Tous les articles par Étienne Durup

Des mouillages qui cèdent à Locmaria

Mise à jour 6 novembre 2020

Mercredi 4 novembre, la SNSM aurait accompagné, par précaution, un groupe d’embarcations mouillées dans le port de Locmaria et qui profitaient d’une fenêtre météo plus favorable pour remonter enfin à Port-Tudy. Nous saluons cette initiative de la SNSM de Groix qui au-delà du strict secours et des transports d’urgence fait la démonstration de son esprit de prévention.

Des chaînes rompues en série, cette année, dans le port de Locmaria, des navires jetés à la côte. Il semblerait que le prestataire retenu par la mairie ne soit pas à la hauteur des enjeux. En effet, ce dernier est censé contrôler l’état des chaînes chaque année. Comment se peut-il que certaines d’entre elles soient aussi fines que ce qu’ont décrit certains témoins, si elles ont été contrôlées ? Une telle dégradation ne peut se faire en une seule saison.

La municipalité avait-elle été alertée par le prestataire qui est tenu à une obligation de conseil quels que soient les termes du contrat ? Celui-ci a-t-il réellement effectué la prestation de contrôle ? *

Les propriétaires des bateaux qui se sont retrouvés à la côte aimeraient certainement avoir des réponses à ces questions.

Au pays de Covid-19 UBU est bien roi !

D’après un article du Monde, « le gouvernement a annoncé vendredi soir que les rayons livres et culture des grandes surfaces alimentaires et spécialisées seraient « momentanément fermés dès ce soir », par « souci d’équité entre grandes surfaces et les librairies indépendantes ». ».

Si je comprends bien la logique de ces dernières décisions ajoutées à celles prises initialement, concernant le type de commerces qui peuvent demeurer ouverts :

  • il ne faut pas faire de concurrence déloyale aux libraires ;
  • mais les disquaires qui existent encore (il ne doit plus y en avoir beaucoup) peuvent bien finir de crever ;
  • la littérature est un élément de culture indispensable ;
  • mais pas la musique ;
  • il est indispensable de pouvoir changer son smartphone ;
  • mais on ne peut pas faire réparer sa guitare chez le luthier du coin, car, tout le monde peut l’imaginer, le luthier du coin est bondé comme une rame de la ligne 13 du métro parisien à 8h00 du matin ;
  • etc.

Mon propos n’est pas d’opposer les objets et pratiques d’épanouissement culturel et il en est d’ailleurs bien d’autres comme les films, les jeux, les activités manuelles et/ou artistiques, et j’en passe. J’ai beau essayer de comprendre la logique des décisions prises et leur enchaînement, je ne perçois que l’image d’un poulet sans tête qui zigzague de façon erratique (il faut bien reconnaître que sans tête ce n’est pas facile).

Car enfin, où se trouve la logique qui consiste à demander aux gens de s’enfermer chez eux tout en leur coupant l’accès au biens culturels qui permettraient de rendre plus supportable, utile, voire salutaire pour leur santé mentale, le long temps qu’ils passent ainsi confinés ?

Les libraires ont eu raison de se révolter. Mais au lieu de tirer la conclusion qu’il est peut-être non seulement contre productif, voire dangereux, de couper l’accès à la culture et que, après tout, les libraires ne sont pas plus bêtes que les autres pour organiser le respect des règles sanitaires, ne voilà-t-il pas que nos dirigeants n’ont rien trouvé de mieux que la mise sous scellés façon Christo des rayons concernés des grandes surfaces. Je me demande ce qu’ils n’ont pas compris dans le mot « confinement »… à moins que le mot leur soit connu mais pas le concept sous-jacent.

La façon dont ces décisions sont prises à chaque fois sous la pression de tel ou tel lobby, ou encore en réaction à tel ou tel événement ponctuel, sans que jamais la vision d’ensemble ne soit questionnée rappelle étrangement ce jeu avec les petits clowns plats qu’on accrochait les uns aux autres ; comment s’appelait-il déjà ? Ah oui… Patatras !

Mise à jour 5 novembre : les règles ont encore changé ; elles changent d’ailleurs sans arrêt entre les décrets modificatifs et les erreurs d’interprétation de ceux qui les appliquent. La conclusion ci-dessus n’en est donc que toujours plus vraie, hélas.

Enquête : Que fait votre collectivité pour la mobilité ?

La rédaction de la Gazette des communes, en partenariat avec Transdev, réalise une enquête sur l’organisation de la mobilité dans les collectivités. Le questionnaire est accessible en ligne pour tout un chacun.

Malheureusement il apparaît dès le début de la lecture que ce questionnaire s’adresse à celles et ceux qui « exercent une fonction » au sein d’une collectivité. Est-ce à dire, une fois de plus, que ceux qui nous gouvernent, quel que soit l’échelon, savent mieux que les usagers ce qui est bon pour eux ?

Ce serait le moment où jamais de prendre la parole mais comment s’organiser pour en discuter ensemble, avant ? Comment traiter le sujet d’ici le 31 mars 2021, date à laquelle les communautés de commune doivent se prononcer sur le transfert de la compétence mobilité ? Il serait en effet opportun que les véritables besoins de la population soient remontés via cette enquête par nos élus, plutôt que des opinions non étayées par une véritable consultation et plus ou moins pilotées par les préoccupations financières (ou autres) du moment.

On pourrait croire au titre de l’enquête que ce débat n’a rien à y faire et qu’il s’agit de fournir uniquement des réponses factuelles sur les moyens actuellement mis en œuvre ; sauf que, dès la première question, il est demandé à nos édiles de se prononcer sur le fait de savoir si les habitants de leur collectivités « privilégient les transports publics dont l’empreinte carbone est faible », « sont globalement satisfaits de la qualité des transports publics » ou encore « sont plus réticents à prendre les transports publics depuis la crise sanitaire ».

On voit donc bien que, faute de s’exprimer, les Groisillons ne verront pas de réponses apportées à ces questions, en ce qui les concerne, ou pire… des réponses qui ne correspondent pas à ce qu’ils pensent.

Article modifié le 30/10/2020

Cour de cassation : éoliennes, trouble normal !

« L’implantation d’éoliennes peut être un trouble normal causé à l’environnement »

C’est du moins ce qu’a décidé la Cour de cassation, comme le rappelle cet article du site Service-Public.fr dans son commentaire de cette décision de la Cour. Autrement dit, celles et ceux qui escomptent obtenir réparation de l’État ou de qui que ce soit d’autre pour le dommage causé au paysage par un ou plusieurs parcs d’éoliennes arrivant inopinément dans le paysage peuvent s’asseoir sur leurs espérances en la matière. Ils apprécieront sans doute au passage l’expression « trouble normal » ; il est bien sûr tout à fait normal de subir des troubles qui auraient pu être évités.

Conclusion : mieux vaudrait, si des éoliennes étaient implantées au large de Groix et Belle-Île, qu’elles soient loin… très loin… le plus loin possible.

Références

Cour de cassation, civile, Chambre civile 3, 17 septembre 2020, 19-16.937