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Parking de la gare maritime, 120 €/an pour les pendulaires. Et les Groisillons ?

À la lecture du panneau affichant les tarifs de la gare maritime, l’objectif de la municipalité de Lorient apparaît clairement : désengorger le parking de la gare maritime et repousser les usagers vers le parking de la place d’armes. Comment ? Parce que stationner à cet emplacement en période estivale est désormais cher, voire hors de prix si la durée de stationnement excède 4 jours. Les visiteurs de l’île sont clairement visés. L’alternative souhaitée par la municipalité lorientaise est de pousser les usagers à se garer au parking de la place d’Armes. Pourquoi pas, si l’option est attractive. Comparons donc les tarifs. 

Des tarifs à la semaine prohibitifs

La première heure de stationnement à la place d’Armes est gratuite contre 1,80 € à la gare maritime. Notons qu’une heure de stationnement pour quelqu’un qui se rend à Groix paraît bien court, et lui offrir une heure gratuite voire deux est ridicule. Même pas le temps de faire un aller et retour vers l’île. Trois heures à la place d’Armes coûtent 2,80 € contre 4,80 €, 12 heures à la place d’Armes coûtent 8,20 € contre 10 € à la gare maritime. Une semaine à la place d’Armes coûte 23 € (tarif spécial pour ceux qui se rendent à Groix) contre 50 € à la gare maritime. Pour cette durée et à ce tarif-là, le choix s’impose, d’autant que les horaires de bus de la ligne 112 reliant le parking de la place d’Armes à la gare maritime seront «aménagés en fonction des horaires de bateau » annonce la mairie de Lorient. Entendons l’argument, puisque Groix étant la seule île du Ponant à disposer d’un parking aussi près de l’embarquement, il faut gérer ce privilège qui connaît des limites. Mais alors pourquoi ne pas rendre la navette gratuite, comme elle l’est quand on vient de Groix pour aller à la gare SNCF ? Veut-on vraiment désengorger le parking de la gare maritime ou bien tirer quelques euros supplémentaires de la poche des visiteurs encombrés de leurs bagages ?

Le silence de la municipalité de Groix

Reste donc la question des Groisillons et des usagers pendulaires qui prennent le bateau chaque matin pour aller travailler sur l’île et le reprennent le soir dans l’autre sens. Si rien n’était prévu pour leur situation d’usager régulier, ils auraient à débourser 9,20 euros par jour, tarif prévu pour 10 heures de stationnement. Lors du conseil municipal de Lorient du 27 mai dernier, l’adjointe aux Transports, Laure Dechavanne, a assuré que des abonnements leur seront proposés et des places réservées aux abonnés. Ses propos ont été confirmés par le maire, Fabrice Loher, en séance. Mais à quel tarif ? À quelques heures du passage au payant, rien n’est affiché, publiquement en tout cas, ce qui en dit long sur l’intérêt que portent ceux qui nous gouvernent à la vie quotidienne de leurs administrés.

Selon nos informations recueillies à la mairie de Lorient, un abonnement sera proposé aux pendulaires pour un montant de 120 euros par an, soit 10 euros par mois. Des discussions ont eu lieu entre la mairie de Groix et la mairie de Lorient pour mettre au point des tarifs pour les autres usagers réguliers. Rien n’a filtré sur le résultat de ces discussions. 

Rappelons que les élus d’opposition réclament depuis plusieurs mois que des tarifs d’abonnement les plus bas possibles soient réservés aux Groisillons de manière à ne pas augmenter trop lourdement le coût du transport. Une demande qui a été relayée par les élus d’opposition du groupe Lorient en commun après concertation avec L’Avenir de Groix lors du conseil municipal lorientais du 27 mai dernier. Elle a été accueillie favorablement par le maire de Lorient. Rappelons également que nous demandons en outre que la gratuité du stationnement soit accordée aux usagers groisillons qui se déplacent pour des soins médicaux lourds, que des tarifs spéciaux soient étudiés pour les familles des îliens qui leur rendent visite plusieurs fois par an, et qu’enfin, cette grille tarifaire soit expérimentée durant un an, à l’issue duquel des ajustements seront opérés en concertation avec les usagers. 

Qu’en pense le maire de Groix ? A quelques heures de l’entrée en action des bornes de péage, nous n’en savons toujours rien…

Convocation au Conseil Municipal du 8 juillet 2021

Le prochain conseil municipal se tiendra le jeudi 8 juillet 202 à la Salle des fêtes à 17 heures

Ordre du jour

1 . Approbation du PV du CM du 14/04/2021

2 . Forfait communal

3. Subventions aux associations 2021

4. Opération maison des douanes (une opération de réhabilitation est envisagée pour un montant de 224 029.75 € TTC)

5 . Décision modificative n° 1 : budget principal et budget port

6 . Opération église et chapelles (budget envisagé 345 204.54 € TTC pour travaux d’entretien)

7 . Signature d’un acte notarié avec ENEDIS

8 . Demande d’ouverture d’une classe à l’école de la Trinité

9 . Facturation des frais de réparation de la grue du port

10. Adaptation de la grille tarifaire du camping

11 . Questions diverses

La séance est ouverte au public.

Parking gare maritime : les Groisillons paieront, mais seront prioritaires

Pour savoir à quels tarifs les habitants de l’île de Groix devront payer le stationnement de leur voiture sur le parking de la gare maritime, il fallait assister au Conseil municipal de Lorient du 27 mai dernier. Ou alors lire Ouest France du lendemain qui en a fait un bref compte rendu. En tout cas, les informations ne sont pas venues de la mairie de Groix, qui une fois encore, comme elle l’a pratiqué lors de la poussée de Covid-19 sur l’île durant l’hiver, a choisi la discrétion, préférant laisser courir les rumeurs et nourrir les inquiétudes. Comme si le passage de gratuit à payant du stationnement à la sortie de la gare maritime devait se régler dans le secret des négociations entre le maire de Lorient et celui de Groix, sans que l’intervention des usagers ne vienne troubler les tractations. 

Il a donc fallu que Damien Girard, élu du groupe Lorient en commun et le chef de file de l’opposition, interpelle le maire Fabrice Loher et son adjointe aux mobilités, Laure Dechavanne, pour qu’on apprenne que le sort des Groisillons et des travailleurs pendulaires qui font chaque jour l’aller-retour pour venir travailler sur l’île préoccupe la municipalité de Lorient.

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Victor Da Silva, Jean-Claude Jaillette

a quoi sert le conseil departemental

C’est une élection que la presse parisienne et les grands médias nationaux ignorent. Le scrutin départemental des 20 et 27 juins prochains ne les intéresse pas, alors que les élections régionales fixées à la même date encombrent les Unes de nos grands journaux, qui y trouvent les grands duels politiques qu’ils affectionnent. Au point que, fort justement, l’hebdomadaire Marianne (journal dans lequel l’auteur de ces lignes a écrit durant de longues années) a récemment titré « Elections départementales, pourquoi tout le monde s’en moque ». « Parce que Paris n’est pas concerné, donc la presse non plus » a répondu de manière tout aussi pertinente le magazine, tout en citant Dominique Bussereau, président de l’exécutif de Charente-Maritime : « Vous exagérez, on en parle tous les jours dans la presse locale ! »

Eh oui ! Ouvrez Le Télégramme ou Ouest France et vous tomberez chaque jour sur des échos de cette campagne oubliée à Paris mais qui nous concerne tous, ici, en Bretagne, à Lorient comme à Groix. Et ça n’a rien d’étonnant, car le département est l’espace administratif et politique le plus proche des citoyens, le lieu même de la recherche de la proximité entre l’État et le citoyen. Là où les politiques conçues par l’État comme la solidarité via le RSA, l’allocation personnalisée d’autonomie pour les personnes âgées ou encore l’Aide sociale à l’enfance sont mises en œuvre au plus près des besoins des citoyens. Le pilotage de la construction des collèges, de leur entretien et de leur équipement informatique lui est confié. Tout comme l’équipement rural, la gestion de l’eau ou l’aménagement foncier. Toutes missions qui pour être mises en œuvre réclament la connaissance fine des besoins tout en se situant à une échelle administrative et politique telle que les moyens sont au rendez-vous. Alors, Paris peut bien ignorer ce scrutin, les Morbihannais, les Finistériens, tout comme les habitants de Loire Atlantique, de Moselle ou de l’Hérault et ceux de tous les autres départements savent que les enjeux sont essentiels à leur vie quotidienne.

D’autant plus qu’à y regarder de plus près, les compétences des Conseils départementaux ne se limitent pas à ces grandes missions classiquement reconnues que nous venons de citer plus haut. Il faut y ajouter des compétences dans le domaine de la sécurité civile, en matière d’itinéraires cyclables, dans les politiques d’accueil des touristes, la défense contre l’érosion maritime. Il lui a aussi été confié une mission peu connue du grand public et qui pourtant joue un rôle déterminant dans la vie des communes qui est celle de l’assistance technique obligatoire aux projets locaux de voirie, d’aménagement et d’habitat. Enfin, c’est au niveau du département que l’accès à la culture des jeunes est facilité tout comme l’est l’accès aux soins des addictions. Une fois encore l’esprit de proximité souffle à l’échelon départemental.

A lire cette énumération des compétences, on voit bien que le Conseil départemental n’est pas qu’une structure administrative. Il est fondamentalement politique. Moyennant quoi le choix par les électeurs d’une liste plutôt qu’une autre en fonction de son programme n’a rien d’anodin.

La liste Lorient-Groix en commun, issue d’une union de la gauche et des écologistes que l’Avenir de Groix a choisi de soutenir en y présentant notre élue municipale Marie-José Mallet comme remplaçante de Rosenn Métayer en est la preuve. Elle se démarque de la liste de la droite et du centre en ce sens qu’à une gestion comptable des moyens du département revendiquée par la droite, elle oppose une ambition s’appuyant sur les besoins des citoyens, dans tous les domaines de compétence du département, de l’action sociale à l’action culturelle en direction des jeunes en passant par le développement des itinéraires cyclables. Voilà une énorme différence. Le conseil départemental sortant présidé par François Goulard se flatte d’avoir épargné 55 millions d’euros sur la gestion courante du département. Est-ce bien le rôle d’un département que d’épargner ? La même critique que nous élus d’opposition de Groix avons adressée au maire de notre commune Dominique Yvon est portée par Lorient-Groix en commun au niveau du département. Que de choses aurions-nous pu faire de ces 55 millions sans pour autant mettre le département en péril !

Pour toutes ces raisons, les 20 et 27 juin prochains, il faudra voter pour l’élection départementale, et tant pis si depuis Paris « on se moque » de ce scrutin comme l’a rappelé Marianne.

Dans de prochains articles à venir nous reviendrons bien entendu sur le détail des propositions de la liste Lorient-Groix en commun emmenée par Damien Girard et Rozen Métayer avec Chafik Hbila et Marie-José Mallet comme remplaçant-e-s.

La gestion trop pépère du « bon père de famille »

Dominique Yvon est satisfait des comptes de la commune. Il les a tenus « en bon père de famille », comme il l’a répété une nouvelle fois lors de ce conseil consacré au budget communal le 14 avril dernier, autrement dit en épargnant – beaucoup – sur l’argent que lui confient les contribuables de l’île tout comme l’État directement ou via divers fonds de dotation. Ce qui lui permet d’investir d’une année sur l’autre dans la construction d’installations comme la Maison de santé, la Capitainerie, la nouvelle Modern Strouihl, etc. Surtout, et c’est là sa fierté de « bon papa », la commune n’emprunte pas, ou alors exceptionnellement pour refaire les routes en 2018 par exemple.

Nous, élus d’opposition, avons une tout autre lecture de la situation. Compte tenu de ses ressources, la commune de Groix n’est pas assez ambitieuse, laissant de côté des pans entiers de la vie quotidienne des habitants. Bref, elle n’est pas gérée comme elle pourrait l’être au mieux des intérêts des habitants d’aujourd’hui. Explications…

Pour en savoir plus, lire notre compte rendu du conseil municipal du 14 mars 2021.

Deux conceptions de la démocratie qui s’opposent

Lors du Conseil municipal du 18 mars dernier, deux conceptions de la démocratie se sont opposées. On pourrait même dire qu’elles se sont affrontées, tant les échanges entre le maire et l’opposition ont été vifs. L’une, celle défendue par les membres de l’Avenir de Groix et ses élus, basée sur le partage de l’information pour que chacun puisse se déterminer en pleine conscience, et fondée sur le débat démocratique ainsi que sur l’implication du citoyen dans l’action publique. Et l’autre, incarnée par le maire et sa majorité, organisée autour d’un pouvoir central qui ne se partage pas, où le culte du chef domine, où les seules initiatives qui valent émanent de son propre camp, où l’injure se substitue au débat lorsque des oppositions un tant soit peu argumentées se manifestent.

Pour en savoir plus, lire notre compte rendu du conseil municipal du 18 mars 2021.

Le maire voudrait-il bâillonner l’opposition ?

C’est devenu une habitude, la colère du maire se déchaîne dès que l’opposition exprime publiquement ses désaccords. Après un premier round en fin de conseil le 15 décembre dernier, une nouvelle salve a été lancée contre l’opposition ce jeudi 18 mars. Mais cette fois des injures ont accompagné les décibels.

« Indigne », « minable », a-t-il lancé en direction de l’opposition pour fustiger ses prises de position lors de la poussée de Covid-19 sur l’île. Notre crime ? Avoir écrit qu’en la matière, la communication de la mairie était défaillante, ce que de nombreux habitants rencontrés nous disaient. Et ce, alors que des dispositions sanitaires adéquates avaient été prises par la mairie. Pour lui, diffuser les informations officielles sur la réalité de la situation comme nous l’avons fait alors que le silence de la mairie semait l’angoisse n’est que « médiocre » tentative pour l’opposition de se « faire mousser » et “faire du gras”, alors que nous accomplissions simplement notre rôle d’élus responsables.

Nous le répétons : il ne peut y avoir de politique de santé publique efficace sans information claire et rapide de la population. Les premières annonces de nombreux cas de Covid détectés à l’Ehpad au début du mois de février ont semé l’inquiétude sur l’île. Et l’annonce brutale de la fermeture du Pôle enfance et de la cantine quelques jours plus tard sans explications publiques ni soutien moral à la population groisillonne autres que quelques mots lâchés à la presse locale a augmenté le stress. Nos explications ont contribué à enrayer la panique naissante. Contrairement à ce que proclame le maire en nous insultant, nous n’avons pas trahi une quelconque solidarité face à la crise sanitaire. Bien au contraire, nous l’avons renforcée en comblant les défaillances de sa communication de crise.

Prendre la parole en toute liberté, voilà sans doute notre plus grand crime. Il va falloir que la municipalité s’y habitue : dans l’intérêt de la population, nous agirons à l’identique dès que l’occasion s’en présentera, quitte à recevoir des injures en guise de remerciements pour avoir contribué à l’action publique. Les injures s’envolent quand les actes restent.

Les élus de l’opposition

Ouf ! La mairie publie les résultats du dépistage

C’est un petit succès pour nous, élus et soutiens de l’opposition, mais un joli succès quand même. Car à force de réclamer une information claire de la municipalité à propos de cette flambée de cas de Covid-19 sur notre île comme nous le faisons depuis quelques semaines , le site internet de la mairie a publié le mardi 2 mars les résultats de la campagne de dépistage massif des 23 et 24 février derniers. Avec quelques petites erreurs dont nous ne lui tiendrons pas rigueur,  mais que nous allons pourtant rectifier. 353 tests ont été réalisés, 10 cas positifs ont été détectés soit un taux de positivité de 2,8 % et non de 2 % comme indiqué.

Un détail ? Non bien sûr, car livrer un pourcentage sans les commentaires qui permettent de juger de la gravité ou non de la situation n’a pas grand sens, sauf à vouloir envoyer un message rassurant, quitte à minimiser les chiffres pour forcer le trait et sans que quiconque puisse juger du bien- fondé de l’information. Pour la bonne compréhension de la situation, il faut en réalité comparer la situation de Groix avec ce qui se passe dans d’autres communes ayant déjà mis en œuvre ce type de dépistage. Ce que nous avons fait et que nous allons vous livrer dès à présent. 

Dépistage, Groix se mobilise mieux qu’ailleurs

Tout d’abord une remarque. Certains, membres de l’équipe municipale, commentant le chiffre de 353 volontaires (sur 2 360 habitants) pour le dépistage se désolaient d’une faible mobilisation des Groisillons. Qu’ils se rassurent, et se félicitent même, car à regarder ce qui se passe ailleurs, ces 15 % de participation sont excellents. Qu’on en juge : Le Havre en décembre (220 000 habitants) 11 % de participation, Saint -Etienne, en janvier, (125 000 habitants) 4 % malgré une campagne d’information appuyée sur des messages radio, d’articles dans les journaux, et même de courriers individuels. Région Auvergne, en janvier (8 millions habitants) 7,5 %.

Venons-en au taux de positivité des tests de 2,8 %. Au regard des 7,4 % calculés au plan national, il apparaît très faible, ce dont il y aurait lieu de se réjouir. Sauf que le principe de dépistage massif comme celui qui a été organisé à Groix pousse l’ensemble de la population à se faire tester, ceux qui ont une présomption de contamination comme ceux qui n’en ont pas. De manière sensiblement différente, les statistiques nationales conduisant à ce taux de 7,4 % concernent des patients qui, à la suite de quelques symptômes, soupçonnent une contamination. Comme l’indiquait le ministre de la santé, Olivier Véran, en décembre dernier, le dépistage massif est destiné « à mieux isoler les cas positifs » plutôt qu’à fournir une information précise sur le taux de contamination de la population.

Si l’on regarde ailleurs, on s’aperçoit effectivement que les taux de positivité sont comparables à ceux relevés à Groix. Ainsi, à Châteauneuf-la-Forêt (Haute Vienne), sur 306 personnes testées en janvier 2 % étaient positives ; à Bagneux (Hauts-de-Seine) en janvier, sur 220 tests 0,5 % étaient positifs ; à Chemillé-en-Anjou en février, où un taux d’incidence de 736 a été mesuré, équivalent à celui sévissant à Nice, sur 601 personnes testés, 31 cas étaient détectés soit 5,2 %, etc.

Ne pas mettre Groix sous cloche

Quelle conclusion en tirer ? En application des normes nationales concernant le taux d’incidence, nous sommes classés en situation d’urgence maximum. Avec comme conséquence la fermeture du pôle enfance, de la cantine scolaire, de la mairie, et l’obligation par arrêté municipal de porter un masque en permanence durant les déplacements. Comme le reconnaissent tous les épidémiologistes, tout comme Santé publique France, ce taux d’incidence n’est qu’un indicateur de circulation du virus, rien de moins, mais rien de plus. Moyennant quoi un taux d’incidence compris entre 250 et 500 dans une ville comme Dunkerque (24 000 habitants) n’a pas la même valeur qu’à Groix (2 360 habitants). Il faut y ajouter d’autres critères, comme le taux d’hospitalisation, d’entrée en réanimation, de mortalité, etc. Ce qu’indiquent en revanche les résultats des tests de dépistage massif, c’est que la circulation du virus à Groix est comparable à ce qui se passe ailleurs dans des zones où un cluster a été détecté dans un lieu particulier, à l’Ehpad en ce qui concerne Groix, ailleurs une école, ailleurs encore un hôpital.

Pas de quoi paniquer, ni mettre l’île sous cloche. Néanmoins, des mesures strictes de précaution s’imposent, et ce qui a été mis en œuvre par les autorités préfectorales et municipales va dans le bon sens. Mesures auxquelles nous pourrions ajouter une invitation ferme et répétée de s’isoler en direction de ceux qui ont été récemment dépistés comme étant positifs. 

Rouvrir le pôle enfance et la cantine?

Reste une question, posée par le maire Dominique Yvon dans la presse locale : faut-il maintenir la fermeture du pôle enfance et de la cantine ou rouvrir ? Le bureau du Conseil municipal dont nous, élus d’opposition, ne faisons pas partie, doit en délibérer. Nous versons donc généreusement au débat ce que nous venons d’éclairer dans l’espoir de contribuer aux – bonnes – décisions.

COVID. Au moins 50 cas sur Groix selon l’ARS

Et voilà. Il aura fallu attendre deux semaines pour que l’ARS (Agence régionale de santé) communique à la mairie le nombre de cas de Covid-19 déclarés sur l’île. « Avant le week end, l’ARS nous a fait savoir qu’au moins 50 cas étaient recensés variant anglais » a communiqué la municipalité lundi 22 dans un message adressé à l’ensemble des conseillers municipaux. 

Merci donc de nous avoir communiqué cette information qui semblait confidentielle jusque’à présent. La pression que nous, élus de l’opposition,  avons exercé sur la mairie pour obtenir des informations ont porté leur fruit. Mais peu importe, seul l’intérêt collectif prime.

Deux remarques néanmoins s’imposent.

La première concerne la communication de la mairie à destination du grand public. Informer les élus, c’est très bien. Mais pourquoi l’ensemble des citoyens n’auraient-ils pas accès à l’information dès lors que les données ne sont pas nominales, donc non protégées par le secret médical. Car à cette heure (lundi 17 h 30), le site de la mairie ne la donne toujours pas. Pourquoi cette rétention?

La seconde concerne plus directement l’ARS. Elle a décidé d’organiser un dépistage massif à partir de mercredi 24 février. Fort bien. Mais nous souhaitons vivement qu’à l’issue de cette campagne de tests, les résultats soient rendus publics. Pourquoi?

D’abord parce de l’affichage clair des objectifs recherchés à travers cette campagne dépend l’adhésion de la population, sans panique ni psychose. Ensuite parce que la publication aussi rapide que possible des résultats permettra à chacun de mesurer la réalité de la circulation du virus sur l’île et d’agir en conséquence, en toute conscience.

Les vraies raisons de la fermeture du Pôle Enfance et de la cantine scolaire…

… que les habitants de Groix auraient aimé connaître  en temps réel.

C’est désormais officiel, selon Santé publique France, sur l’île de Groix, le virus Covid-19 est installé, et actif. En effet, selon les dernières statistiques publiées par l’office gouvernemental, Groix est classé « zone en alerte maximum » depuis la semaine dernière. Car, toujours selon Santé publique France, la progression du taux d’incidence  – autrement dit le nombre de cas détectés rapporté au nombre d’habitants – a fait virer le territoire de la couleur bleu clair au bleu foncé indiquant un taux d’incidence compris entre 250 et 500 (voir la carte ci-dessous et consulter le site du Télégramme pour consulter l’historique de l’évolution commune par commune).

Or, selon les informations publiées dans la presse locale (Le Télégramme du 5 février 2021), si 13 personnes ont été testées positives dans la semaine du 29/01 au 5/02, 6 de plus ont été détectées la semaine suivante. Et c’est ainsi que le taux d’incidence pour la semaine du 05/02 au 12/02 est passé à 269, faisant entrer l’île dans la catégorie définie en octobre dernier par le gouvernement des « zones en alerte maximum ». 

Les conséquences du classement en “zone en alerte maximum”

Les plus optimistes diront qu’on ne dénombre à ce jour (le 16/02) aucune hospitalisation, preuve que si le virus circule fortement, la situation sanitaire n’est pas aussi grave que les mesures de fermeture du pôle santé et de la cantine scolaire pourraient le laisser croire. Et ce d’autant plus  que de telles décisions, lourdes pour les familles concernées, ne sont pas accompagnées d’informations claires et pédagogiques. Ces mêmes optimistes n’ont pas forcément tort si l’on en croit l’épidémiologiste de référence Catherine Hill (qui a acquis sa notoriété depuis qu’elle a mis à jour le nombre de victimes du Médiator à partir des données de l’Assurance maladie en 2010) qui estime que le taux d’incidence est trompeur et dépend du nombre de personnes testées. « Le fait qu’il y ait une pléthore d’indicateurs est une preuve qu’il y a un problème. Il faut être méfiant avec tous les indicateurs qui reposent sur la positivité des tests, ils sont problématiques parce qu’ils dépendent de la proportion de la population qui est testée. » expliquait-elle  à France Info en juillet dernier. Et la petite taille du territoire de Groix pourrait être un biais supplémentaire.

Il n’empêche, le passage à la couleur bleu foncé de Groix ne concerne que peu de territoires du Morbihan, preuve de la situation particulièrement tendue ici. Il en résulte, selon les règles fixées par le gouvernement pour les « zones en alerte maximum », que tous les lieux recevant du public à Groix doivent être fermés.

Les Groisillons veulent savoir pourquoi

Dès lors, la municipalité de Groix n’avait pas vraiment le choix. 

Dont acte. 

Mais pourquoi n’a-t-elle pas pris la peine d’expliquer largement les raisons de sa décision, laissant tout un chacun se débrouiller par ses propres moyens pour s’informer au risque de ne pas comprendre et de paniquer ? Trois lignes sur le site internet de la mairie ordonnant la fermeture de ces établissements suffisent-elles à emporter l’adhésion de la population dans le contexte d’une crise sanitaire qui dure, qui semble mal maîtrisée par les responsables politiques, qui angoisse d’aucuns et exaspère les autres ? Nous, élus d’opposition et membres du conseil d’administration de l’Avenir de Groix, pensons que non. Nous sommes convaincus que les citoyens sont des gens responsables, prêts à se conformer aux consignes sanitaires s’ils en comprennent les fondements. Or cette compréhension ne peut découler que d’une information claire et appropriée.

Les appels à la responsabilité, les incitations au respect des gestes barrière auront le meilleur des impacts s’ils sont bien compris par la population. Il ne suffit pas de culpabiliser les citoyens et de distribuer des amendes en cas de non-respect des consignes,  il faut les informer, leur expliquer, faire œuvre de pédagogie pour emporter l’adhésion.

Dès les premières heures qui ont suivi la connaissance du nombre de cas détectés, nous avons pris position et appelé à une vigilance renforcée, agissant en cela en élus responsables, bien avant que la mairie ne réagisse. Nous ne pouvons que renouveler notre appel, tout en l’accompagnant des informations nécessaires à leur acceptation. Certes, pour les fournir, il nous a fallu effectuer quelques recherches, délicates, parmi la masse de données de Santé publique France. La municipalité avait tous les moyens d’effectuer la même démarche, et même bien plus que les modestes élus que nous sommes. Elle a raté l’occasion, une fois encore.

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