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dominique yvon, maire de Groix, grosse fatigue

Voici le texte intégral d’un communiqué de presse que nous avons transmis au journal Ouest France du 20 avril 2023, en réponses à un article rapportant des propos choquants du maire de Groix, Dominique Yvon.

« Le coup de gueule de Dominique Yvon » titre Ouest France du 20 avril. A notre tour, élus d’opposition, de pousser un coup de gueule en réponse à des propos qui indignent la population. En quelques lignes, le maire de Groix réalise un amalgame manipulateur entre les manifestants contre la retraite à 64 ans, auxquels il ajoute ceux qui portent un jugement critique contre les pistes cyclables telles qu’elles sont réalisées et les tagueurs anti-résidences secondaires. Il y inclut en outre l’opposition municipale qui remet en cause sa stratégie budgétaire privilégiant les grands projets onéreux au détriment d’actions plus ciblées et urgentes en faveur des citoyens. Ainsi, il sème la confusion pour disqualifier toute contestation. « Le 49.3 est le prétexte pour m’emmerder » dit-il en substance. Vexé par les critiques – nombreuses – qui ne sont pourtant que le produit du fonctionnement normal d’une démocratie locale, il menace d’interrompre des projets d’utilité publique votés par le Conseil municipal, comme s’il pensait devoir punir une population qui a l’outrecuidance de s’exprimer sur ce qui ne lui convient pas. Si le maire de Groix s’estime « usé » et « trop âgé pour se faire disputer » ainsi qu’il le dit lui-même, qu’il se retire et aille se reposer plutôt que d’insulter ses concitoyens en les sommant de se tenir tranquilles sous peine d’être privés d’équipements. 

Une belle personne nous a quittés

Comment imaginer que demain nous n’entendrons plus son humour, son rire, ne partagerons plus ses indignations  et ses engagements contre les injustices. Elle a été, dès le début, un fervent soutien pour L’avenir de Groix, allant jusqu’à pousser les meubles pour accueillir une réunion. Paule avait la passion de Groix et des Groisillons, toutes origines confondues, elle le disait, elle le montrait, et nous voilà aujourd’hui un peu orphelins. Nous perdons non seulement une des précieuses mémoires de l’île, mais également quelqu’un qui  nous transmettait sa passion pour tant de choses qui participent à la richesse de la vie culturelle de Groix aujourd’hui, sans oublier les performances gustatives de ses inoubliables galettes et crêpes.

Nous ne t’oublierons pas, chère Paule.

Kenavo.

Notez qu’un hommage souvenir sera rendu à Paule par Cinéf’îles, lors d’une séance ouverte à toutes et tous demain samedi 15 avril à 18h00 au Cinéma des familles, séance au cours de laquelle seront projetés de petits films où elle raconte à sa façon ses activités à divers moments de sa vie.

Fermeture des salles de reunion en soirée : les associations pas d’accord

C’est par un mail expéditif adressé le 18 février que le maire de Groix a annoncé aux 80 associations locales la désormais impossibilité de tenir leurs réunions au-delà de 20 heures dans les salles communales. Passée cette heure, les salles seront fermées et leurs utilisateurs priés de déguerpir. Et ce, tenez-vous bien, à effet quasi-immédiat, dès le 22 février. Cinq lignes pondues par « l’équipe municipale » – en réalité limitée à la majorité puisqu’aucun élu de l’opposition n’y a été associé – sans la moindre concertation avec les associations concernées au motif officiel de réaliser des économies d’électricité. Circulez, ceux qui travaillent ou qui sont occupés à leurs tâches familiales tout au long de la journée ne pourront plus participer à la vie associative. 

Quelle était donc l’urgence à prendre une telle décision qui provoque, au mieux l’incompréhension dans le monde associatif groisillon, et la colère chez ceux qui sont le plus touchés par l’oukase municipal ? 

La salle des fêtes chauffée de jour comme de nuit. Coût 80.000 €/an

La réponse est venue quelques jours plus tard lors d’une réunion organisée par le délégué à la vie associative. « La facture d’électricité communale explose de 128% cette année, nous devons faire des économies. » Bonne idée ! Dans la ligne de mire, la salle des fêtes qui abrite aussi la cantine scolaire, considérée comme la plus gourmande en électricité de la commune : 80.000 €par an pour la grande salle, 40.000 €pour la cantine. C’est effectivement beaucoup. Beaucoup trop ? Sans doute, mais alors pourquoi ne pas commencer par analyser les causes de cette gabegie à commencer par le chauffage qui fonctionne de jour comme de nuit ? A défaut les associations seraient fondées à penser qu’elles servent de bouc émissaire de la politique de restriction.  Car, comme l’ont fait remarquer les représentants des associations unanimes « le système de régulation est défaillant ». Pourquoi en effet le bouton-poussoir archaïque qui déclenche 1 heure de chauffage à l’origine de tant de fausses manœuvres n’a-t-il pas été remplacé par un programmateur performant qui se déclencherait quand la salle est occupée et qui maintiendrait une température au minimum le reste du temps, notamment la nuit ? Réponse embarrassée du délégué : « C’est compliqué ». Et d’ailleurs a-t-on réellement chiffré l’économie que représentera la fermeture des salles à 20 heures  au regard des 80.000 € annuels payés en électricité par la commune ? Silence gêné du délégué aux associations qui a fini par lâcher un « non » dépité. « Et pourquoi n’a-t-on pas investi plutôt dans l’auto-production des équipements communaux en installant les panneaux solaires sur les toits partout où c’est possible? » a-t-on entendu dans l’assistance. « C’est en cours » a répondu le représentant du maire, oubliant que l’alerte aux augmentations des prix de l’électricité date de septembre dernier, et qu’à cette occasion un séminaire municipal a été organisé le 12 décembre dernier pour réfléchir aux solutions sans qu’un grand plan d’investissement de production d’énergie n’en sorte. N’y-avait-il pas encore urgence ?

En réalité, à toutes ces questions remettant poliment mais fermement en cause la décision brutale de « l’équipe municipale », le délégué aux associations a eu bien du mal à répondre. Il lui a même fallu puiser dans le récit d’un incident qui a vu le réglage du thermostat de la salle des fêtes modifié par un coup de tournevis pour justifier la mise en cause des associations dans la consommation excessive d’électricité. Comme s’il fallait faire supporter à tous les conséquences de l’action d’un seul. Une sorte de punition collective en quelque sorte.

Une atteinte à la liberté de réunion

Bref, les arguments manquent pour justifier de priver les associations de lieux de réunion après 20 heures, alors qu’à l’évidence rien n’a été mis en œuvre au préalable avant de renvoyer chez eux ceux qui maintiennent – coûte que coûte – le lien social. Car il en va bien sûr de la sauvegarde de l’action des associations, si fondamentale sur une île comme Groix. « Plus qu’ailleurs, où l’accès à la culture, au sport, ou même au divertissement est plus facile, ici, la vie associative est importante » a formulé un participant. Elle est même fragile tant elle repose sur le bénévolat. Le maire et ses délégués l’auraient-il oublié ? Priver les associations de possibilités de retrouver leurs adhérents après 20 heures est une atteinte à la liberté de réunion, c’est aussi simple que cela. Les associations groisillonnes sont bien évidemment conscientes de la nécessité de limiter les dépenses d’énergie. Certaines sont même prêtes à se passer de chauffage pendant leurs  actiivités. Mais elles n’acceptent pas d’être une variable d’ajustement avant même que des solutions techniques n’aient été mises en œuvre pour réguler efficacement le chauffage des locaux. « Il y a urgence » nous dit-on. Mais alors pourquoi n’avoir rien fait depuis le mois de septembre dernier ? Au passage, les associations ont appris qu’elles pourraient bientôt payer l’occupation des salles municipales, au nom de la recherche d’économie. Nous y reviendrons plus tard. 

A l’issue de la réunion, le délégué aux associations a assuré les participants qui les avaient « écouté » et qu’il transmettrait. Ont-elles été entendues ? On attend les propositions des décideurs.

Le VVF à Groix, c’est du passé. Il faudra l’appeler Joker.

Ne l’appelez plus VVF. A Groix, si les habitations de vacances reconnaissables entre mille demeurent, le nom du village de vacances changera. En effet, après quarante ans de gestion par l’association Village Vacances Famille (VVF), le conseil municipal du 2 février dernier a confié les clés du domaine à la société lorientaise Joker spécialisées dans l’hôtellerie haut de gamme et la restauration pour les quarante années à venir. Le vote a été acquis à la majorité par 16 voix contre 3, celles de l’opposition qui a voté en faveur du projet de reprise par le VVF. Pourquoi avons-nous, élus de l’opposition, voté ainsi ? Explications.

A l’issue d’un appel à projets lancé il y a presque un an, deux candidats restaient en lice, le groupe breton Joker (entre autres propriétaire du Mercure de Lorient et de quelques restaurants dans la ville) et VVF, candidat à sa succession. Pour la commune, le choix du repreneur de la gestion du site est crucial. Elle est propriétaire du site sur lequel la quarantaine d’hébergements sont construits et entend bien le rester dans le but d’avoir un droit de regard sur le développement tout en préservant son patrimoine situé dans un lieu exceptionnel. Ensuite, tirant les leçons des années passées qui ont vu le village se dégrader par manque d’entretien, les élus unanimes ont souhaité que le lieu redevienne un phare du développement touristique de l’île par son dynamisme capable de générer de retombées économiques sur l’île. Enfin, le repreneur devait s’engager à maintenir l’accessibilité de ce type de vacances à tous. Bref, pas question de transformer ce site exceptionnel en un ghetto de touristes aisés.

La séduction, la carte maîtresse de Joker

Chacune des offres proposées par les deux finalistes de l’appel à manifestation d’intérêt a répondu au cahier des charges. Avec cependant un léger avantage en matière d’expérience de gestion de ce type de village de vacances pour VVF. A l’inverse, Joker s’en sortait mieux au chapitre du loyer promis à la commune avec l’équivalent de 50.000 euros versés par an contre 20.000 euros seulement promis par VVF. Quant à l’inscription du projet dans le respect de l’environnement et sa durabilité, chacun faisait assaut de promesses, l’expérience en la matière de VVF plaidant pour une plus grande crédibilité que le groupe Joker spécialisé dans l’hôtellerie et la restauration.

Les deux propositions se valaient-elles pour autant ? Aura-t-il suffi d’une meilleure présentation à l’oral de l’un par rapport à l’autre pour faire pencher la balance ? Pour la majorité le dynamisme et la jeunesse affichés par les patrons du groupe Joker lors de leur audition ont déterminé leur choix. Il est vrai que la prestation des dirigeants de VVF venus en personne défendre leur projet a été décevante dans la forme: ils affichaient le sérieux de patrons de l’économie sociale et l’austérité aussi, peu séduisante, au premier abord en tout cas.

Mais sur le fond, les dirigeants de VVF sont venus avec une proposition qui a motivé notre choix de voter pour eux. Prenant acte du souhait de la commune de garder un œil sur le devenir du projet, les patrons du VVF ont proposé qu’elle entre au capital d’une structure créée pour l’exploitation du site sous forme d’une SCIC (Société coopérative d’intérêt collectif). Le capital aurait été apporté par VVF, la Caisse des dépôts, la commune et d’autres investisseurs parties prenantes possibles tels l’Agglo ou le département. Le principe d’une coopérative étant celui d’un actionnaire égal à une voix, quel que soit le montant de son investissement, la commune aurait disposé d’une voix égale à celle des autres. L’avantage pour la commune aurait été d’être impliquée dans la gestion pour mieux peser au long cours sur le développement du projet, sans toutefois être contrainte de mobiliser des ressources humaines importantes. Un partenariat équilibré entre la commune et un acteur important du tourisme, un sacré avantage compte tenu de la durée du bail. Ç’eut été un service rendu aux municipalités futures. En outre, cette structure offrait comme autre avantage que les bénéfices de l’exploitation auraient été reversés en grande partie à la SCIC, garantissant ainsi le financement de travaux réguliers. Pour la municipalité en place et ses successeurs, l’investissement aussi bien financier qu’en tant que personnes restait léger tout en satisfaisant la demande d’un minimum de contrôle des élus.

 « Pas de réel pouvoir, trop lourd à gérer, pas fiable » ont tranché les élus de la majorité, sans chercher à creuser plus avant la proposition alors que de plus en plus de communes ont recours à ce type de partenariat pour accompagner leur politique locale. Mais surtout, leur manque de confiance dans les engagements pour le futur de l’association les ont aveuglés. Le peu d’entretien des installations durant les quarante dernières années et les mauvaises communications entre les directions du VVF et la mairie les ont convaincus que l’avenir ne serait pas rose. Ils ont oublié d’intégrer un élément dans leur analyse : si VVF a négligé l’entretien et la communication avec la commune, c’est que rien dans le contrat les liant à la commune ne les y obligeait. Dans un rapport publié le 23 janvier dernier, la chambre régionale des comptes s’en est d’ailleurs étonné. La responsabilité des erreurs du passé est donc partagée, erreurs qui ne permettent donc pas de présager de l’avenir. Seuls les contrats assortis d’un contrôle de leur exécution apportent les garanties pour le futur de ne pas tomber dans les travers du passé. C’était le fondement de la proposition de VVF, balayée d’un revers de main par la majorité. 

Et maintenant, le contrat de location

La gestion est donc confiée à Joker par un vote majoritaire. Reste à établir le contrat de location liant le nouveau gestionnaire à la commune pour la durée du bail longue durée. Il devra fixer les devoirs de transparence du locataire vis-à-vis de la commune et de respect des engagements pris, notamment dans l’objectif de maintien d’un tourisme familial. Quels moyens le maire va-t-il se donner pour éviter de revenir à la situation antérieure de laisser-aller tant décriée par lui-même ? Quels moyens se donnera-t-il pour que les engagements financiers de Joker soient tenus? Les élus qui ont voté en faveur de l’entrepreneur lorientais ce lundi 2 février ont signé un chèque en blanc puisque personne à ce jour ne connaît le contenu du contrat. Autant dire qu’il nous faudra être vigilants. C’est pourquoi nous demandons que le contrat de location soit soumis au vote du conseil, précédé d’un débat.

Qui va reprendre la gestion du VVF ? Réponse lundi 30 janvier 2023

L’heure approche où la décision concernant le repreneur du bail lié au site du VVF va être prise. En effet, un conseil municipal presque entièrement consacré à ce sujet a été convoqué pour le 30 janvier prochain. Bien que nous connaissions le détail des options qui vont être proposées au vote du conseil,  puisque nous avons participé aux débats de la commission chargée d’instruire le dossier, le système d’appel à projets nous interdit d’en faire état avant le choix final sous peine de fausser la procédure. Dommage, la population mériterait de participer d’un peu plus près au choix, tant il en va de l’avenir de la nature du tourisme sur l’île de Groix. Néanmoins, pour ceux qui se sentent concernés, reste la possibilité d’assister au Conseil du 30 janvier à 17 heures à la salle des Fêtes. Nous leur promettons un débat animé. Nous les invitons donc à venir nombreux ce soir-là.

Les conditions de l’information étant posées, nous pouvons tout de même faire le point sur les enjeux du choix.

Quels sont les enjeux ?

L’appel à manifestation d’intérêt rendu public en mai dernier est précis sur l’objectif du projet: « L’objectif, conformément à la volonté de l’équipe municipale, est de rendre l’équipement plus attractif, plus dynamique tout en conservant sa vocation tournée vers un tourisme familial et social. » Mieux encore, unanime, l’équipe municipale a réaffirmé sa volonté de rester propriétaire du terrain, le but étant non seulement de préserver le patrimoine de la commune (surtout quand il a la valeur du site du VVF), mais aussi de garder un minimum de contrôle sur l’évolution du projet. En cela, le nouveau projet renoue avec l’esprit des fondateurs du site, principe rappelé par la CRC (Chambre régionale des comptes) qui – dans son rapport sur la gestion de la commune de Groix – s’est penchée sur la situation du VVF. Pourtant, le rapporteur écrit : «Le VVF, un équipement phare dans un site exceptionnel dont la vocation sociale a été perdue de vue. » Ce qui en clair signifie que l’objectif initial a été oublié… sans que personne, et en particulier la mairie, ne s’en soucie. Un diagnostic que confirme un autre rapport de la CRC paru le 23 janvier 2023,  consacré aux îles bretonnes. On peut y lire : « À Groix, la gestion de plusieurs équipements importants de la commune devrait être améliorée, le positionnement et l’avenir de certains restant en attente de définition.  (…)  Un exemple, le « village vacances familles » (VVF) de l’île, géré par l’association éponyme est resté plusieurs années en attente d’une décision quant à son devenir, le bail commercial étant régulièrement prorogé. La commune, qui n’a pas anticipé les nécessaires travaux de remise en état, a conclu différents avenants, sans qu’un projet n’émerge clairement avant 2022. Le suivi de ce dossier est depuis longtemps lacunaire, tant du point de vue administratif que financier, avec notamment un loyer assez faible perçu par la commune. » 

Trente ans, ça fait un sacré bail

Quel est le sens de ces diagnostics ? Tout simplement que les trente années du bail précédent sont bien longues, que quatre équipes municipales se sont succédé, et qu’à force, en l’absence d’un cadre juridique fort, les bonnes intentions finissent par s’oublier. 

Voilà donc le premier enjeu de ce nouveau bail : garantir la pérennité des objectifs de départ concernant les caractéristiques du tourisme, souhaité comme restant familial et social. La municipalité doit pouvoir exercer un contrôle sur l’évolution du projet, ce que suggère en creux la Chambre régionale des comptes.

Un tourisme durable

Le deuxième enjeu concerne les liens avec le territoire. Voulons-nous un hôtel-club haut de gamme, sorte de club Med fermé sur lui-même, disposant d’une plage merveilleuse au pied de son site, et de tous les services à domicile nécessaires aux vacanciers (restaurant, location de vélos, animations, spectacles, etc.) ? Ce qui aurait comme conséquence l’isolement du village de vacances du reste de l’île, de sa population et de son économie ? Ou au contraire voulons-nous « un tourisme durable », capable d’irriguer l’économie locale, respectueux de l’environnement, pourvoyeur d’emplois durables ? Notre préférence va à la deuxième hypothèse.

Enfin, le troisième enjeu concerne les retombées financières directes pour la commune. Dans son rapport de mai dernier, la CRC note que depuis l’ouverture du site en 1975, le loyer versé est calculé « à hauteur des emprunts contractés par la commune (2 millions d’euros) soit 23 371 euros/an,  sans compter la prise en compte d’un emprunt à venir pour couvrir les travaux de rénovation ». Problème : plus le montant de l’emprunt restant à rembourser devient faible, plus le loyer diminue, jusqu’à être égal à zéro à partir de 2018. Il a fallu attendre deux ans pour qu’une nouvelle prolongation du bail permette de rétablir un loyer. La CRC note : « La commune n’a pas anticipé les conséquences du rattachement direct de la redevance aux remboursements des emprunts.. Ainsi la commune n’a pas financièrement tiré profit de son investissement, si ce n’est éventuellement au travers des retombées économiques sur l’île, comme si elle l’avait loué à n’importe quel autre partenaire, le dispositif ayant surtout profité à l’association gestionnaire. »

Dès lors le futur contrat sera particulièrement délicat à rédiger puisqu’il lui faudra anticiper les évolutions pour les trente années à venir. Le recours à des avocats spécialisés s’annonce nécessaire pour ne pas retomber dans les erreurs du passé et garantir à la commune un droit de regard sur la gestion commerciale du site

Voilà donc ce qui va déterminer le choix du conseil. Les arguments sont prêts, pas sûr que majorité et opposition soient sur la même longueur d’ondes.

Mobilisation en faveur des retraites

À l’appel de nombreuses organisations syndicales, le 19 janvier a lieu une journée nationale de mobilisation concernant le projet de réforme des retraites.

 Sur Groix,

  • qui vient de se placer 12e ville du département au triste palmarès du nombre de personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté,
  • dont plus de la moitié de la population est âgée de 60 ans et plus (source INSEE)
  • et dont le taux de chômage grimpe depuis 2008, frappant de façon particulièrement dure les 15-24 ans (environ 33 % à comparer à la moyenne tous âges confondus aux alentours de 19 % au recensement de 2019),

la question du maintien d’un niveau de retraite suffisant qui permette à chacune et à chacun de vivre décemment jusqu’à la fin est plus que jamais d’actualité.

Les personnes désirant manifester leur désaccord avec le projet actuel de réforme des retraites se retrouveront à 11 h aux halles du Bourg.

Les citoyens font irruption au Conseil municipal.

NON, le Conseil municipal du 19 décembre dernier n’a pas été consacré aux économies d’énergie ainsi qu’a cru l’entendre la presse locale. Que nous puissions en rendre compte donne toute son importance au site internet L’Avenir de Groix nous permettant de faire entendre une autre voix. Si ce thème important a été évoqué, bien d’autres sujets ont été abordés comme l’atteste l’ordre du jour proposé. En réalité, ce jour-là, l’essentiel concernait des questions strictement budgétaires- des ajustements comptables – n’appelant pas de grands débats.

Pour être tout à fait justes, il nous faut préciser qu’à l’occasion du point concernant une anticipation des dépenses d’investissement de 2023, nous, élus d’opposition, avons fait remarquer que comptenu de la forte inflation et du coût exorbitant des matériaux, il nous paraissait opportun de remettre en cause certains projets, notamment celui de la rénovation de la maison des Douanes, estimé à plus de 800.000 euros. En revanche, avons-nous précisé, certains doivent être privilégiés comme celui de l’installation de la Modern Strouilh dans de nouveaux locaux, projet essentiel pour l’économie locale et la vie sociale. Faire des économies budgétaires ? A cette occasion le maire a évoqué le séminaire du Conseil qui s’est tenu le 12 décembre dernier consacré aux tarifs communaux dans les années à venir, fortement impactés par l’inflation et le coût de l’énergie. Une initiative bienvenue qui a sans doute donné l’impression que l’énergie devenait enfin le centre des préoccupations municipales.

Était-ce le moment le plus fort du Conseil ? A nos yeux, non. En revanche, l’événement qui a marqué les esprits est l’irruption dans les débats des citoyens ayant pour conséquence… la colère du maire qui une fois encore a montré sa faible capacité à accepter le débat contradictoire. A deux occasions, des habitants ont pris la parole, soit en l’imposant, soit en tenant la dragée haute au premier magistrat. 

Une manif’ pour accueillir les élus

Une manifestation bon enfant attendait les élus à l’entrée de la salle des fêtes, accompagnée d’une banderole « Non à la fermeture du dépôt de déchets verts à Locmaria ». En cause, la décision municipale de fermeture du dépôt situé à Pocado, permettant depuis 20 ans aux jardiniers de Locmaria de déposer le contenu de leurs brouettes, leur évitant la contrainte d’un déplacement à la déchetterie. Pourquoi une telle décision ? « Parce que le lieu s’est transformé en décharge sauvage où s’entassent vieux frigos et lavabos ébréchés » a justifié le maire, photos à l’appui, très remonté contre ses administrés. « Jamais contents et toujours prêts à me reprocher de ne pas les écouter » leur a-t-il lancé en guise d’accueil. « Nous condamnons évidemment les incivilités, a répliqué Josyane Guyot, porte-parole des habitants en colère, à qui nous avons exprimé tout notre soutien. Mais vous ne pouvez pas décréter une punition collective pour l’indiscipline de quelques mauvais élèves. Ce que nous vous reprochons, c’est d’avoir pris votre décision sans concertation alors que nous avons plein de solutions alternatives à vous proposer. » Le ton est monté, puis les esprits se sont calmés, et, après y avoir longtemps rechigné, le maire a demandé à son premier adjoint d’organiser une réunion avec les jardiniers en colère. Quant à nous, élus d’opposition, nous avons protesté contre l’absence de concertation concernant la gestion des déchets, notamment pour les professionnels. Elle engendre une situation ubuesque où les dépôts en déchetterie seront facturés dès le mois de mars 2023 sans qu’aucun tarif ne soit connu à ce jour. Pis, aucun moyen sérieux d’évaluation des volumes n’est prévu “du pifomètre » avons-nous conclu.ddddd

La Modern Strouilh à bout de patience dans des locaux insalubres

Le Conseil a repris son court ronronnant, jusqu’aux questions diverses de l’opposition. Nous avions  inscrit un sujet brûlant, l’avancée des travaux de la nouvelle Modern Strouilh, rendu plus urgent encore du fait des conditions particulièrement insalubres dans lesquelles les bénévoles de l’association exercent leur activité. Les animateurs s’impatientent, lassés d’être bercés depuis plusieurs années de promesses par la municipalité. « Pouvez-vous nous donner enfin des engagements précis sur les financements du projet et son calendrier ?», a demandé Evelyne de Chateaubourg, membre très active du conseil d’administration de l’association et présente dans le public, faisant part d’un sentiment que la mairie traînait les pieds. « Si vous trouvez que les choses ne vont pas assez vite vous n’avez qu’à vous faire élire maire et prendre ma place » a répondu sèchement Dominique Yvon, sans manifester d’empathie à l’égard de citoyens qui donnent beaucoup de leur temps et de leur énergie pour porter un projet dont l’intérêt social est plus qu’évident. Une fois encore, le ton est monté. On a même entendu le maire menacer de quitter les lieux sans se joindre au pot d’après conseil. Puis la tension est redescendue avec le rappel que les subventions se faisaient attendre, et la promesse que tout irait mieux en 2023. Pas très rassurant pour ceux qui passent leur jeudi et leur dimanche au fort du Gripp insalubre, humide et aux quatre vents ! Mais au moins les problèmes sont mis sur la place publique. 

Eoliennes offshore. la contestation se lève à Groix

L’affiche annonçait la couleur : « Eoliennes au large de Groix et de Belle-Ile, un projet contestable, réunion publique le 1er octobre ». 

 Le débat a tenu ses promesses ce samedi en début de soirée. Une centaine de personnes particulièrement attentives ont suivi deux heures durant les informations délivrées par les deux associations organisatrices, Horizon Groisillon (qui compte  dans ses rangs plusieurs élus de l’opposition municipale) et les Gardiens du large ainsi qu’une Fédération de Quiberon et de de Belle-Ile (1).

 Pour nombre de participants qui l’ont ainsi exprimé, ce qu’ils ont appris ce soir-là a fait l’effet d’une révélation. Les projets de parcs éoliens – des « usines » ainsi qualifiés par les Gardiens du large – sont-ils la bonne réponse aux besoins énergétiques croissants et à la crise de la production ? Ces machines aujourd’hui parées de tant de vertus écologiques le sont-elles vraiment ? À ces deux questions les Gardiens du Large répondent radicalement non tant le rendement de ces monstres de 260 mètres de haut leur paraît faible (34% de disponibilité disent-ils basant leur calcul sur le rendement des éoliennes terrestres, 48% disent les promoteurs du projet) et le recours aux métaux rares pour les fabriquer destructeur de l’environnement.

La technologie flottante choisie est-elle utilisée au mieux de ses avantages pour satisfaire les exigences de tous les acteurs concernés, pêcheurs, marins civils comme militaires, plaisanciers, riverains ? Pourquoi le gouvernement a-t-il choisi un emplacement si proche des côtes groisillonnes et belle-îloises sans tenir compte des conclusions du débat public pourtant organisé à grand renfort de promesses d’une concertation véritable ? Comment infléchir le projet ? ÀA ces deux autres questions Horizon Groisillons répond qu’avoir recours à la technologie flottante pour implanter les machines si près du littoral est un triple gâchis tout en ruinant un paysage exceptionnel. Gâchis technologique parce que ce système permet de repousser les machines jusqu’à 70 km des côtes, ce qui les ferait disparaître de l’horizon tout en leur offrant des vents plus puissants et plus réguliers. « Repousser les éoliennes le plus loin possible n’est pas une vue de l’esprit, affirme Horizon groisillon, appuyé dans sa demande par le Conseil national de la protection de la nature, la Commission nationale de site et France Nature Environnement. Gâchis environnemental puisque plus on s’éloigne des côtes et moins la mer est poissonneuse, ce qui diminue d’autant les risques d’atteinte à la faune marine ; et enfin gâchis financier puisque l’État investira deux fois plus d’argent que s’il avait choisi l’éolien posé comme à Saint-Nazaire ou St-Brieuc sans en retirer tous les avantages. 

Il est donc apparu que les deux associations ont deux approches différentes mais néanmoins complémentaires. Horizon Groisillon défend une approche pragmatique en s’appuyant s la puissante volonté politique nationale et européenne de développement des énergies renouvelables. À l’inverse, les Gardiens du large, dont les responsables affichent leur CV d’ingénieurs issus des grandes écoles, remettent en cause les fondements mêmes des éoliennes en puisant dans leur culture scientifique, sans pour autant apporter d’alternative autre que le développement du nucléaire et les initiatives locales. L’association des deux a permis de remettre en cause le discours officiel qui, s’appuyant sur des photomontages biaisés, laisse croire que l’impact visuel des 62 éoliennes hautes de 260 mètres sera négligeable. Or, il n’en sera rien, preuve en est la sortie de mer bien réelle du parc de la baie de Saint Nazaire qui provoque la consternation des populations riveraines et des élus locaux tant ils ont le sentiment qu’on leur a menti sur la réalité de la pollution visuelle.

Que faire donc alors que la zone d’implantation vient d’être précisée par le gouvernement, plaçant les éoliennes à 28 km de Groix et à 19 km de Belle-Île ? Horizon Groisillon propose de faire connaître aux députés l’opposition des populations locales au projet à l’occasion du débat sur la loi d’accélération des énergies renouvelables, et de convaincre les élus locaux qui se laissent encore bercer par le discours officiel de l’absurdité du projet actuel qui aura tous les inconvénients de l’éolien posé sans profiter des avantages de l’éolien flottant pour un prix deux fois supérieur. 

  1. Avec le soutien et la participation de la Fédération des associations de Protection et aménagement de la baie de Quiberon, des îles et du Grand site dunaire.