillonne soit consultée et associée aux décisions qui sont prises par sa commune, pour que vive l’espoir d’une démocratie participative

Permanence d’élus à Groix

Rozenn Métayer et Damien Girard et leur suppléante Marie-José Mallet, vos élus départementaux, tiendront leur permanence à Groix

Le samedi 13 novembre à la salle des Fêtes

De 10 h 30 à 12 heures

En présence des élus municipaux de l’Avenir de Groix

Mobilisation exceptionnelle des Groisillons pour leurs médecins

Mercredi 6 octobre au soir, devant une salle des Fêtes pleine à craquer, les intervenants (*) ont exposé les différents scénarii imaginés pour que Groix dispose de manière pérenne d’un nombre de médecins correspondant aux besoins. Les membres du Conseil d’administration de l’Avenir de Groix ainsi que ses élus municipaux présents ont pris la parole au même titre que de nombreux participants à cette soirée. Les élus au département de Lorient-Groix en commun qui se sont déplacés pour l’occasion ont fait état des possibilités offertes par le département au développement des projets sanitaires locaux. Ils ont en outre assuré le public de l’attention bienveillante que porte le président du Conseil départemental, David Lappartient, à la situation de l’île.

Merci à l’Apsig (Association des professionnels de santé de l’île de Groix) et à son président Frédéric Delange pour ce beau moment de démocratie locale à laquelle les Groisillons sont si attachés.

Un très fort courant de rejet de Kersanté – le prestataire de soins médicaux installé à la maison de santé depuis juillet dernier – s’est exprimé, rendant caduque les scénario 1 et 2. La démission durant l’été des deux médecins installés sur l’île Faustine Vuilliat et Hélène Szczepanski, ainsi que les difficultés qu’il rencontre à partir du mois d’octobre pour trouver les médecins qu’il est pourtant missionné pour envoyer sur l’île ont largement contribué à discréditer le prestataire. En outre, la révélation de certaines de ses pratiques financières ont soulevé l’indignation. En effet, répondant à une question venue de la salle, Hélène Szczepanski a révélé que la prime d’installation à tout médecin s’installant en zone fragile accordée par l’ARS (Agence régionale de santé) – et d’un montant de 50.000 euros – avait été touchée par Kersanté et que malgré ses demandes, elle ne lui avait pas été reversée.

Le scénario 3 a été plébiscité, tout en laissant ouvert le numéro 4.

Les organisateurs de la soirée ont fait part des avantages que pourront trouver à Groix les candidats médecins : prime à l’installation, logements mis à disposition par la mairie, existence d’une maison de santé bien équipée, réseau structuré de praticiens para-médicaux, un centre de secours actif, des liens privilégiés avec l’hôpital de Lorient. Et aussi un cadre de vie exceptionnel qu’offrent non seulement une île préservée tout en restant proche du continent, at aussi  des écoles de qualité, des activités liées à la la mer, une vie associative active, notamment dans le domaine culturel. Enfin, et c’est peut-être le plus important, les intervenants ont rappelé tout l’intérêt que représente pour de jeunes médecins l’exercice particulier de la médecine générale pratiquée sur une île éloignée des spécialistes et des installations de diagnostic sophistiquées.

Un audit financé par l’ARS débutera dès le 11 octobre et prendra en compte les avis et souhaits échangés pendant la réunion.

Merci encore aux organisateurs pour avoir fait partager à l’assistance leur conviction qu’une solution rapide peut être trouvée. Ils et elles ont su montrer au public toute l’énergie et la détermination qu’ils et elles déploient pour parvenir à cet objectif. Les voilà désormais forts du soutien de la population.

(*)  Hélène Denoual cap autonomie santé, Yannick Raude infirmier Cap autonomie santé, Dominique Yvon maire, Hélène Szczepanski médecin, Frédéric Delange président Apsig, Carole Gereys (ESSORT), Christophe Popineau chef de service à Vannes et médecin hospitalier coordinateur  Ehpad groix.

pénurie de médecins à groix: réunion publique

Face à la pénurie de médecins à Groix consécutive à la démission des deux médecins depuis août dernier, les professionnels de santé de l’île organisent ce soir mercredi 6 octobre une réunion publique. Elle se tiendra à la salle des Fêtes, à 20 h 30. Elle est conçue comme un moment d’échange afin d’évaluer les solutions susceptibles de convaincre de nouveaux médecins de venir exercer à Groix.

Parking payant: comment l’opposition a fait pression sur la mairie de Lorient

Nous allons vous raconter l’histoire d’une victoire de l’opposition groisillonne – alliée à celle de Lorient – que le maire de Lorient, Fabrice Loher, s’efforce de faire passer pour une défaite de ces mêmes opposants. Certains diront que l’histoire ressemble à ces interminables soirées électorales où les perdants se contorsionnent pour faire croire à leur victoire et faire ainsi passer la pilule. Pourtant,  ce que nous allons raconter est l’exacte vérité. Elle s’est déroulée en quatre actes et a débuté en mai dernier.

Voici le récit de la fixation des tarifs d’abonnements du parking de la gare maritime de Lorient dont profitent les insulaires et les travailleurs pendulaires, autrement dit les salariés qui font chaque jour l’aller-retour Lorient/Groix ou inversement pour se rendre à leur travail.

Acte 1. Le Conseil municipal de Lorient du 27 mai vote le principe du parking payant de la gare maritime. Depuis l’été précédent, nous, élus de l’opposition groisillonne et membres du Conseil d’administration de l’Avenir de Groix pressions la mairie de Groix de mener des discussions avec la mairie de Lorient pour obtenir des tarifs les plus bas possible pour les travailleurs pendulaires, pour les insulaires qui se rendent à des soins médicaux sur le continent, et pour les familles des insulaires lorsqu’elles leur rendent visite à Groix, lors de grands week-ends en particulier. Nous demandions aussi que des places leur soient réservées. Nous avons pris position en ce sens dans la presse locale ainsi que sur notre site internet.

Acte 2. Le 6 juillet, nous publions en avant-première la grille des tarifs et informons les Groisillons et les pendulaires qu’ils pourront souscrire un abonnement à 120 euros par an, soit 10 euros par mois et qu’un parking, le P1, leur sera réservé. Nous étions informés de ce tarif spécial depuis plusieurs semaines, l’un d’entre nous étant en contact régulier avec l’adjointe aux transports de Lorient, Laure Dechavanne. Par crainte d’un revirement de dernière minute, toujours possible, nous avons choisi de ne communiquer ce montant qu’à quelques heures de l’ouverture du parking payant. Le 9 juillet, les usagers découvrent un panneau informant sur les tarifs installé à l’entrée des deux parkings. Aucune information préalable n’a été faite sur la grille tarifaire, ni au Conseil municipal, ni par voie de presse.

Acte 3.  Le Conseil d’administration de l’Avenir de Groix – dont les trois élus d’opposition font partie – décide de déposer un recours gracieux visant à annuler la grille tarifaire. Motif dument argumenté juridiquement : la grille tarifaire aurait dû légalement être présentée au Conseil municipal pour qu’il en débatte, ce qui n’a pas été fait. Le conseil du 27 mai s’est contenté de présenter un tableau prévisionnel des investissements. Un débat aurait permis aux élus d’opposition de Lorient en commun, avec lesquels nous sommes alliés, de faire valoir les demandes particulières des Groisillons. Le recours a été déposé le 30 juillet dernier. 

Acte 4. Poussé par notre recours gracieux et cherchant à empêcher un éventuel recours devant un Tribunal administratif, le maire de Lorient inscrit à l’ordre du jour du Conseil municipal du 30 septembre 2021 un bordereau visant à faire voter la grille tarifaire du parking de la gare maritime. Quelques jours avant, nous avons reçu une lettre en réponse à notre demande de recours gracieux : elle indique que notre recours est rejeté, au motif qu’une délégation a été donnée au maire en juillet 2020 pour fixer les tarifs des parkings lorientais à condition qu’ils soient temporaires. C’est là toute l’astuce du maire de Lorient pour faire passer le succès de notre pression pour une cuisante défaite. Car s’il a précisé lors du Conseil du 27 mai qu’une évaluation serait faite dans les mois qui suivraient la mise en place du parking payant, il n’a jamais précisé formellement que les tarifs seraient « temporaires ». Cet argument a été présenté au Conseil du 30 septembre, permettant à la majorité lorientaise de refuser de revoir la grille des tarifs dans un sens plus favorable aux Groisillons. Et ce malgré les recettes des premiers mois d’exploitation trois fois supérieures aux prévisions. 

Néanmoins, le vote du 30 septembre a acté définitivement  l’abonnement annuel à 120 euros. De plus, à la demande de Damien Girard de Lorient en commun, avec lequel nous nous étions concertés, Fabrice Loher s’est engagé à mettre à l’étude un tarif de week-end pour les familles des Groisillons.

Epilogue. Bien que refusé, notre recours gracieux a atteint son objectif de remise à plat du débat.

Rappelons que le maire de Groix a affirmé lors d’un Conseil municipal qu’il n’avait été en contact avec Fabrice Loher au sujet de ce parking que deux fois, alors que le maire de Lorient fait remarquer que des concertations “étroites” ont été menées avec la mairie de Lorient. Chacun doit avoir une appréciation bien différente du dialogue « étroit ».

Jean-Claude Jaillette, Victor Da Silva