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Expérimentation déchèterie : mais pourquoi Groix ?

Nous l’avons appris par un petit dépliant glissé dans nos boîtes aux lettres : Groix devient le territoire d’une nouvelle expérience de Lorient agglomération. Que l’on ne s’y trompe pas, en tant que scientifique, je ne suis pas contre les expérimentations. De même qu’il serait difficile de nier l’intérêt de certains objectifs annoncés tels que “améliorer la fluidité” et la sécurité des usagers.
Mais franchement, vous auriez choisi… vous… un territoire insulaire au coût de transport prohibitif pour expérimenter un dispositif visant à « mieux maîtriser les coûts, en réservant l’accès uniquement aux habitants » ?

Conseil municipal du 18 mars 2021

Le prochain conseil municipal se tiendra le 18 mars 2021 à la salle des fêtes.

À ce jour (8 mars), ni l’ordre du jour, ni le mode de déroulement n’ont été communiqués sur le site de la Mairie, pas plus que le compte rendu du précédent conseil du 15 décembre 2020. En attendant qu’il arrive, il demeure possible de consulter quelques éléments marquants retenus par les élus de l’opposition.

Les comptes rendus officiels des conseils plus anciens sont disponibles sur le site de la mairie.

Mise à jour 14/03 : l’ordre du jour est disponible sur le site de la Mairie. Et les conditions d’accueil ont été précisées : « Le public pourra être présent dans la limite de 30 places (plafond pouvant être revu). Masque obligatoire ».

Ouf ! La mairie publie les résultats du dépistage

C’est un petit succès pour nous, élus et soutiens de l’opposition, mais un joli succès quand même. Car à force de réclamer une information claire de la municipalité à propos de cette flambée de cas de Covid-19 sur notre île comme nous le faisons depuis quelques semaines , le site internet de la mairie a publié le mardi 2 mars les résultats de la campagne de dépistage massif des 23 et 24 février derniers. Avec quelques petites erreurs dont nous ne lui tiendrons pas rigueur,  mais que nous allons pourtant rectifier. 353 tests ont été réalisés, 10 cas positifs ont été détectés soit un taux de positivité de 2,8 % et non de 2 % comme indiqué.

Un détail ? Non bien sûr, car livrer un pourcentage sans les commentaires qui permettent de juger de la gravité ou non de la situation n’a pas grand sens, sauf à vouloir envoyer un message rassurant, quitte à minimiser les chiffres pour forcer le trait et sans que quiconque puisse juger du bien- fondé de l’information. Pour la bonne compréhension de la situation, il faut en réalité comparer la situation de Groix avec ce qui se passe dans d’autres communes ayant déjà mis en œuvre ce type de dépistage. Ce que nous avons fait et que nous allons vous livrer dès à présent. 

Dépistage, Groix se mobilise mieux qu’ailleurs

Tout d’abord une remarque. Certains, membres de l’équipe municipale, commentant le chiffre de 353 volontaires (sur 2 360 habitants) pour le dépistage se désolaient d’une faible mobilisation des Groisillons. Qu’ils se rassurent, et se félicitent même, car à regarder ce qui se passe ailleurs, ces 15 % de participation sont excellents. Qu’on en juge : Le Havre en décembre (220 000 habitants) 11 % de participation, Saint -Etienne, en janvier, (125 000 habitants) 4 % malgré une campagne d’information appuyée sur des messages radio, d’articles dans les journaux, et même de courriers individuels. Région Auvergne, en janvier (8 millions habitants) 7,5 %.

Venons-en au taux de positivité des tests de 2,8 %. Au regard des 7,4 % calculés au plan national, il apparaît très faible, ce dont il y aurait lieu de se réjouir. Sauf que le principe de dépistage massif comme celui qui a été organisé à Groix pousse l’ensemble de la population à se faire tester, ceux qui ont une présomption de contamination comme ceux qui n’en ont pas. De manière sensiblement différente, les statistiques nationales conduisant à ce taux de 7,4 % concernent des patients qui, à la suite de quelques symptômes, soupçonnent une contamination. Comme l’indiquait le ministre de la santé, Olivier Véran, en décembre dernier, le dépistage massif est destiné « à mieux isoler les cas positifs » plutôt qu’à fournir une information précise sur le taux de contamination de la population.

Si l’on regarde ailleurs, on s’aperçoit effectivement que les taux de positivité sont comparables à ceux relevés à Groix. Ainsi, à Châteauneuf-la-Forêt (Haute Vienne), sur 306 personnes testées en janvier 2 % étaient positives ; à Bagneux (Hauts-de-Seine) en janvier, sur 220 tests 0,5 % étaient positifs ; à Chemillé-en-Anjou en février, où un taux d’incidence de 736 a été mesuré, équivalent à celui sévissant à Nice, sur 601 personnes testés, 31 cas étaient détectés soit 5,2 %, etc.

Ne pas mettre Groix sous cloche

Quelle conclusion en tirer ? En application des normes nationales concernant le taux d’incidence, nous sommes classés en situation d’urgence maximum. Avec comme conséquence la fermeture du pôle enfance, de la cantine scolaire, de la mairie, et l’obligation par arrêté municipal de porter un masque en permanence durant les déplacements. Comme le reconnaissent tous les épidémiologistes, tout comme Santé publique France, ce taux d’incidence n’est qu’un indicateur de circulation du virus, rien de moins, mais rien de plus. Moyennant quoi un taux d’incidence compris entre 250 et 500 dans une ville comme Dunkerque (24 000 habitants) n’a pas la même valeur qu’à Groix (2 360 habitants). Il faut y ajouter d’autres critères, comme le taux d’hospitalisation, d’entrée en réanimation, de mortalité, etc. Ce qu’indiquent en revanche les résultats des tests de dépistage massif, c’est que la circulation du virus à Groix est comparable à ce qui se passe ailleurs dans des zones où un cluster a été détecté dans un lieu particulier, à l’Ehpad en ce qui concerne Groix, ailleurs une école, ailleurs encore un hôpital.

Pas de quoi paniquer, ni mettre l’île sous cloche. Néanmoins, des mesures strictes de précaution s’imposent, et ce qui a été mis en œuvre par les autorités préfectorales et municipales va dans le bon sens. Mesures auxquelles nous pourrions ajouter une invitation ferme et répétée de s’isoler en direction de ceux qui ont été récemment dépistés comme étant positifs. 

Rouvrir le pôle enfance et la cantine?

Reste une question, posée par le maire Dominique Yvon dans la presse locale : faut-il maintenir la fermeture du pôle enfance et de la cantine ou rouvrir ? Le bureau du Conseil municipal dont nous, élus d’opposition, ne faisons pas partie, doit en délibérer. Nous versons donc généreusement au débat ce que nous venons d’éclairer dans l’espoir de contribuer aux – bonnes – décisions.

COVID. Au moins 50 cas sur Groix selon l’ARS

Et voilà. Il aura fallu attendre deux semaines pour que l’ARS (Agence régionale de santé) communique à la mairie le nombre de cas de Covid-19 déclarés sur l’île. « Avant le week end, l’ARS nous a fait savoir qu’au moins 50 cas étaient recensés variant anglais » a communiqué la municipalité lundi 22 dans un message adressé à l’ensemble des conseillers municipaux. 

Merci donc de nous avoir communiqué cette information qui semblait confidentielle jusque’à présent. La pression que nous, élus de l’opposition,  avons exercé sur la mairie pour obtenir des informations ont porté leur fruit. Mais peu importe, seul l’intérêt collectif prime.

Deux remarques néanmoins s’imposent.

La première concerne la communication de la mairie à destination du grand public. Informer les élus, c’est très bien. Mais pourquoi l’ensemble des citoyens n’auraient-ils pas accès à l’information dès lors que les données ne sont pas nominales, donc non protégées par le secret médical. Car à cette heure (lundi 17 h 30), le site de la mairie ne la donne toujours pas. Pourquoi cette rétention?

La seconde concerne plus directement l’ARS. Elle a décidé d’organiser un dépistage massif à partir de mercredi 24 février. Fort bien. Mais nous souhaitons vivement qu’à l’issue de cette campagne de tests, les résultats soient rendus publics. Pourquoi?

D’abord parce de l’affichage clair des objectifs recherchés à travers cette campagne dépend l’adhésion de la population, sans panique ni psychose. Ensuite parce que la publication aussi rapide que possible des résultats permettra à chacun de mesurer la réalité de la circulation du virus sur l’île et d’agir en conséquence, en toute conscience.

Les vraies raisons de la fermeture du Pôle Enfance et de la cantine scolaire…

… que les habitants de Groix auraient aimé connaître  en temps réel.

C’est désormais officiel, selon Santé publique France, sur l’île de Groix, le virus Covid-19 est installé, et actif. En effet, selon les dernières statistiques publiées par l’office gouvernemental, Groix est classé « zone en alerte maximum » depuis la semaine dernière. Car, toujours selon Santé publique France, la progression du taux d’incidence  – autrement dit le nombre de cas détectés rapporté au nombre d’habitants – a fait virer le territoire de la couleur bleu clair au bleu foncé indiquant un taux d’incidence compris entre 250 et 500 (voir la carte ci-dessous et consulter le site du Télégramme pour consulter l’historique de l’évolution commune par commune).

Or, selon les informations publiées dans la presse locale (Le Télégramme du 5 février 2021), si 13 personnes ont été testées positives dans la semaine du 29/01 au 5/02, 6 de plus ont été détectées la semaine suivante. Et c’est ainsi que le taux d’incidence pour la semaine du 05/02 au 12/02 est passé à 269, faisant entrer l’île dans la catégorie définie en octobre dernier par le gouvernement des « zones en alerte maximum ». 

Les conséquences du classement en “zone en alerte maximum”

Les plus optimistes diront qu’on ne dénombre à ce jour (le 16/02) aucune hospitalisation, preuve que si le virus circule fortement, la situation sanitaire n’est pas aussi grave que les mesures de fermeture du pôle santé et de la cantine scolaire pourraient le laisser croire. Et ce d’autant plus  que de telles décisions, lourdes pour les familles concernées, ne sont pas accompagnées d’informations claires et pédagogiques. Ces mêmes optimistes n’ont pas forcément tort si l’on en croit l’épidémiologiste de référence Catherine Hill (qui a acquis sa notoriété depuis qu’elle a mis à jour le nombre de victimes du Médiator à partir des données de l’Assurance maladie en 2010) qui estime que le taux d’incidence est trompeur et dépend du nombre de personnes testées. « Le fait qu’il y ait une pléthore d’indicateurs est une preuve qu’il y a un problème. Il faut être méfiant avec tous les indicateurs qui reposent sur la positivité des tests, ils sont problématiques parce qu’ils dépendent de la proportion de la population qui est testée. » expliquait-elle  à France Info en juillet dernier. Et la petite taille du territoire de Groix pourrait être un biais supplémentaire.

Il n’empêche, le passage à la couleur bleu foncé de Groix ne concerne que peu de territoires du Morbihan, preuve de la situation particulièrement tendue ici. Il en résulte, selon les règles fixées par le gouvernement pour les « zones en alerte maximum », que tous les lieux recevant du public à Groix doivent être fermés.

Les Groisillons veulent savoir pourquoi

Dès lors, la municipalité de Groix n’avait pas vraiment le choix. 

Dont acte. 

Mais pourquoi n’a-t-elle pas pris la peine d’expliquer largement les raisons de sa décision, laissant tout un chacun se débrouiller par ses propres moyens pour s’informer au risque de ne pas comprendre et de paniquer ? Trois lignes sur le site internet de la mairie ordonnant la fermeture de ces établissements suffisent-elles à emporter l’adhésion de la population dans le contexte d’une crise sanitaire qui dure, qui semble mal maîtrisée par les responsables politiques, qui angoisse d’aucuns et exaspère les autres ? Nous, élus d’opposition et membres du conseil d’administration de l’Avenir de Groix, pensons que non. Nous sommes convaincus que les citoyens sont des gens responsables, prêts à se conformer aux consignes sanitaires s’ils en comprennent les fondements. Or cette compréhension ne peut découler que d’une information claire et appropriée.

Les appels à la responsabilité, les incitations au respect des gestes barrière auront le meilleur des impacts s’ils sont bien compris par la population. Il ne suffit pas de culpabiliser les citoyens et de distribuer des amendes en cas de non-respect des consignes,  il faut les informer, leur expliquer, faire œuvre de pédagogie pour emporter l’adhésion.

Dès les premières heures qui ont suivi la connaissance du nombre de cas détectés, nous avons pris position et appelé à une vigilance renforcée, agissant en cela en élus responsables, bien avant que la mairie ne réagisse. Nous ne pouvons que renouveler notre appel, tout en l’accompagnant des informations nécessaires à leur acceptation. Certes, pour les fournir, il nous a fallu effectuer quelques recherches, délicates, parmi la masse de données de Santé publique France. La municipalité avait tous les moyens d’effectuer la même démarche, et même bien plus que les modestes élus que nous sommes. Elle a raté l’occasion, une fois encore.

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Chers vélos !

Samuel, un de nos concitoyens, s’est adressé récemment à un certain nombre d’élus et de responsables des transports locaux au sujet du tarif appliqué aux vélos par la Compagnie Océane. Auparavant il avait conduit une enquête à laquelle 57 cyclistes détenant une carte insulaire ont répondu.

Les résultats de cette enquête montrent que le tarif pratiqué au moment de l’enquête (2,50 € par passage) était dissuasif pour presque 8 personnes sur 10, et que 96 % des personnes passent leur vélo entre 0 et 10 fois par an, soit moins d’une fois par mois.

Nous avons bien pris note qu’en cette nouvelle année, le tarif appliqué a été abaissé à 1,50 €. Louable mesure. L’auteur de l’enquête attire cependant l’attention des élus et des différents responsables sur le fait que le passage des vélos est d’ores et déjà gratuit sur les Batobus de Lorient Agglomération et les TER de la Région Bretagne.

Pour notre part, nous ajouterons que si 1,50  € paraît une somme modique à certains décideurs, elle n’en augmente pas moins le coût du passage d’environ 50 % pour les insulaires, ce qui est considérable, notamment pour des personnes qui voudraient utiliser ce mode de transport pour se rendre chaque jour à leur travail en prenant le bateau dans un sens ou un autre.

Pourquoi la Région Bretagne qui applique, à juste titre, la gratuité sur ses TER, inflige-t-elle ce surcoût supplémentaire aux insulaires déjà lourdement pénalisés par ailleurs, du fait des coûts de transport maritime ?

Enfin, nous nous interrogeons sur la volonté des décideurs de favoriser l’adoption de modes de transports plus respectueux de notre environnement. Ce « grattage mesquin », tout en pesant sur nos concitoyens, en particulier les plus modestes, n’est vraiment pas à la hauteur des enjeux de notre époque.

Groix attire quand Lorient se vide…

…et les équipements ne suivent pas.

Groix attire. Et pas seulement des résidents secondaires qui, selon les chiffres du dernier recensement publié par l’INSEE fin décembre 2020 et établi grâce à des données recueillies en 2018, occupent désormais 52% des habitations de l’île. Groix attire, mais ne nous emballons pas, notre île n’est pas envahie par des vagues de jeunes couples en quête d’un avenir professionnel. Mais les chiffres tirés du recensement l’attestent, de 2012 à 2017, la population de Groix la petite île a augmenté de +0,4%, à la différence de Lorient, le cœur de l’agglo, qui durant la même période a vu sa population diminuer de -0,3%. Autrement dit quand d’aucun comme Loïc Tonnerre, conseiller communautaire appelle à une diminution des investissements en matière d’équipements et d’infrastructures (le Télégramme du 2/01/2021) s’appuyant sur la perte de vitesse de la métropole, il faut au contraire tenir compte de la disparité des 25 communes qui composent l’anglo. Et porter son regard vers la démographie de l’agglo dans son ensemble, qui grâce à la vitalité de communes comme Groix ou même Guidel (+2,4% de 2012 à 2017) réussi à progresser de +0,3% sur la période de référence.

Au-delà de la légitime fierté que ces variations peuvent apporter, que révèle plus en détail ce recensement sur la vitalité de notre île et que pouvons-nous en déduire pour construire les projets d’avenir ?

De plus en plus de jeunes couples

À y regarder de plus près, si de 2007 à 2017 le nombre de jeunes enfants et d’adolescents ne cesse de baisser doucement, l’érosion se ralentit au fil des années. A cet égard, douze naissances ont été enregistrées en 2016, trois en 2018, et treize en 2019 (dix-sept en 2020 selon les informations communiquées par la Mairie). Grâce à ce rebond sensible, le taux de natalité moyen annuel a été porté à 9,8 de 2012 à 2017 (il était de 20,7 de 1968 à 1975), un chiffre néanmoins insuffisant pour compenser la mortalité (10,7 de 2012 à 2017). Voilà donc une des informations importantes de ce recensement : de jeunes couples s’enracinent ou s’installent pour y fonder une famille, ce que nous percevions au fil du temps sans le mesurer. 

Dans le même temps, la population d’habitants dont l’âge est compris entre 60 ans et 74 ans progresse à vive allure (+7,3% de 2007 à 2012 et +16% de 2012 à 2017). Deux raisons à cela : d’une part la population résidant à l’année vieillit et d’autre part une nouvelle population de retraités revenus au pays ou venus d’ailleurs vient grossir le nombre d’habitants.

Vite, des équipements pour les jeunes ménages

Quelles conclusions tirer de ces chiffres indigestes à première vue ? La population de l’île vieillit, c’est flagrant. De ce point de vue, l’évolution a été prise en compte par l’équipe municipale en place de 2001 à 2014, via  le choix des projets d’infrastructures et les réalisations : nouvel EHPAD, construction d’une maison de santé accompagné d’un personnel médical important, maison du troisième âge. Mais à l’autre bout de la pyramide des âges, si l’on veut conforter la tendance, il faut que les jeunes couples puissent disposer d’équipements leur permettant de vivre en famille, de logements à des prix abordables, de places de parking accessibles à Lorient, de places de crèches, de halte-garderies, d’espaces publics de jeux, etc. Et là le compte n’y est pas, loin s’en faut.

Qu’on ne s’y trompe pas. S’intéresser de près à ces évolutions et les faire connaître le plus largement possible est particulièrement important, en particulier pour peser sur les choix d’investissement de l’Agglo de Lorient. Une réaction politique, celle de Loïc Tonnerre, conseiller communautaire et municipal de Ploemeur, ancien délégué à l’urbanisme de sa commune lors de la précédente mandature et vice-président du SCOT (Schéma de cohérence territoriale) de 2014 à 2020, nous a particulièrement inquiétés. La faiblesse de la croissance de la population de Lorient et de son agglomération  « devrait conduire à réviser le SCOT. Les chiffres retenus en 2014 sont inadéquats quand le taux de progression a été fixé à 0,5% » a-t-il déclaré dans le Télégramme du 2 janvier dernier. En clair, il faut réduire la voilure, construire moins de logements sociaux, créer moins de places de crèche, réduire l’offre de transport, etc.

Groix, une exception démographique dont il faut tenir compte

Or, face à l’évolution négative de la population du cœur de de l’Agglomération de Lorient, Groix, à l’instar de Guidel et Lanester, fait figure d’exception, peu visible jusqu’à présent, faute d’une communication appuyée de la Mairie, dans l’enceinte de l’Agglo où elle siège, comme dans les médias. Il serait catastrophique pour les habitants de l’île que notre singularité démographique disparaisse dans la globalité de celle de l’Agglo. Derrière ces statistiques arides se joue en réalité notre avenir.

Les élus d’opposition appellent à une vigilance sanitaire renforcée

Plus d’une dizaine de résidents de l’EHPAD détectés positifs à la Covid-19, un décès d’une personne atteinte âgée de 98 ans, des suspicions de contamination du côté du personnel, bref, l’EHPAD de Groix est en situation de crise.

Ne cédons pas à la panique pour autant, comme si une fois entré par l’EHPAD, le virus allait se répandre telle une traînée de poudre sur l’île, contaminant toutes et tous, jeunes comme vieux, sur son passage.

En réalité, cette flambée épidémique locale nous ramène à la raison, alors même que la municipalité laisse entendre depuis un an que nous serions protégés grâce à notre situation insulaire. Rien n’est plus inexact, et tout relâchement dans les comportements de prévention qui découle de cette naïveté relève de la négligence. Combien de fois avons-nous entendu qu’ici, à Groix, il n’était pas nécessaire de se protéger, de porter de masque, de se désinfecter les mains, d’éviter les contacts sociaux, etc. Voilà la réalité : le virus circule partout, sur le continent comme sur notre île, petit territoire avec ses fragilités inhérentes.

Mais, à la différence d’autres territoires, nous bénéficions de quelques atouts majeurs nous  permettant de rester confiants.

  • Nous disposons d’équipements médicaux flambant neufs et performants et de personnels soignants que bien des collectivités pourraient nous envier.
  • À l’évidence, la direction et les personnels de l’EHPAD ont mis en œuvre dès les premiers signaux d’alerte via les protocoles adaptés à la crise avec maîtrise et célérité, y compris en informant rapidement et régulièrement les familles des résidents qui reçoivent un bulletin quotidien. Leur compétence, leur dévouement, leur rigueur et leur sens de l’intérêt commun sont mobilisés afin de limiter les risques de propagation du virus à l’intérieur de l’EHPAD comme à l’extérieur. Nous leur apportons tout notre soutien, tous nos encouragements ainsi que tous nos remerciements pour leur action.
  • Enfin, l’arrivée probable de vacanciers, par la situation particulière qu’elle crée, nous oblige à un sursaut de vigilance pour que les consignes soient, plus que jamais, respectées par toutes et tous. La municipalité doit le considérer comme un devoir prioritaire, d’autant que la population la plus exposée au risque dont l’âge est supérieur à 65 ans ne cesse de croître sur l’île (+16% de 2007 à 2012 selon le dernier recensement de l’INSEE publié en décembre dernier). Le Maire aurait pu le faire, sans attendre les consignes du Préfet du Morbihan qui, dès le samedi 6 février impose le port du masque dans toutes les communes et recommande la plus grande vigilance.

En tant qu’élus de l’opposition, nous apportons tout notre soutien aux habitants de Groix et tout particulièrement aujourd’hui aux résidents de l’EHPAD et à leurs familles. Nous avons pleinement conscience que la mission des personnels de l’EHPAD ne pourrait être menée à bien comme elle l’est aujourd’hui, sans la mobilisation de toutes les professions médicales et paramédicales de l’île, ainsi que des femmes et hommes des sauveteurs en mer et du corps des sapeurs pompiers de Groix. Nous tenons également à les remercier chaleureusement.

Marie-José Mallet, Victor Da Silva, Jean-Claude Jaillette

La communication défaillante de la Mairie face à la Covid-19

Il aura fallu 36 heures au maire de Groix, Dominique Yvon, pour réagir à la révélation d’un cluster de Covid-19 à l’Ehpad. Car un peu plus de 36 heures se sont écoulées entre le moment où l’arrivée des résultats des tests PCR pratiqués sur les résidents (47 personnes) et les personnels (41 personnes) ont été connus et le moment où le maire a officiellement fait état de la gravité de la situation. Et il aura fallu quelques heures, 7 exactement, pour que cette mise au point soit publiée en réponse à un courrier adressé par l’opposition et ses trois élus, réclamant sans délai des éclaircissements sur des rumeurs qui circulaient depuis la veille.

En effet, dès le jeudi 4 au matin, 9 cas supplémentaires touchant les résidents étaient détectés portant à 12 le nombre total de personnes contaminées (soit une augmentation de 300 % !). Et il a fallu attendre vendredi 5 février à 19h07 exactement pour qu’un mail signé de Dominique Yvon parviennent à l’ensemble des élus.

L’information de la population, priorité absolue

« 36 heures c’est peu, et le signe d’une réaction rapide » diront certains. Sauf que dans ce cas d’espèce c’est beaucoup. Pourquoi ?

D’abord, parce que dans notre petite communauté de Groisillons, la proximité avec l’Ehpad via les familles est forte, notamment par l’intermédiaire des cas contacts. Moyennant quoi l’information d’une flambée localisée a circulé à la vitesse de la lumière, alimentant les rumeurs et les polémiques. Une information officielle à destination de tous aurait été préférable d’emblée.

Ensuite parce que, dans un climat général de peur, l’information en temps réel est capitale pour éviter les rumeurs. La population, et tout particulièrement les familles des résidents de l’Ephad,  a besoin de savoir dès la confirmation de la découverte des cas que le protocole sanitaire de crise est mis en route par le personnel de l’Ehpad et les responsables médicaux. Elle a besoin de savoir que les personnes contaminées sont placées à l’isolement, les cas contacts recensés et isolés, le matériel nécessaire à l’oxygénation des malades mis en place, le personnel renforcé et la veille assurée.

A cet égard, il est surprenant que les premiers informés aient été, dans l’ordre, la presse régionale, puis les élus, alors que les premiers concernés sont les habitants de l’île. Comme si la mairie ne disposait pas de moyens d’information efficaces, son site internet par exemple qui le samedi 6 février au matin titrait toujours sur la vaccination des plus de 75 ans prévue à la salle des fêtes les 11 et 12 février et la qualité de l’eau de mer en ces temps de pluies diluviennes. Important, mais était-ce l’urgence du jour ?

Voilà comment 36 heures ont été perdues pour l’information claire des Groisillons. Regrettable.

L’indispensable parking gratuit de la gare maritime

Il est des problèmes importants longtemps oubliés comme on met la poussière sous le tapis, mais qui finissent par s’échapper de leur confinement. Faut-il alors s’étonner du fracas qu’ils provoquent ?

La fréquentation du parking de la gare maritime, dernière étape avant l’embarquement pour Groix, longtemps considérée par la majorité municipale en place depuis 2014 comme un sujet tabou qu’il ne fallait surtout pas évoquer, fait partie de cette catégorie de problèmes. Car depuis longtemps déjà des voix s’élèvent pour s’étonner que les Groisillons ou des usagers réguliers du bateau peinent à trouver une place pour garer leur voiture. Un exemple ? A partir de 2008, un habitant de l’île contraint de prendre le bateau régulièrement pour rendre visite à un conjoint hospitalisé à Lorient, a arrosé toutes les autorités possibles de ses plaintes, du maire de Groix jusqu’à l’épouse du Président de la République, Brigitte Macron, en passant par le Sous-Préfet. Jusqu’à présent, ses démarches n’ont pas été couronnées de succès, mises à part quelques réponses certes bienveillantes, mais toujours évasives. 

« On ne peut rien à faire », un adjoint au maire en 2016

Cet habitant nous a même raconté comment, en 2016, lors d’une réunion avec le Sous-Préfet Treffel où le sujet du parking a été évoqué, le représentant de la mairie de Groix, un adjoint au maire, pressé par le représentant du gouvernement de faire des propositions, a fini par lâcher : « Je sais bien qu’on ne peut rien faire ! ». Et depuis, ce fatalisme est devenu une véritable doctrine pour la majorité municipale. 

Alors, quand au cours de l’été dernier, des artisans de Groix, soutenus par les élus de l’opposition, ont sonné l’alerte devant la presse locale, le couvercle de la marmite trop longtemps maintenue fermée a explosé. Ils se faisaient ainsi les porte-paroles des salariés (ouvriers du bâtiment comme fonctionnaires territoriaux ou employés de banque) qui chaque jour viennent travailler de Lorient sur l’île et qui, la saison touristique venue, ne trouvent plus de place pour y garer leur voiture, indispensable pour se rendre de leur domicile à la gare. 

Que demandaient-ils ? Que des places clairement identifiées soient réservées à ces usagers alors que certains se sont vus pénalisés d’une contravention pour avoir stationné sur une zone bleue, lassés de tourner aux alentours de la gare sans trouver de place à 7h30 du matin ; ou que d’autres renoncent même à rejoindre leur travail face au risque d’une nouvelle amende à 135 euros pour avoir stationné sur un trottoir, en désespoir de cause. La réponse de l’adjointe aux mobilités de Lorient, Laure Dechavanne, a été rapide : une centaine de places ont été ouvertes, là où les étés précédents sans Covid des forains stationnent. La solution ne pouvait être que provisoire, car dans les jours qui ont suivi, ce nouveau parking a été envahi par les voitures de touristes, très nombreux cette année à se rendre sur l’île. Quelques mois plus tard, le 15 décembre exactement, Laure Dechavanne, faisait savoir au maire de Groix que le parking allait devenir payant dès le début 2021 pour reculer la fréquentation et pour pousser les touristes à avoir recours aux parkings du centre-ville, sous-utilisés, malgré des tarifs attractifs. 

L’opposition lève le lièvre, la majorité prend peur

Du côté de la mairie de Groix, pas de prise de position. Et pour cause. Lors du dernier conseil municipal, le 15 décembre dernier, Dominique Yvon s’est expliqué sur son silence: « Quand j’ai lu dans les journaux vos prises de position, je me suis dit, ils sont fous, ils vont pousser la mairie de Lorient à faire payer le stationnement. » En clair, la doctrine de la poussière cachée sous le tapis était toujours en vigueur. Pour la majorité municipale, mieux valait ne rien dire, ne rien anticiper alors que partout ailleurs ce type de stationnement est payant, laissant penser que la question finirait bien un jour ou l’autre se poser ici, au risque de laisser les « salariés pendulaires » se débrouiller avec leur problème. Au cours de ce même conseil, une polémique vigoureuse a suivi entre la majorité et l’opposition (lire le compte rendu), la majorité reprochant – à tort –  à l’opposition d’avoir précipité une décision de la municipalité de Lorient que tout le monde savait inévitable et d’avoir rompu le statu quo.

L’urgence est donc là et bien là. Plus question de se dérober. Pour les habitants de l’île, l’usage de ce parking est essentiel pour assurer une forme de continuité territoriale entre leur île et le continent. Ce parking est essentiel à leur vie quotidienne, tout comme il est essentiel aux familles des anciens auxquels enfants ou petits enfants viennent rendre visite. Il est essentiel à ceux qui ont un besoin fréquent de se rendre sur le continent au-delà du centre ville de Lorient et pour qui une voiture est indispensable. Face à la réduction drastique des places de voitures sur les bateaux, le Breizh Nevez en particulier, beaucoup préfèrent laisser un véhicule à disposition sur le parking plutôt que de passer leur voiture. 

Gratuité pour les insulaires et les pendulaires

Bref, il faut que les usagers, les élus de Groix, ceux de la majorité comme ceux de l’opposition qui ont soulevé le problème, ceux de Lorient et de l’Agglomération et les responsables de la Chambre de commerce se mettent autour d’une table et trouvent des solutions pour qu’une forme de gratuité soit maintenue pour tous ces usagers-là. Que ce soit sous forme de laisser-passer ou sous forme de couplage avec le billet de bateau, etc., tout est à inventer en fonction du type d’usager. Groix change, et changera encore en accueillant chaque été plus de vacanciers. Mais Groix s’enorgueillit de développer une activité économique en dehors de l’activité touristique. Permettre aux acteurs de l’économie d’accomplir leurs tâches, minimiser le coût de la vie et du travail insulaire déjà lourdement impactés par le prix du transport des marchandises et insérer la question du stationnement dans une politique bien conçue du transport de l’Agglomération, voilà ce dont les participants à la table ronde « parking » auront à débattre. À suivre…

Auteurs : Victor Da Silva, Jean-Claude Jaillette