Parking gare maritime : les Groisillons paieront, mais seront prioritaires

Pour savoir à quels tarifs les habitants de l’île de Groix devront payer le stationnement de leur voiture sur le parking de la gare maritime, il fallait assister au Conseil municipal de Lorient du 27 mai dernier. Ou alors lire Ouest France du lendemain qui en a fait un bref compte rendu. En tout cas, les informations ne sont pas venues de la mairie de Groix, qui une fois encore, comme elle l’a pratiqué lors de la poussée de Covid-19 sur l’île durant l’hiver, a choisi la discrétion, préférant laisser courir les rumeurs et nourrir les inquiétudes. Comme si le passage de gratuit à payant du stationnement à la sortie de la gare maritime devait se régler dans le secret des négociations entre le maire de Lorient et celui de Groix, sans que l’intervention des usagers ne vienne troubler les tractations. 

Il a donc fallu que Damien Girard, élu du groupe Lorient en commun et le chef de file de l’opposition, interpelle le maire Fabrice Loher et son adjointe aux mobilités, Laure Dechavanne, pour qu’on apprenne que le sort des Groisillons et des travailleurs pendulaires qui font chaque jour l’aller-retour pour venir travailler sur l’île préoccupe la municipalité de Lorient.

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Victor Da Silva, Jean-Claude Jaillette

a quoi sert le conseil departemental

C’est une élection que la presse parisienne et les grands médias nationaux ignorent. Le scrutin départemental des 20 et 27 juins prochains ne les intéresse pas, alors que les élections régionales fixées à la même date encombrent les Unes de nos grands journaux, qui y trouvent les grands duels politiques qu’ils affectionnent. Au point que, fort justement, l’hebdomadaire Marianne (journal dans lequel l’auteur de ces lignes a écrit durant de longues années) a récemment titré « Elections départementales, pourquoi tout le monde s’en moque ». « Parce que Paris n’est pas concerné, donc la presse non plus » a répondu de manière tout aussi pertinente le magazine, tout en citant Dominique Bussereau, président de l’exécutif de Charente-Maritime : « Vous exagérez, on en parle tous les jours dans la presse locale ! »

Eh oui ! Ouvrez Le Télégramme ou Ouest France et vous tomberez chaque jour sur des échos de cette campagne oubliée à Paris mais qui nous concerne tous, ici, en Bretagne, à Lorient comme à Groix. Et ça n’a rien d’étonnant, car le département est l’espace administratif et politique le plus proche des citoyens, le lieu même de la recherche de la proximité entre l’État et le citoyen. Là où les politiques conçues par l’État comme la solidarité via le RSA, l’allocation personnalisée d’autonomie pour les personnes âgées ou encore l’Aide sociale à l’enfance sont mises en œuvre au plus près des besoins des citoyens. Le pilotage de la construction des collèges, de leur entretien et de leur équipement informatique lui est confié. Tout comme l’équipement rural, la gestion de l’eau ou l’aménagement foncier. Toutes missions qui pour être mises en œuvre réclament la connaissance fine des besoins tout en se situant à une échelle administrative et politique telle que les moyens sont au rendez-vous. Alors, Paris peut bien ignorer ce scrutin, les Morbihannais, les Finistériens, tout comme les habitants de Loire Atlantique, de Moselle ou de l’Hérault et ceux de tous les autres départements savent que les enjeux sont essentiels à leur vie quotidienne.

D’autant plus qu’à y regarder de plus près, les compétences des Conseils départementaux ne se limitent pas à ces grandes missions classiquement reconnues que nous venons de citer plus haut. Il faut y ajouter des compétences dans le domaine de la sécurité civile, en matière d’itinéraires cyclables, dans les politiques d’accueil des touristes, la défense contre l’érosion maritime. Il lui a aussi été confié une mission peu connue du grand public et qui pourtant joue un rôle déterminant dans la vie des communes qui est celle de l’assistance technique obligatoire aux projets locaux de voirie, d’aménagement et d’habitat. Enfin, c’est au niveau du département que l’accès à la culture des jeunes est facilité tout comme l’est l’accès aux soins des addictions. Une fois encore l’esprit de proximité souffle à l’échelon départemental.

A lire cette énumération des compétences, on voit bien que le Conseil départemental n’est pas qu’une structure administrative. Il est fondamentalement politique. Moyennant quoi le choix par les électeurs d’une liste plutôt qu’une autre en fonction de son programme n’a rien d’anodin.

La liste Lorient-Groix en commun, issue d’une union de la gauche et des écologistes que l’Avenir de Groix a choisi de soutenir en y présentant notre élue municipale Marie-José Mallet comme remplaçante de Rosenn Métayer en est la preuve. Elle se démarque de la liste de la droite et du centre en ce sens qu’à une gestion comptable des moyens du département revendiquée par la droite, elle oppose une ambition s’appuyant sur les besoins des citoyens, dans tous les domaines de compétence du département, de l’action sociale à l’action culturelle en direction des jeunes en passant par le développement des itinéraires cyclables. Voilà une énorme différence. Le conseil départemental sortant présidé par François Goulard se flatte d’avoir épargné 55 millions d’euros sur la gestion courante du département. Est-ce bien le rôle d’un département que d’épargner ? La même critique que nous élus d’opposition de Groix avons adressée au maire de notre commune Dominique Yvon est portée par Lorient-Groix en commun au niveau du département. Que de choses aurions-nous pu faire de ces 55 millions sans pour autant mettre le département en péril !

Pour toutes ces raisons, les 20 et 27 juin prochains, il faudra voter pour l’élection départementale, et tant pis si depuis Paris « on se moque » de ce scrutin comme l’a rappelé Marianne.

Dans de prochains articles à venir nous reviendrons bien entendu sur le détail des propositions de la liste Lorient-Groix en commun emmenée par Damien Girard et Rozen Métayer avec Chafik Hbila et Marie-José Mallet comme remplaçant-e-s.

De maille en mailles, recycler les filets

La réflexion qui suit m’est venue au cours de parties de pêche à pied et de balades le long de nos côtes où le regard est malheureusement accroché par les déchets en plastique et des morceaux de filins divers. Je m’étais mise à imaginer des filets recyclables. J’ai fini par découvrir que cela existait déjà. 

Des  articles traitant du recyclage des filets et de la construction de bateaux dépollueurs ont éveillé ma curiosité. Il y était notamment question de cordages recyclables et compostables testés sur notre île. Le premier texte décrit la fabrication de cordages biodégradables par l’entreprise Intermas basée en Espagne, leader espagnol de la maille extrudée. (Ouest- France du 27/06/20

Christian Guyomar travaille sur un filet compostable pour la mytiliculture (l’élevage des mollusques filtreurs type moules marines) dans cette entreprise depuis plus de trois années. Ce filet  a été testé par Loïc Noiret, pêcheur de l’île. L’entreprise Chien Noir a également utilisé ces cordages toronnés et tressés pour le Parc-à-bout https://www.parcaboutgroix.com. “Plus fragile que le plastique, il ne peut cependant être utilisé pour tout” commente Christian, “mais ces cordages naturels biodégradables peuvent permettre de remplacer 15 à 20% de l’ensemble des matériaux en nylon non recyclable”. “C’est déjà un bel objectif à atteindre” .

Un deuxième article présente la fabrication de filets biodégradables par l’entreprise SeaBird basée à Larmor Plage. (Ouest France – 07/08/20). Un fileyeur en Manche a pu tester le matériel de juin à novembre 2020 pour le filet destiné à la pêche à la sole. Cet article révèle, en ce qui concerne les filets de pêche à la sole, qu’en moyenne, 8 tonnes de filets par bateau et par an sont bons à jeter. Mais leur matière en nylon ne les rend pas recyclables, ils finissent enfouis dans des centres spécialisés établis le long des côtes. S’ils sont perdus en mer, ils mettront environ 400 ans à se dégrader tout en continuant d’emprisonner des poissons et de relâcher des micros particules ingérées par les animaux marins ou finiront parfois sur les rivages. La durée de vie du filet SeaBird est de 25 à 40 ans avant de disparaître en mer. Pour mémoire, selon la Commission européenne, le matériel de pêche contenant des matières plastiques représente 27% des déchets marins retrouvés sur les côtes européennes.

Un troisième article dans (Ouest France du 12/10/20), présente l’entreprise Efinor Sea Cleanor, basée à Paimpol, spécialisée dans les navires de dépollution. Efinor dispose de différentes tailles de navire adaptés aux pêches côtières comme aux pêches hauturières ; ces bateaux récoltent les matières solides et séparent ensuite les hydrocarbures des huiles ; cette entreprise se développe (130 bateaux vendus sont en service dans le monde).

Enfin, un quatrième article dans le Télégramme du 28/11/20 présente l’entreprise Fil & Fab basée à Plougonvelin (29) spécialisée dans le recyclage des filets de pêche en les transformant en granules de polyamide (utilisés par les lunetiers et les horlogers) après les étapes de tri par couleur puis de broyage dans l’entreprise. S’ensuit l’acheminement en Italie pour le traitement par extrudation avant l’étape finale des granules.

L’objectif de cette jeune entreprise est d’acquérir sa propre machine d’extrudation et de récupérer les déchets de toute la France. Aujourd’hui, 10 tonnes de filets récupérés produisent 2 tonnes de granulés commercialisés sous le nom de Nylo. La création d’une filière nationale permettrait à l’entreprise de se développer tout en contribuant à la dépollution de nos rivages.

La liste des exemples cités est bien sûr loin d’être exhaustive, des initiatives existent aussi en méditerranée par exemple. Nous pouvons nous féliciter de ces actions mais elles nécessitent un soutien, une volonté politique pour que leurs efforts paient non pas à long terme mais rapidement parce qu’il y a urgence. Cela implique des engagements tant au niveau national que dans les comités de pêche régionaux entre autres. En effet, au-delà de la réglementation européenne traitant notamment des quotas de pêche, de la taille des maillages, des formations des professionnels et de leurs statuts, la gestion des déchets et des hydrocarbures prend toute sa dimension dans le respect de l’environnement.

Cela implique également que la réglementation européenne se préoccupe des déchets  et des hydrocarbures au même titre qu’elle se soucie des quotas de pêche, de la taille des maillages, des formations des professionnels et de leurs statuts dans un souci de respect de l’environnement.

C’est ainsi que la France a été amenée à mettre en place, en août 2018, le projet Pêche Propre, étude de préfiguration pour la mise en place d’une filière volontaire de gestion des engins de pêche usagés. 800 tonnes de filets et 400 T de chaluts usagés par an  sont à traiter dans notre pays. Et si les pêcheurs récupéraient filets et chaluts usagés ? – Journal de l’environnement – Le 26 mars 2019 par Stéphanie Senet

Et à Groix, comment ça se passe ?

Aujourd’hui, les pêcheurs professionnels déposent leurs filets et bouts usagés dans les grands bags à Port-Tudy pour être évacués vers le continent. Quant aux plaisanciers, ils déposent leurs déchets à la déchetterie.Mais que deviennent les petits morceaux de plastique et particules diverses non recyclables à ce jour dans nos déchets ? 

En attendant que nous consommions de moins en moins de matières plastiques, remettons les bacs à marée bien identifiés, dans plusieurs endroits de l’île, pour permettre aux particuliers ou aux associations de déposer les déchets ramassés le long de nos côtes. On se souvient encore de l’initiative de jeunes collégiens de Saint-Tudy qui ont inauguré deux bacs à marée à Locmaria en mai 2019 (Ouest France du 22/05/19) en présence des élus locaux et de quelques partenaires. Aujourd’hui, ils ont disparu du paysage. Pourquoi ? Plus préoccupant encore, la municipalité n’envisage pas de les remplacer. Voilà pourtant une initiative citoyenne légère et peu coûteuse que pourrait prendre sans tarder la municipalité. Il n’est jamais trop tard pour bien faire, travaillons tous ensemble pour un environnement meilleur.

Liens :

Lorient. Un filet de pêche biodégradable, l’idée de l’entreprise Seabird – – Ouest-France – Par Pauline LUCAS –  06/03/2021

Mer. Les filets de pêche se mettent au bio à Lorient – Ouest-France – Par Charles JOSSE – 16/10/2019

Lorient. Un jour, les filets de pêche seront biodégradables – Ouest-France – Par Charles JOSSE – 12/02/2020

Des filets « bio » bretons pour pêcher plus écolo ! – Ouest-France – Par Charles JOSSE – 06/08∕2020

Testés en Manche, les filets « bio » pour pêcher plus écolo – Ouest-France – Par Charles JOSSE – 04/09/2020

Marie-José Mallet, candidate aux élections départementales

C’est désormais officiel, Marie-José Mallet, élue au conseil municipal de Groix et membre du conseil d’administration de l’Avenir de Groix, sera candidate aux prochaines élections départementales des 20 et 27 juin prochain. Elle sera la remplaçante de Rozenn Metayer (Lorient en transition) qui constitue un binôme avec Damien Girard (EELV) pour le canton de Lorient Sud. Cette liste d’union de la gauche, d’écologistes et de collectifs citoyens (dont Avenir de Groix et Lorient en transition) mènera campagne sous le titre de Lorient-Groix en commun, marchant ainsi dans les pas de la liste Lorient en commun qui s’est présentée aux dernières municipales de Lorient et qui siège aujourd’hui dans l’opposition. Le remplaçant de Damien Giard sera Chafik Hbila, élu à la municipalité de Lorient sur la liste « Bien vivre à Lorient » qu’il vient de quitter pour rejoindre « Lorient en commun. » 

La présence de Marie-José Mallet dans ce binôme est hautement significative. D’une part, en tant qu’élue municipale de Groix cette participation démontre combien le groupe Lorient en commun est attaché à ce que tout le territoire du canton soit représenté y compris avec ses spécificités insulaires. Et d’autre part, elle permet à notre association l’Avenir de Groix de manifester notre existence au-delà de l’île. C’est donc un acte politique important qui traduit la place que nous occupons dans la politique locale depuis les dernières élections municipales.

Ce rapprochement n’est pas le fruit du hasard, ou le résultat de petits calculs politiciens. Nos programmes électoraux pour les municipales étaient orientés vers les mêmes objectifs, ceux de la mise en œuvre d’une transition écologique, et animés d’une volonté de redonner le pouvoir aux citoyens dans tous les secteurs de la vie publique. Aujourd’hui encore nous constatons des convergences d’analyse et de projets, aussi bien dans la conception du budget communal que face à l’urgence climatique et sociale ou dans le secteur des transports publics, de l’habitat, de la culture, etc. Nous avions besoin d’un soutien extérieur pour avoir accès aux dossiers traités au niveau du département et ainsi rompre l’isolement dans lequel voudrait nous enfermer la majorité municipale actuelle à Groix. « Lorient en commun » avait besoin de l’apport de nos singularités insulaires pour compléter son approche du territoire de Lorient-Sud.

Ce rapprochement à l’occasion des élections départementales ne sera pas sans suite. Nous sommes certains qu’il marquera le début d’une collaboration fructueuse au sein de l’opposition dans l’Agglomération de Lorient.

Nettoyage de printemps ?

Est-ce juste le panneau d’information qui, trop vétuste, sera remplacé par un nouveau ?

On aimerait avoir la réponse. Que celle ou celui qui la détient se fasse connaître. Parce que… aujourd’hui celui-là, demain d’autres ? Est-ce le début d’une hécatombe ou juste un petit coup de torchon au printemps ?

La gestion trop pépère du « bon père de famille »

Dominique Yvon est satisfait des comptes de la commune. Il les a tenus « en bon père de famille », comme il l’a répété une nouvelle fois lors de ce conseil consacré au budget communal le 14 avril dernier, autrement dit en épargnant – beaucoup – sur l’argent que lui confient les contribuables de l’île tout comme l’État directement ou via divers fonds de dotation. Ce qui lui permet d’investir d’une année sur l’autre dans la construction d’installations comme la Maison de santé, la Capitainerie, la nouvelle Modern Strouihl, etc. Surtout, et c’est là sa fierté de « bon papa », la commune n’emprunte pas, ou alors exceptionnellement pour refaire les routes en 2018 par exemple.

Nous, élus d’opposition, avons une tout autre lecture de la situation. Compte tenu de ses ressources, la commune de Groix n’est pas assez ambitieuse, laissant de côté des pans entiers de la vie quotidienne des habitants. Bref, elle n’est pas gérée comme elle pourrait l’être au mieux des intérêts des habitants d’aujourd’hui. Explications…

Pour en savoir plus, lire notre compte rendu du conseil municipal du 14 mars 2021.

Éoliennes en images, épisode 5 : les limites de la perception humaine (2/2)

Dans l’épisode 3 nous avions vu que des objets, même très grands, pouvaient finir par disparaître de notre vue du fait de la rotondité de la terre. Et dans l’épisode 4 nous avons vu que si la terre était plate ou si les objets volaient (comme les avions, ou plus loin la station spatiale internationale, par exemple) nous ne les verrions pas pour autant jusqu’à l’infini.

Mais comme nous le constations à la fin de l’article précédent, le sommet d’un objet terrestre ou marin disparaît beaucoup plus vite de notre vue du fait de la rotondité de la terre que du fait des limites de notre vision. Alors pourquoi aborder ce sujet dans l’article précédent ? Tout simplement parce que l’attention de tous s’est focalisée sur la grande hauteur des éoliennes dont il est question dans le projet « Groix-Belle-Île ».

Pour commencer, une petite anecdote. Depuis des décennies, court une fable qui refait surface à intervalles plus ou moins réguliers, concernant la grande muraille de Chine, prétendument le seul édifice humain visible à l’œil nu depuis la lune. Évidemment, cette affirmation est absurde.

Certains, essayant de redorer le blason de cette fable, ont suggéré ensuite qu’il fallait comprendre « depuis la station spatiale ». Manque de pot, c’est tout aussi invraisemblable, et cela a été démenti à plusieurs reprises par la plupart des visiteurs de la station spatiale internationale. C’est en effet impossible, et nous allons voir pourquoi avant de revenir à nos éoliennes.

Pour savoir si un objet est visible encore faut-il considérer toutes ses dimensions. Si nous suspendions devant nous 2 m de fil à coudre, il suffirait de reculer pas bien loin pour cesser de le voir, et ceci malgré ses 10 m de long. Concrètement, ce que nous avons vu dans l’épisode précédent signifie que la distance limite de vision d’un objet d’une dizaine de mètres de large se situe aux alentours d’une trentaine de kilomètres. La station spatiale internationale est située à plus de 400 km d’altitude. Cela implique que la taille des plus petits objets ronds ou carrés visibles est d’un peu plus d’une centaine de mètres. Par exemple, les pyramides de Khéops et Khéphren (pyramides carrées d’environ 230 et 215 m de côté, respectivement) à Gizeh sont visibles de là-haut.

La grande muraille de Chine a beau être longue de milliers de kilomètres, elle n’en disparaît pas moins aux yeux des hommes très rapidement dès qu’on s’en éloigne. Haute au maximum de 7 m et large d’au plus 5 m, même si on la regarde sous l’angle le plus favorable, l’emprise sur le paysage reste en dessous des 10 m de large et donc au-delà d’une trentaine de km elle disparaît de notre vue. Alors à 400 km de distance… Sans commentaires !

Qu’en est-il alors de nos éoliennes ? Eh bien il en va de même pour elles. Si on veut pouvoir raisonner sur leur visibilité, il faut également s’intéresser à leur diamètre ; quant aux pales il en va de même, il faudrait savoir quelle est exactement leur largeur.

Ces données ne figurant malheureusement pas dans le dossier de la consultation publique (pourquoi d’ailleurs ?) il nous a fallu recourir à un expédient pour pouvoir s’en faire au moins une idée approximative, à partir d’une photo de l’éolienne Haliade-X 12 MW, téléchargeable sur le site de General Electric(1).

À partir de cette photo, placée dans un logiciel de dessin et de la hauteur connue du mât (150 m) nous pouvons faire une estimation grossière du diamètre du mât à sa base. Ce n’est pas formidable mais cela donne un ordre de grandeur acceptable qui suffit pour la démonstration qui va suivre.

La sélection rectangulaire qui encadre tant bien que mal le mât de cette photo, dans le logiciel de dessin, fait 34 pixels x 462 pixels. Sans le biais de l’angle de prise de vue, cela donnerait une largeur de : 150 m x 34 px / 462 px = 11 m. Comme la déformation hauteur/largeur ne peut que défavoriser la hauteur, cette valeur est calculée par excès, tant mieux, on ne pourra pas penser que je cherche à minimiser l’impact sur le paysage.

Faisons comme si cette valeur était la valeur exacte du diamètre ; à partir de quelle distance le mât cesserait-il d’être visible pour l’œil humain ? Reprenons les données fournies dans l’article précédent. Pour un pouvoir séparateur de l’œil humain de 0,017 degrés un objet de 11 m de large ne pourra plus être distingué à partir de 33 km environ. On pourrait ajouter qu’à cette distance, la base du mât a disparu sous l’horizon et que la portion restante est de diamètre moindre, mais nous en sommes à un tel niveau d’approximation que ce serait ridicule d’essayer de mégoter sur quelques décimètres.

Dans l’article n° 3 sur la courbure terrestre et le passage sous l’horizon nous constations que la disparition d’une éolienne de 260 m sous l’horizon d’une personne située sur nos falaises se situerait à plus de 80 km de nos côtes. Mais ce que nous voyons aujourd’hui, c’est qu’en réalité cette éolienne devient invisible bien avant pour notre œil, qui n’a rien de bionique, du fait de son « faible » diamètre.

Conclusion : la rétine de notre œil est un espace à deux dimensions et il n’est pas toujours pertinent de se focaliser sur la hauteur ou la longueur d’un objet. Tout dépend de ce que l’on cherche à démontrer.

Nous avons déjà fait un bon tour des questions de visibilité en mer. Il serait fastidieux et hors de nos compétences de vouloir prétendre à l’exhaustivité en la matière. Nous aborderons cependant dans un 6e et dernier article quelques éléments de réflexion complémentaires sur certains facteurs augmentant ou diminuant cette visibilité.

(1) https://www.ge.com/news/press-releases/haliade-x-12-mw-de-ge-eolienne-la-plus-puissante-au-monde-produit-son-premier
(attention le fichier à télécharger est très gros, plus de 30 Mo)

Crédit photo : d’après une œuvre originale de Nicolas Perrault III

Épisode 6 à venir…

Comité de pilotage du DUG de Groix repoussé

Comme nous l’avions craint lors de la rédaction de notre précédent article concernant le DUG[1] de Groix, compte tenu du contexte sanitaire et des mesures qui y sont associées, la réunion du Comité de pilotage du DUG de Groix prévue initialement le 22 avril est reportée à une date ultérieure (deuxième quinzaine de mai, en principe).

[1] DUG = Document Unique de Gestion, réunissant le Document d’objectifs du Site Natura 2000 « Île de Groix » et le Plan de gestion du site du Conservatoire du littoral « Côte sauvage de Groix ».

Deux conceptions de la démocratie qui s’opposent

Lors du Conseil municipal du 18 mars dernier, deux conceptions de la démocratie se sont opposées. On pourrait même dire qu’elles se sont affrontées, tant les échanges entre le maire et l’opposition ont été vifs. L’une, celle défendue par les membres de l’Avenir de Groix et ses élus, basée sur le partage de l’information pour que chacun puisse se déterminer en pleine conscience, et fondée sur le débat démocratique ainsi que sur l’implication du citoyen dans l’action publique. Et l’autre, incarnée par le maire et sa majorité, organisée autour d’un pouvoir central qui ne se partage pas, où le culte du chef domine, où les seules initiatives qui valent émanent de son propre camp, où l’injure se substitue au débat lorsque des oppositions un tant soit peu argumentées se manifestent.

Pour en savoir plus, lire notre compte rendu du conseil municipal du 18 mars 2021.