Convocation au conseil municipal du 19 décembre 2022

Mesdames et Messieurs membres du Conseil municipal

Je vous prie de bien vouloir participer à la prochaine séance du Conseil municipal, qui se tiendra le : lundi 19 décembre à 17 heures à la salle des Fêtes

Ordre du jour :

1. Approbation du PV du conseil municipal du 27 septembre 2022 ;

2. Autorisation d’exécuter les dépenses d’investissement 2023 avant le vote du budget primitif 2023 ;

3. Décision modificative ;

4. Forfait communal ;

5. Ratios promus-promouvables ;

6. Tableau des emplois ;

7. Révision des loyers BSH ;

8. ACTEE ;

9. Application de la nomenclature budgétaire et comptable M57 au 1er janvier 2023 et dispositions diverses ;

10. CIDFF ;

11. Pacte de gouvernance ;

12. Plans de financement ;

13. Consignation/déconsignation indemnités ;

14. Tarifs 2023 : port ;

15. Questions diverses.

Comptant sur votre présence, je vous prie d’agréer, Mesdames, Messieurs les membres du Conseil municipal, l’expression de mes sentiments les meilleurs.

Le Maire,

Dominique YVON

Mairie – Place Joseph Yvon

56590 ILE DE GROIX

Tél. 02 97 86 80 15 – Fax 02 97 86 59 97

Pistes cyclables à Groix: une occasion ratée

Précisions des élus de l’Avenir de Groix

Le texte qui suit est signé de François Baron. Comme toutes les tribunes que nous publions sur notre site, il n’engage que son auteur, notamment en ce qui concerne les chiffres avancés.

Néanmoins, ce texte appelle quelques commentaires de notre part. L’auteur écrit : « Ce choix des élus soulève donc de nombreuses questions et illustre un mode de fonctionnement en décalage avec l’évolution de la société ». Nous tenons à rappeler que lorsque, il y a un peu plus d’un an, en avril 2021, le maire a annoncé en conseil la mise en chantier du projet, nous avons proposé d’étendre les aménagements cyclables aux chemins qui le permettaient. Et ce alors qu’il venait de nous annoncer avoir obtenu une enveloppe de 500.000 euros supplémentaire, résultats d’un prix décerné à la commune de Groix pour « l’exemplarité de son projet cyclable » nous a-t-il dit. La réponse à notre proposition a été très évasive, et… sans suite. Nous nous sommes donc abstenus lors du vote du budget correspondant, justifiant notre vote par le manque d’ambition notamment sur le sujet des pistes cyclables.

Bref, ce choix n’est donc pas celui de tous les élus, mais celui de la majorité. 

Pistes cyclables à Groix, une occasion ratée

Les mobilités douces et actives (vélos, marche… ) sont à l’heure actuelle très prisées et c’est une bonne chose. 

Une bonne chose pour la planète ; moins de rejet de gaz carbonique

Une bonne chose pour la santé publique ; moins de pollution, de bruit et plus d’activité physique pour les pratiquants. 

C’est aussi moins de nuisance pour la faune et la flore (les rejets de CO2 et autres polluants affectent hélas l’ensemble du vivant).

C’est enfin un moyen de re-créer du lien avec la nature, avec son environnement et de soigner son pouvoir d’achat. 

 Loin d’un effet de mode, ces pratiques s’inscrivent dans un processus de transition qu’il est urgent de soutenir, d’encourager, voire de susciter. 

 Elles doivent donc s’appuyer parallèlement sur l’engagement personnel des usagers, sur l’adaptation des infrastructures collectives et sur un choix d’équipements techniques plus larges (assistance électrique, vélo cargo…).

Toutes ces conditions sont à l’heure actuelle facilement mobilisables.

Quant est-il à Groix ? 

 En réponse à un problème ponctuel et récurrent (une sur-fréquentation temporaire du réseau routier), la municipalité de Groix à engagée un gros chantier afin de réaliser des aménagements spécifiques et des nouvelles pistes, cyclables et piétonnes pour rejoindre les principales plages.

Au total, trois tronçons sont concernés pour environ 300.000 € du km. L’objectif prioritaire affiché est : « privilégier les déplacements doux, l’été et en direction des plages ».

Les habitants et les scolaires ne sont donc pas concernés !

La très forte augmentation de la circulation (et pas que des vélos !) durant la saison pose effectivement des problèmes ; de sécurité bien évidemment mais aussi de tension, d’exaspération entre les différents usagers de la chaussée. 

Ce choix des élus soulève donc de nombreuses questions et illustre un mode de fonctionnement en décalage avec l’évolution de la société :

Voilà un projet conçu et réalisé en très petit comité, sans aucune concertation préalable avec les habitants et présenté au public trois mois avant le démarrage des travaux … sans que celui-ci ne puisse y donner un avis constructif. 

 En faisant l’impasse sur une réflexion plus globale, sur la mobilité, sur les déplacements, sur le partage de la chaussée, on se prive d’une réelle ambition politique au risque là encore de produire beaucoup d’insatisfaction. 

 On peut juste rappeler que la réfection de l’ensemble du réseau routier vient à peine de se terminer et que là encore, tout s’est décidé de façon très confidentielle 

Une occasion ratée donc d’ouvrir un véritable espace de dialogue et de concertation entre élus et citoyens. D’y associer des acteurs extérieurs (élus, experts, associations…) déjà engagés sur ces questions de mobilité, et d’amorcer enfin sur l’île un processus vertueux de transition. 

 La mobilité est un des postes majeurs sur lequel on doit agir pour réussir la transition écologique et respecter les engagements sur la réduction des gaz à effet de serre. 

 Une des clés de réussite de cette transition, c’est l’adhésion, l’implication et le soutient des citoyens aux politiques et aux actions allant dans ce sens. Etant entendu que les simples éco-gestes individuels ne sont pas suffisants. 

La participation du plus grand nombre devient donc un véritable enjeu d’efficacité des politiques locales de transition. 

Les crises écologiques et démographiques actuelles nous obligent, à tous les niveaux, à changer bien des habitudes, à sortir de nos zones de confort et à envisager de nouvelles façons d’être et de faire.

L’avenir de la planète et les jeunes générations nous obligent aussi à agir concrètement et à rompre avec notre « ancien monde » qui hélas, n’a pas su prendre soin du vivant.

François Baron

Samedi 12 novembre, rencontrez les élus départementaux

Samedi 12 novembre, les élus départementaux Rozenn Métayer et Damien Girard et leur suppléante Marie-José Mallet viendront à Groix pour rencontrer les habitants. Au programme, visite au marché de 9 heures à 11 heures, réunion ouverte à la salle des Fêtes ensuite avec le Fifig puis repas chez Fanche. N’hésitez pas à venir leur faire part de vos idées, informations et doléances.

Les promesses de la Compagnie Océane

A lire le communiqué de presse de la Région Bretagne annonçant la désignation du nouveau délégataire des liaisons maritimes du Morbihan et du Finistère, sur le papier, tout semble aller bien puisque tout en maintenant le niveau de service actuel, ce qui change correspond à des améliorations. En effet, on ne peut que se féliciter de l’engagement de Tansdev-Compagnie Océane à mettre en place un tarif réduit pour les 18-25 ans, du maintien d’un tarif réduit pour les professionnels de santé, de la création d’un tarif solidaire réduit de 70%, et de l’amélioration de l’accueil des PMR (personne à mobilité réduite).

Quant à l’engagement d’une « refonte de la tarification du transport des marchandises pour une optimisation du chargement des navires » entre Lorient et Groix ainsi que l’annonce le communiqué de presse, il est suffisamment flou pour que chacun y voit des réponses à ses attentes. Dès lors une évidence s’impose : pour dissiper le flou, il faudra impérativement organiser une concertation avec les professionnels concernés ainsi qu’avec le personnel. 

Dans son communiqué de presse, la Région se prévaut d’avoir pris l’avis du public à travers différents questionnaires lors de la préparation du nouveau cahier des charges. Ceux qui l’ont rempli se souviennent sans doute de la teneur de ces questionnaires qui avaient plus à voir avec la recherche du degré de satisfaction d’un consommateur que de supports à une véritable concertation. La Région s’est contentée en réalité de prendre le pouls des usagers sans chercher à établir avec eux un diagnostic précis pour y proposer un traitement efficace ni sans lui dire à quel rythme battait son pouls. 

Bref, dans le cadre de l’amélioration du service public, puisque que Transdev s’est engagé à mettre à plat les tarifs de transport des marchandises dont l’impact sur l’économie de Groix sont si important, il faudra asseoir tous les acteurs autour d’une table et négocier, autrement dit mettre le service public au service du public. Aux vues des expériences passées , Transdev devra accomplir une révolution culturelle. Souhaitons que la Région sera attentive au respect des engagements pour qu’ils n’aient pas été pris dans l’unique but de remporter le marché. 

Transports maritimes : une Délégation de Service Public sans le public

Dans quelques semaines, la DSP (Délégation de services publics) accordée en 2014 à Transdev-Compagnie océane (ancienne Veolia Transport) sera renouvelée à… Transdev-Compagnie océane. La compagnie maritime l’a annoncé dans un communiqué avant même que le conseil régional de la Région Bretagne n’ait confirmé le choix lors de la séance du 7 novembre prochain. Depuis le 24 mai dernier, Transdev était en concurrence avec Brittany Ferries qui manifestement n’a pas convaincu. Comment s’est opéré le choix ? Quel cahier des charges a été proposé ? Les besoins des populations de Groix, de Belle-Ile, de Houat et de Hoëdic ont-ils été pris en compte ? Que deviennent les demandes et propositions du personnel de la compagnie océane dont le syndicat CFDT aurait préféré l’autre candidat « un véritable armateur » estime-t-il (Ouest France le 31/10) ? Rien n’a filtré du côté de la région malgré les demandes répétées des élus de tout bord. 

Secret militaire?
Tout se déroule depuis le début de l’année 2022 dans l’opacité la plus épaisse comme si la question du transport maritime entre le continent et les îles relevait du secret militaire. Pis, ni le public ni le personnel n’ont été consultés, ou tout juste pour la forme à travers un questionnaire minimal et sans suite . Et si l’on en croit notre maire Dominique Yvon qui l’a affirmé en réponse aux questions répétées de l’opposition, même les élus locaux n’ont pas été sollicités de manière constructive. De lui-même, sans s’appuyer sur les usagers qui n’ont pas été consultés, il a pris l’initiative d’adresser un courrier au président de la Région contenant une quinzaine des demandes touchant principalement aux tarifs. A-t-il été entendu ? Mystère.

Tout cela montre en fait qu’aucune leçon n’a été tirée du mouvement de 2014 lorsque la population des îles du Morbihan s’est dressée contre la DSP. Comment peut-on imaginer mettre en place une délégation de service public sans le public ? 

Si nos élus avaient écouté les usagers et les marins, ils auraient détecté, par exemple, ce qui nous semble être deux problèmes majeurs à traiter dans la nouvelle DSP. En premier lieu, il s’agit des conditions de transport des marchandises qui impactent lourdement la vie économique de l’île. Jadis les entreprises locales bénéficiaient d’un tarif insulaire et préférentiel. Pourquoi n’en bénéficient-elles plus aujourd’hui alors que le volume et la nature des marchandises ne cessent d’évoluer sur un Breiz Nevez inadapté à ces conditions contemporaines et à la flambée des prix ? 

En second lieu nous pensons que la sécurisation des rotations par la disponibilité réelle d’un bateau de réserve en cas de panne n’est pas assurée. Pour preuve, voici le récit d’un incident survenu durant le week-end de l’Ascension 2022 au cours duquel plusieurs milliers de passagers auraient pu rester à quai. 

Le St-Tudy en réserve mais en panne depuis 2 ans

Les deux îles de Belle-Ile et de Groix disposent chacune d’un bateau de réserve, l’Ile de Groix  pour la première et le St-Tudy pour la seconde. Si l’Ile de Groix  est opérationnel (il vient en renfort du Breiz Nevez sur la liaison Groix-Lorient aux périodes d’affluence), il en va tout autrement du St-Tudy à quai depuis deux ans pour cause de réparation. Ce qui veut dire qu’en cas de panne d’un des bateaux desservant régulièrement une île, le bateau de réserve prend le relais. Et si le bateau de réserve est en panne, les liaisons s’arrêtent. Il s’en est fallu d’un cheveu pour que ce scénario noir se noue le week end de l’Ascension. Les élus locaux ont-ils crié au scandale dans la presse locale ? Non. Selon nos informations c’est d’ailleurs à ce type de discrétion qu’ils doivent leur peu d’influence auprès de la Compagnie, à la différence des élus de Belle-Ile qui ne manquent jamais une occasion de monter publiquement au créneau. « On a l’impression que tout se décide à Belle-Ile » nous confié un capitaine habitué de la liaison Groix Lorient. 

Que s’est-il donc passé ?  Le bateau régulier de Belle-Ile, le Bangor connaissait depuis quelques temps une panne intermittente due à une pièce défectueuse. Pour assurer le bon fonctionnement du Bangor (24000 passagers sont attendus pour ce pont de mai), deux jours avant l’Ascension, il a été décidé de prélever une pièce de remplacement sur l’Ile de Groix(IdG)  qui en échange recevrait la pièce capricieuse, malgré les réticences du capitaine de l’IdG. Ce qui fut fait, alors que l’IdG était en service sur sa ligne pour cause d’affluence cette semaine-là. Le premier jour la pièce tient, le second elle commence à tousser, et le soir du jeudi de l’Ascension, elle tombe sévèrement en panne. A lui seul le Brez Nevez ne peut assurer le passage des 12000 personnes prévus sur 4 jours. La compagnie océane est dans l’impasse. Il aura fallu un coup de génie du chef mécanicien pour que, contre toute attente, une réparation fiable soit effectuée. Le public ne s’est aperçu de rien, le scandale a été évité. Mais à ce jour le St-Tudy n’est toujours pas opérationnel. Et le public toujours à la merci d’une catastrophe. 

Et c’est à une compagnie qui laisse un bateau de réserve en souffrance au mépris de la continuité du service public qu’on va confier la nouvelle DSP ? Rendez-vous le 7 novembre prochain au Conseil Régional de Bretagne où le public découvrira enfin l’ensemble du dossier. 

Conseil municipal du 22/09/22: De la « mousse » et un gag cyclable

A quoi sert l’opposition dans un conseil municipal comme celui de Groix où siègent trois élus d’opposition quand la majorité en compte seize ? Si la vingtaine d’habitants présents dans l’assistance se posaient la question avant d’entrer dans la salle des Fêtes ce mardi 27 octobre 2022, ils ont à coup sûr obtenu une réponse au vu du déroulé de la séance. D’un ordre du jour plutôt  banal (création d’un poste pour Port Lay, adhésion à la centrale d’achat de Lorient Agglo, vente d’une parcelle appartenant à la commune, etc. (1)), les interventions des élus de l’opposition ont soulevé quelques grands enjeux et permis qu’apparaissent leurs approches différentes de celles de la majorité. Bref, derrière des questions en apparence techniques, la politique a pointé son nez.

En premier lieu, au détour de la délibération sur la vente d’une minuscule parcelle, un débat vigoureux s’est engagé entre le maire et les élus d’opposition, le premier reprochant aux seconds des positions démagogiques sur le logement des résidents à l’année à Groix et en particulier des jeunes couples. « Vous faites de la mousse ! » a-t-il conclu son commentaire acerbe. A croire qu’aider les jeunes familles qui s’installent à Groix pour y vivre et travailler est hors sujet.

La démocratie participative ? « Démagogie » dit le maire

Quelle est donc la proposition qui a provoqué un tel émoi ? Tout simplement celle qui consiste à donner la parole aux habitants et de créer des groupes de travail ad hoc dans chaque île du Ponant, une proposition née au cours d’un débat sur le logement lors du rassemblement des Insulaires à l’île aux Moine le 24 septembre précédent. « Les politiques sont impuissants à trouver des solutions, consultons la population » a déclaré Victor Da Silva, faisant de la démocratie participative une approche nouvelle quand les politiques publiques sont dans l’impasse. Il a complété son propos en s’étonnant, exemples groisillons à l’appui, que « dans certaines communes, des terrains à vocation sociale sont au final vendus à bon prix à des résidents secondaires ». Fureur du maire surjouant l’indignation face à ce qu’il a cru être un reproche de laisser filer la spéculation, mal informé par ceux qui lui ont rapporté les propos de l’élu. Car en réalité Victor Da Silva s’est indigné du prix du foncier sur l’île, même à vocation sociale qui atteint de tels sommets que plus aucun jeune résidant à l’année ne peut y accéder. « Pourquoi ne pas créer un fonds local pour le foncier, soutenu par l’Agglo et le département, qui achèterait des terrains pour les revendre ensuite à prix raisonnable à des couples cherchant à s’installer ? » Réaliste ou pas, à prendre telle quelle ou à ajuster, l’idée mérite débat et considération, bien mieux que d’être qualifiée de « mousse démagogique».

Les terrains pas encore achetés de la piste cyclable

Vint ensuite le sujet des pistes cyclables dont la construction a démarré le 12 septembre dernier. Le maire introduit le sujet, il est satisfait, le projet a été rondement mené, les subventions permettent de financer les travaux à hauteur de 80%. Tout roule ? « Non, pas très rond en effet » a souligné l’opposition, car il y a un os dans la terrine. Oh un petit os, juste un éclat : pratiquement aucun acte de vente n’a été finalisé avant le démarrage des travaux. Autrement dit, à la demande de la commune, l’entreprise de travaux publics Colas a commencé à construire la piste sans que Groix soit effectivement propriétaire des terrains. «La plupart avaient donné leur accord verbal» a argumenté le maire, oubliant de signaler que l’accord datait de 2018. Les propriétaires avaient-ils été avertis du démarrage des travaux ? Etaient-ils préoccupés – à juste titre – de voir des engins de travaux publics pénétrer sur leur propriété sans leur accord, alors qu’ils en sont encore officiellement propriétaires ? En tout cas, le standard du notaire chargé des transactions a été submergé le jour du démarrage des travaux, assailli par les propriétaires interloqués. Il aurait suffit que l’un d’eux, récalcitrant, s’oppose au passage des machines sur son terrain pour que tout s’arrête et qu’au final la commune paie des indemnités à l’entreprise. Ou imaginons plus cocasse, un propriétaire aurait pu installer un péage sur la portion de piste lui appartenant et les télés du monde entier se seraient déplacées pour filmer le canular. 

Mais comment diable en est-on arrivé à cette situation qui fait sursauter d’effroi les juristes que nous avons consultés face à tant de légèreté vis-à-vis du droit de la propriété? L’histoire a commencé en 2018 quand une délibération (n°20198-96) a été présentée en Conseil municipal le 9 novembre. Les élus de l’époque ont voté à l’unanimité le texte suivant : « Considérant l’intérêt de créer des équipements permettant des déplacements sécurisés en mobilités douces, après en avoir délibéré, le conseil municipal décide de lancer la procédure de lancement du plan d’alignement sur la base du plan annexé à la présente. » Autrement dit, un fois ce plan réalisé, la commune devenait propriétaire d’une bande de 3 mètres de large sur toute la longueur de la piste soit environ 2 kilomètres, que les propriétaires soient d’accord ou non, et après indemnisation raisonnable. Cette délibération a eu pour effet de déclencher une enquête publique dont les conclusions du commissaire enquêteur ont été transmises à la mairie de Groix le 19 avril 2019, plus de trois années avant le démarrage des travaux. On peut y lire : « La profondeur de l’alignement est faible au regard de celle des parcelles et n’aura que très peu d’impact sur l’exploitation des parcelles agricoles. Il en ressort que la procédure de plan d’alignement pour permettre la réalisation de ce projet me paraît tout à fait adaptée. » Et un peu plus loin : « La procédure d’alignement qui n’affecte que des terrains nus permettra à la municipalité de réaliser rapidement son projet. »

Les conclusions du commissaire enquêteur ont-elles été suivies ? Non. Il aura fallu attendre plus de trois ans pour qu’une nouvelle délibération lançant la procédure d’alignement soit présentée au Conseil municipal, en l’occurrence celui du 22/09/2022. On fait mieux en matière de rapidité, alors que la sécurité des touristes commandait la réalisation de ces pistes cyclables le long d’Intermarché. Et on fait mieux en matière de gestion des affaires publiques alors qu’un gros cafouillage a marqué le début du chantier et aurait pu le faire capoter. « Pourquoi ne pas avoir lancé la procédure plus tôt ?», avons-nous demandé, et alors que le commissaire enquêteur avait insisté sur l’intérêt d’une telle procédure compte tenu de l’existence de propriétaires multiples sur plusieurs parcelles, ce qui rendait la recherche de propriété particulièrement laborieuse et qui s’est confirmé dans la réalité ? Réponse : « Parce qu’on a voulu arranger tout le monde en négociant à l’amiable et en proposant un prix d’achat de 1€ le mètre carré alors que les domaines l’avait estimé à 0,40€ ». Etrange argument alors que la procédure d’alignement n’empêche pas la fixation d’une indemnisation supérieure à celle indiquée par les Domaines. Reste que la procédure amiable manque de transparence. A suivre donc.

Quelques jours avant ce Conseil, nous  élus d’opposition avions adressé un courrier au Maire dans lequel nous demandions des explications sur la non-réalisation des ventes de terrain avant le démarrage des travaux. Nous faisions ainsi écho aux demandes de quelques propriétaires qui s’inquiétaient de leur responsabilité juridique vis-à-vis des travaux engagés sans leur consentement. Aurions-nous eu ce débat si ni les uns ni les autres n’avait fait entendre leur voix ? Pas sûr. Nous attendons toujours la réponse écrite à notre courrier…

(1)   A quoi il faut ajouter le plan de financement de la Place Orvoën projet jugé essentiel, la modification du taux de la taxe d’aménagement qui passe de 3,5% à 5%, une information sur la vente du collège privé.

Eoliennes offshore. la contestation se lève à Groix

L’affiche annonçait la couleur : « Eoliennes au large de Groix et de Belle-Ile, un projet contestable, réunion publique le 1er octobre ». 

 Le débat a tenu ses promesses ce samedi en début de soirée. Une centaine de personnes particulièrement attentives ont suivi deux heures durant les informations délivrées par les deux associations organisatrices, Horizon Groisillon (qui compte  dans ses rangs plusieurs élus de l’opposition municipale) et les Gardiens du large ainsi qu’une Fédération de Quiberon et de de Belle-Ile (1).

 Pour nombre de participants qui l’ont ainsi exprimé, ce qu’ils ont appris ce soir-là a fait l’effet d’une révélation. Les projets de parcs éoliens – des « usines » ainsi qualifiés par les Gardiens du large – sont-ils la bonne réponse aux besoins énergétiques croissants et à la crise de la production ? Ces machines aujourd’hui parées de tant de vertus écologiques le sont-elles vraiment ? À ces deux questions les Gardiens du Large répondent radicalement non tant le rendement de ces monstres de 260 mètres de haut leur paraît faible (34% de disponibilité disent-ils basant leur calcul sur le rendement des éoliennes terrestres, 48% disent les promoteurs du projet) et le recours aux métaux rares pour les fabriquer destructeur de l’environnement.

La technologie flottante choisie est-elle utilisée au mieux de ses avantages pour satisfaire les exigences de tous les acteurs concernés, pêcheurs, marins civils comme militaires, plaisanciers, riverains ? Pourquoi le gouvernement a-t-il choisi un emplacement si proche des côtes groisillonnes et belle-îloises sans tenir compte des conclusions du débat public pourtant organisé à grand renfort de promesses d’une concertation véritable ? Comment infléchir le projet ? ÀA ces deux autres questions Horizon Groisillons répond qu’avoir recours à la technologie flottante pour implanter les machines si près du littoral est un triple gâchis tout en ruinant un paysage exceptionnel. Gâchis technologique parce que ce système permet de repousser les machines jusqu’à 70 km des côtes, ce qui les ferait disparaître de l’horizon tout en leur offrant des vents plus puissants et plus réguliers. « Repousser les éoliennes le plus loin possible n’est pas une vue de l’esprit, affirme Horizon groisillon, appuyé dans sa demande par le Conseil national de la protection de la nature, la Commission nationale de site et France Nature Environnement. Gâchis environnemental puisque plus on s’éloigne des côtes et moins la mer est poissonneuse, ce qui diminue d’autant les risques d’atteinte à la faune marine ; et enfin gâchis financier puisque l’État investira deux fois plus d’argent que s’il avait choisi l’éolien posé comme à Saint-Nazaire ou St-Brieuc sans en retirer tous les avantages. 

Il est donc apparu que les deux associations ont deux approches différentes mais néanmoins complémentaires. Horizon Groisillon défend une approche pragmatique en s’appuyant s la puissante volonté politique nationale et européenne de développement des énergies renouvelables. À l’inverse, les Gardiens du large, dont les responsables affichent leur CV d’ingénieurs issus des grandes écoles, remettent en cause les fondements mêmes des éoliennes en puisant dans leur culture scientifique, sans pour autant apporter d’alternative autre que le développement du nucléaire et les initiatives locales. L’association des deux a permis de remettre en cause le discours officiel qui, s’appuyant sur des photomontages biaisés, laisse croire que l’impact visuel des 62 éoliennes hautes de 260 mètres sera négligeable. Or, il n’en sera rien, preuve en est la sortie de mer bien réelle du parc de la baie de Saint Nazaire qui provoque la consternation des populations riveraines et des élus locaux tant ils ont le sentiment qu’on leur a menti sur la réalité de la pollution visuelle.

Que faire donc alors que la zone d’implantation vient d’être précisée par le gouvernement, plaçant les éoliennes à 28 km de Groix et à 19 km de Belle-Île ? Horizon Groisillon propose de faire connaître aux députés l’opposition des populations locales au projet à l’occasion du débat sur la loi d’accélération des énergies renouvelables, et de convaincre les élus locaux qui se laissent encore bercer par le discours officiel de l’absurdité du projet actuel qui aura tous les inconvénients de l’éolien posé sans profiter des avantages de l’éolien flottant pour un prix deux fois supérieur. 

  1. Avec le soutien et la participation de la Fédération des associations de Protection et aménagement de la baie de Quiberon, des îles et du Grand site dunaire.

 

Conseil municipal du 30 juin 2022

Le prochain Conseil municipal de Groix se tiendra le jeudi 30 juin à 17 heures à la salle des Fêtes. En voici l’ordre du jour. 

Ordre du jour :

1. Approbation du PV du conseil municipal du 7 avril 2022,

2. Approbation des comptes de gestion 2021 (budgets commune, Port Tudy, camping et mouillages),

3. Approbation des comptes administratifs 2021 (budgets commune, port, camping et mouillages),

4. Affectation des résultats 2021 (budgets commune, port, camping et mouillages),

5. Décision modificative n°1 (budgets commune, port, camping et mouillages),

6. Aide à l’installation,

7. Publicité des actes de la commune,

8. Tarif Pass’grek,

9. Délégation du droit de préemption au maire : précisions,

10. Sursis à statuer,

11. Cession d’un terrain communal,

12. Subventions aux associations,

13. Informations :

– contentieux sur le PLU,

– état de sècheresse,

– dossier VVF,

– projet MAM,

– avancée du projet de construction de logements sociaux,

– organisation à prévoir lors des travaux de changement des pontons du port,

– incidents de fonctionnement avec Orange.

14. Questions diverses.

Sécheresse à Groix, le plan d’action du maire se fait attendre


Qui connait le plan d’action du maire contre la sécheresse ? Il en a sûrement un, mais n’en dit rien à personne. Voilà près de trois semaines, nous, élus d’opposition, l’avons interpelé via la presse locale pour qu’il réunisse au plus vite un conseil municipal pour débattre dans l’urgence des mesures à prendre. Et depuis, rien.
Peut-on s’en remettre aux mesures décidées par l’Agglo de Lorient qui gère la distribution de l’eau à Groix comme semble s’en contenter la municipalité ? Les élus d’opposition pensent que non. Car le pic de la consommation d’eau est devant nous quand les touristes et vacanciers vont arriver en masse sur l’île. Les informer du besoin impératif d’économiser l’eau pendant leur séjour est essentiel. Selon les plans de l’Agglo, ils seront informés par ses clips diffusés sur le bateau. Il faudra aller plus loin car d’ici peu la commune passera de 2300 habitants à 8000. Nous demandons que tous les loueurs soient mis dans l’obligation d’informer énergiquement leurs locataires de la sécheresse et de la situation particulière des réserves d’eau sur une île. Pour cela des moyens doivent être mis à leur disposition : affichettes, dépliants, flyers, etc. qui expliquent comment économiser l’eau. C’est à la municipalité de Groix de demander à l’Agglo de mettre en œuvre cette mesure. Il y a urgence.
Marie José Mallet, Jean-Claude Jaillette, Victor Da Silva

Bla, bla bla à tous les niveaux

TRIBUNE, par François Baron

La lecture du tout récent dossier de presse Enedis/ Orange à propos de la pose du câble sous-marin entre Groix et le continent illustre bien la façon un peu sournoise qu’ont certaines institutions pour nous vendre leur récit.

Ces auteurs abusent en effet d’éléments de langage appropriés pour se positionner et apparaître comme des fervents acteurs de la lutte pour le climat.
« Transition écologique », « chantier respectueux de l’environnement », « démarche écologique globale », « urgence climatique », « réduire les émissions de Gaz à Effet de Serre pour contribuer à la neutralité carbone », « chantier exemplaire en matière de biodiversité »… Toute la panoplie du bon communicant, spécial green washing est à l’œuvre !
Dans les faits, c’est moins évident.
Dans ce document, Enedis, l’entreprise publique qui a en charge la plus grosse partie du chantier avec la pose du câble électrique, vante surtout au delà de la modernisation de son offre, le fait que : « L’entreprise permet à chaque Français équipé (du compteur connecté) de devenir acteur de sa consommation d’électricité pour mieux la maîtriser ».
La technologie, rien que la technologie !
Pas un mot sur la sobriété et le changement nécessaire de nos modes de vie, pas un mot sur l’auto-production individuelle et /ou collective d’électricité (panneaux solaires…).

Intervention d'Enedis pour augmenter la puissance électrique disponible au Bourg.
Intervention d’Enedis (augmentation de puissance) au Bourg.

L’entreprise Orange qui s’occupe de la fibre optique avec un investissement plus modeste, indique que son projet permet un débit plus rapide et plus fiable de l’internet et promeut de nombreux usages et nouveaux accès.

Rien sur les risques d’addiction pour certains publics, rien sur les effets de surconsommation, rien sur les besoins énergétique des centres de stockage de données nécessaires à ces nouveaux usages…

Le maire de Groix se montre très enthousiaste. Grâce à ce chantier : « l’île passe au XXIe siècle ». Rien que ça !

Incontestablement, la fibre optique offre des avantages : elle est un atout pour certaines professions, peut contribuer à un développement de l’activité et peut aussi fixer quelques foyers à l’année. Mais comme toutes innovations, il y a aussi des aspects négatifs.
Dans son propos général, Dominique Yvon se montre particulièrement actif sur la cause écologique. L’exposé de ses actions est assez long sans être totalement convaincant : La politique de lutte contre le dérèglement climatique ainsi que le développement des énergies renouvelables sur l’île semblent pour le moins très confidentiels ; que dire des pistes cyclables prioritairement réalisées pour accéder aux plages et des aménagements routiers majoritairement en faveur des véhicules motorisés ?
Oui il y a quelque avancées sur le traitement de l’eau et des déchets, sur le classement de zones protégées… Pas vraiment de quoi engager une transition écologiste et volontariste.

Ces « discours » véhiculés par ces trois acteurs différents semblent malheureusement assez représentatifs et dominants dans les sphères politiques et économiques, et ce, jusqu’au plus haut sommet de l’état.
Ce que conforte d’ailleurs le rapport annuel de l’Autorité Environnementale publié ce mois-ci : « la transition écologique n’est pas amorcée en France ».

La question peut alors se poser : pourquoi cet affichage si biaisé, alors qu’on ne peut ignorer la gravité de la situation, de surcroît quand on est à ce niveau de responsabilité ?
Conservatisme, poids des habitudes et du court terme, sentiment d’impuissance et manque de vision face à un défi de cet ampleur, blocage, inadaptation et incapacité à se projeter face à la nouveauté, manque de leadership entraînant…. Sans doute un peu de tout et d’autre chose.
Quoiqu’il en soit, il n’est plus possible de se contenter de ce statu quo et de ces « belles paroles ».

Nous devons tous agir, changer nos modes de vie et de consommation, nous adapter aux limites de la planète, en conscience et solidairement avec l’ensemble du vivant.