Parking payant: comment l’opposition a fait pression sur la mairie de Lorient

Nous allons vous raconter l’histoire d’une victoire de l’opposition groisillonne – alliée à celle de Lorient – que le maire de Lorient, Fabrice Loher, s’efforce de faire passer pour une défaite de ces mêmes opposants. Certains diront que l’histoire ressemble à ces interminables soirées électorales où les perdants se contorsionnent pour faire croire à leur victoire et faire ainsi passer la pilule. Pourtant,  ce que nous allons raconter est l’exacte vérité. Elle s’est déroulée en quatre actes et a débuté en mai dernier.

Voici le récit de la fixation des tarifs d’abonnements du parking de la gare maritime de Lorient dont profitent les insulaires et les travailleurs pendulaires, autrement dit les salariés qui font chaque jour l’aller-retour Lorient/Groix ou inversement pour se rendre à leur travail.

Acte 1. Le Conseil municipal de Lorient du 27 mai vote le principe du parking payant de la gare maritime. Depuis l’été précédent, nous, élus de l’opposition groisillonne et membres du Conseil d’administration de l’Avenir de Groix pressions la mairie de Groix de mener des discussions avec la mairie de Lorient pour obtenir des tarifs les plus bas possible pour les travailleurs pendulaires, pour les insulaires qui se rendent à des soins médicaux sur le continent, et pour les familles des insulaires lorsqu’elles leur rendent visite à Groix, lors de grands week-ends en particulier. Nous demandions aussi que des places leur soient réservées. Nous avons pris position en ce sens dans la presse locale ainsi que sur notre site internet.

Acte 2. Le 6 juillet, nous publions en avant-première la grille des tarifs et informons les Groisillons et les pendulaires qu’ils pourront souscrire un abonnement à 120 euros par an, soit 10 euros par mois et qu’un parking, le P1, leur sera réservé. Nous étions informés de ce tarif spécial depuis plusieurs semaines, l’un d’entre nous étant en contact régulier avec l’adjointe aux transports de Lorient, Laure Dechavanne. Par crainte d’un revirement de dernière minute, toujours possible, nous avons choisi de ne communiquer ce montant qu’à quelques heures de l’ouverture du parking payant. Le 9 juillet, les usagers découvrent un panneau informant sur les tarifs installé à l’entrée des deux parkings. Aucune information préalable n’a été faite sur la grille tarifaire, ni au Conseil municipal, ni par voie de presse.

Acte 3.  Le Conseil d’administration de l’Avenir de Groix – dont les trois élus d’opposition font partie – décide de déposer un recours gracieux visant à annuler la grille tarifaire. Motif dument argumenté juridiquement : la grille tarifaire aurait dû légalement être présentée au Conseil municipal pour qu’il en débatte, ce qui n’a pas été fait. Le conseil du 27 mai s’est contenté de présenter un tableau prévisionnel des investissements. Un débat aurait permis aux élus d’opposition de Lorient en commun, avec lesquels nous sommes alliés, de faire valoir les demandes particulières des Groisillons. Le recours a été déposé le 30 juillet dernier. 

Acte 4. Poussé par notre recours gracieux et cherchant à empêcher un éventuel recours devant un Tribunal administratif, le maire de Lorient inscrit à l’ordre du jour du Conseil municipal du 30 septembre 2021 un bordereau visant à faire voter la grille tarifaire du parking de la gare maritime. Quelques jours avant, nous avons reçu une lettre en réponse à notre demande de recours gracieux : elle indique que notre recours est rejeté, au motif qu’une délégation a été donnée au maire en juillet 2020 pour fixer les tarifs des parkings lorientais à condition qu’ils soient temporaires. C’est là toute l’astuce du maire de Lorient pour faire passer le succès de notre pression pour une cuisante défaite. Car s’il a précisé lors du Conseil du 27 mai qu’une évaluation serait faite dans les mois qui suivraient la mise en place du parking payant, il n’a jamais précisé formellement que les tarifs seraient « temporaires ». Cet argument a été présenté au Conseil du 30 septembre, permettant à la majorité lorientaise de refuser de revoir la grille des tarifs dans un sens plus favorable aux Groisillons. Et ce malgré les recettes des premiers mois d’exploitation trois fois supérieures aux prévisions. 

Néanmoins, le vote du 30 septembre a acté définitivement  l’abonnement annuel à 120 euros. De plus, à la demande de Damien Girard de Lorient en commun, avec lequel nous nous étions concertés, Fabrice Loher s’est engagé à mettre à l’étude un tarif de week-end pour les familles des Groisillons.

Epilogue. Bien que refusé, notre recours gracieux a atteint son objectif de remise à plat du débat.

Rappelons que le maire de Groix a affirmé lors d’un Conseil municipal qu’il n’avait été en contact avec Fabrice Loher au sujet de ce parking que deux fois, alors que le maire de Lorient fait remarquer que des concertations “étroites” ont été menées avec la mairie de Lorient. Chacun doit avoir une appréciation bien différente du dialogue « étroit ».

Jean-Claude Jaillette, Victor Da Silva

Inquiétudes à la Maison de santé : les médecins intéressés se défilent

Plus d’un habitant de Groix a été confronté à la même expérience que celle à laquelle nous venons de procéder. Nous avons en effet tenté de prendre un rendez-vous à la maison de santé de Groix pour une consultation de médecine générale via le site internet de Kersanté. Les deux premières étapes qui consistent à prendre connaissance du lieu de consultation et ensuite de choisir l’onglet correspondant à la spécialité, en l’occurrence la médecine générale, se passent bien. A la troisième, ça se corse : il s’agit de choisir le nom d’un praticien. Et là, rien, aucun nom n’apparaît, contrairement à ce qui est proposé dans le centre Kersanté de Lorient où huit médecins sont disponibles. Vient alors le calendrier. Au moment où nous avons consulté le site de réservation (le 29 septembre), une seule journée était   proposée, le vendredi 1er octobre. Pour les autres jours du mois d’octobre, rien, et encore moins pour les mois à venir. Comment interpréter ce vide ?

Selon les informations que nous avons recueillies auprès des professionnels de santé de l’île, les candidats médecins pour occuper un poste à Groix via Kersanté ne se bousculent pas au portillon. Ou plus précisément, ils semblent peu séduits par le système dans lequel leur propose Kersanté d‘entrer après avoir posé leur candidature. Rappelons en effet que le salaire proposé comporte une part fixe et une autre variable calculée à partir du nombre de consultations. Ce qui revient à exercer une pression sur le médecin pour qu’il limite au maximum la durée de ses consultations pour remplir sa journée de travail et s’assurer un revenu comparable à celui d’un médecin libéral. A moins qu’il allonge exagérément sa journée de travail.  En outre, sur une consultation de secteur 1 à 26 euros, Kersanté retient 45% pour la rémunération de son service. Si à cela on ajoute le fonctionnement chaotique de l’administration que l’entreprise de services de santé a mise en place tel que chacun a pu le constater depuis le début du mois de juillet dernier, l’ensemble des conditions d’exercice n’est pas très séduisant. 

Il faut écouter les médecins généralistes qui ont exercé à Groix par le passé pour comprendre que pratiquer la médecine sur une île éloignée des médecins spécialistes et des installations techniques de diagnostic demande un retour aux fondamentaux de la médecine généraliste. Ici plus qu’ailleurs, le dialogue avec le patient est important pour établir un diagnostic fiable. Il faut en quelque sorte être un peu spécialiste de tout, et surtout ne pas être enfermé dans un carcan économique qui pousse le médecin à multiplier les consultations et en raccourcir la durée au strict minimum. Une pratique qui semble bien éloigné de ce que propose Kersanté.

Kersanté est-il la solution miracle ?

Bref, aujourd’hui, Kersanté est dans l’incapacité d’apporter une présence médicale durable, même à court terme sur l’île. D’où une question, légitime : envoyé dans l’urgence par l’ARS (Agence régionale de santé) pour répondre aux besoins sanitaires durant l’été, ce prestataire de services de santé est-il capable de mettre en place une solution sur le long terme ?

Autre point délicat, celui de l’organisation des gardes. Il y a quelques jours encore, l’APSIG (association des professionnels de santé de l’île de Groix) se montrait sereine, espérant un partenariat avec l’hôpital de Lorient. A ce jour, rien n’est encore fait, et l’espoir que les choses se débloquent dans les jours qui viennent est assez mince.

Pas de panique pour autant. « Nous ne sommes pas abandonnés» précise Frédéric Delange, président de l’APSIG. Tous les acteurs, ARS, Préfet, mairie et professionnels de santé travaillent à la recherche d’une solution durable. « Nous avons beaucoup de contacts avec des médecins qui seraient prêts à venir dans un schéma libéral accompagné de conditions confortables d’installation. » Pas de panique donc car, il est fort probable que le calendrier des rendez-vous se remplira d’un jour sur l’autre, maintenant néanmoins les patients dans un climat d’incertitude qui pourrait en angoisser certain. C’est compliqué, mais ça n’est pas rien. Quant aux urgence elles sont toujours assurées par le SMUR qui dépêche l’hélicoptère en cas de besoin. Mais l’avenir reste à construire.

Reste que la population de l’île manifeste un besoin pressant d’informations. A cet égard, l’ESSORT (Equipe de soins et d’organisation Territoriale) a pris l’initiative d’organiser une réunion publique soutenue par la mairie le 6 octobre prochain à la salle des fêtes de Groix, une initiative que nous élus municipaux et départementaux avons appelé de nos vœux depuis plusieurs semaines.  Cette réunion est conçue comme un moment d’échange entre les professionnels de la santé et la population. Ce moment important devrait permettre à chacun de prendre la mesure de toutes les hypothèses d’organisation du système de soins sur l’île.

Marie-José Mallet, Jean-Claude Jaillette, Victor Da Silva

Kersanté : radiographie d’une association à but non lucratif

Quelle est la nature de cet organisme qui a débarqué à la maison de santé en juillet dernier?

Kersanté est la marque des centres de santé de l’ADCS (Association pour le développement des centres de santé).  Son statut associatif à but non lucratif a été rendu obligatoire par une ordonnance de 2018 fixant le statut des centres de santé. Jusqu’à ce qu’elle prenne en charge la gestion de la maison de santé de Groix à partir de juillet 2021, l’ADCS disposait de quatre centres, l’un à Paris, un autre à Rennes, un autre à Lamballe, et enfin un autre à Lorient. Depuis le début 2021, Kersanté est soutenu par le groupe de promotion immobilière Office Santé, spécialisé dans la réalisation de maisons de santé à travers la France. En janvier 2021, le groupe présidé par Stéphane Guivarc’h, revendiquait une vingtaine de réalisations et en annonçait une quarantaine à venir. A cette date le Pdg a levé 15 millions d’euros de fonds, la deuxième levée de fonds depuis son lancement en 2014. En 2018 il avait déjà levé 2 millions d’euros. A son capital figurent des groupes comme Apivia Macif Mutuelle, MBA Mutuelle, Groupama Bretagne et le constructeur Trecobat. Outre des prestations immobilières, Office santé propose, à travers une filiale spécialisée, des services « libérateurs de temps médical» selon la plaquette de présentation. En 2020, Office santé a réalisé 17 millions d’euros de chiffre d’affaires contre 5 millions d’euros en 2018.

Les liens entre Kersanté et Office santé sont si étroits, que le médecin dépêché par Kersanté pour faire fonctionner la maison de santé de Groix – après le démarrage chaotique de l’été dernier conduisant à la démission des deux médecins salariés – n’est autre que la directrice des affaires médicale d’Office santé, la docteure Laurence Marrié. Dès son arrivée à la mi-septembre, cette dernière s’est attachée à (re)donner une image positive de Kersanté, déclarant  dans Ouest France (23/09/2021) : «Kersanté est une association loi 1901 à but non lucratif. Les médecins y sont salariés et travaillent à leur rythme, soit 15 à 30 minutes de consultation en fonction des patients et des pathologies. Aucun rendement ne leur est demandé. Il faut juste équilibrer les comptes. Si toutefois il y a des bénéfices, ils sont réinvestis dans du matériel ou du personnel – des assistantes médicales par exemple – pour libérer aux médecins encore plus de temps avec leurs patients quand cela est nécessaire. »

Aucun rendement demandé vraiment ? Formellement c’est exact. Mais l’existence dans la rémunération du médecin salarié de Kersanté d’une part variable calculée en fonction du nombre de consultations installe une pression forte sur le nombre de consultations journalières. Ce qui a comme conséquence soit d’augmenter la durée quotidienne du travail, soit de réduire la durée des consultations à leur minimum. Dire que c’est une manière détournée d’imposer un rendement ne serait que le produit d’un mauvais esprit…

Les Semeurs de Santé sont de retour à Groix.

Qui sont-ils ? 

Six partenaires qui proposent des actions de promotion de la santé en zones rurales et insulaires, en lien étroit avec les acteurs de ces communes : l’ARS, l’Escargot Migrateur, France Assos Santé, l’EHESP, Plateforme ETP et Cap autonomie santé.

L’ action des Semeurs de Santé se déploie sur Groix depuis 2018. Leur objectif est d’accompagner les initiatives favorisant le bien-être, le lien social et d’améliorer la santé sur les communes de Groix, Gourin et Scaër.

Ils s’inscrivent dans la démarche d’éducation thérapeutique du Pôle santé de Groix.

La réunion organisée le jeudi 30 septembre de 18h30 à 20h00 à la salle des fêtes aura pour thématique

De l’enfance à l’adolescence : prévention des conduites à risque.

Son objectif est d’échanger collectivement sur des constats, de partager sur les projets déjà en cours et d’imaginer des pistes d’action possibles qui pourraient être portées collectivement.

Il est nécessaire de s’inscrire au préalable par mail auprès de Claire Cornelissen, chargée de projet Cap autonomie santé : c.cornelissen@capautonomiesante.bzh.

La vérité sur la pénurie de médecins à Groix

A Groix, pour le commun de ses habitants, tout semblait aller pour le mieux en matière d’organisation des soins jusqu’à la mi-août de cette année. Médecins, dentiste, kinésithérapeute, orthophoniste, pharmaciens, infirmiers, opticiens, tous les professionnels de santé faisaient de leur mieux pour répondre aux besoins. Et, cerise sur le gâteau, depuis le début de l’année, une maison de santé flambant neuve construite par la collectivité donnait le sentiment qu’on entrait dans une ère nouvelle où la permanence des soins serait encore mieux assurée, où des spécialistes venus régulièrement du continent apporteraient leur expérience, où les moyens techniques et informatiques nouveaux amélioreraient les conditions de travail des praticiens. Mais déjà, en prêtant une oreille attentive, on pouvait percevoir que le surmenage gagnait les médecins et les infirmiers, en évident sous-effectif  aggravé par la crise de la COVID-19. Mais malgré les à-coups et les chaos, tout allait bon train grâce à l’action de l’Apsig (Association des professionnels de santé de l’île de Groix) présidée par le pharmacien Frédéric Delange qui a su ajuster l’organisation aux soubresauts des besoins.

Et voilà, qu’à la fin du mois d’août, un coup de tonnerre claque dans le ciel médical groisillon : les deux médecins pratiquant à l’année, Faustine Vuillat et Hélène Szczepanski ont « démissionné », selon le terme qui a parcouru l’île tel une trainée de poudre. Première surprise, de quelle structure les deux médecins peuvent-ils « démissionner », chacun – du moins celui qui n’est pas proche du milieu médical groisillon ou de la municipalité – ne voyant pas comment un médecin peut exercer son activité ailleurs que dans son cabinet, donc pour son propre compte. Alors démissionner… Fermer boutique, mettre la clé sous la porte, peut-être, mais démissionner ?

De plus en plus de médecins sont salariés

A dire vrai, l’exercice de la profession de médecin a beaucoup évolué depuis une vingtaine d’années. L’image du médecin de campagne arpentant son territoire de l’aube au crépuscule, été comme hiver, qu’il vente ou qu’il pleuve, est en passe de disparaître. Les jeunes médecins, qu’ils soient homme ou femme, aspirent à une qualité de vie différente, où travail et vie personnelle cohabitent harmonieusement, sans pour autant négliger leur mission. Pour y parvenir, certains cherchent à se regrouper afin de mutualiser les fonctions administratives et mettre en commun les équipements devenus trop onéreux. C’est ainsi qu’à Groix est née la maison médicale autour de trois médecins généralistes,et d’un dentiste. Eric Régénermel, André Romieux et et Pierre Lesage. D’autres, poussant plus loin encore le souci d’alléger leur pratique médicale des tâches administratives, préfèrent le salariat à l’exercice libéral avec un cabinet et une clientèle bien à soi. Sentant la demande grandir, des organisations – souvent sous forme associative à but non lucratif ce qui n’empêche pas la recherche du profit – ont fleuri, offrant en contrepartie d’un salaire régulier un service clé en main aux praticiens où ils assurent les tâches administratives, la prise de rendez-vous et surtout – tâche oh combien chronophage pour un praticien libéral – le recrutement des remplaçants ou des renforts dans les zones touristiques. A un inconvénient de taille près : le but non lucratif n’empêche pas la recherche de la rentabilité. Et l’on va voir combien cet élément pèse sur la crise que connaît Groix. Kersanté, émanation  de l’Association pour le développement des centres de santé, qui gère désormais la maison de santé de Groix est représentatif de ce nouveau courant. Implantée en Bretagne et à Paris 19ème, Kersanté aspire à un développement rapide.

Mais revenons à la « démission » de nos deux médecins groisillonnes. Si elles ont « démissionné » dans le courant du mois d’août, c’est qu’en réalité elles étaient devenues salariées de Kersanté depuis le 1er Juillet. Deux questions se posent dès lors. 1 – Avaient-elles fait ce choix en toute connaissance de cause ? 2 – Pourquoi ont-elles démissionné aussi rapidement et quels événements particulièrement graves ont -ils précipité leurs décisions ? Nous, élus d’opposition, avons cherché patiemment les réponses à ces questions qui trottent dans toutes les têtes groisillonnes.

Kersanté débarque dans l’urgence sur l’île

Dès le mois d’avril dernier, l’une des deux médecins encore dans l’exercice libéral, durement éprouvée par le rythme infernal de son travail – de trois plus un mi-temps du temps du trio Régénermel/Romieux/Lesage il y a une dizaine d’années, le nombre de médecins est passé à deux, alors que la fréquentation de l’île ne cesse d’augmenter – a fait part de son intention de prendre du champ. Devant la pénurie de médecins qui menaçait, l’ARS (Agence régionale de santé) a cherché une solution de remplacement dans l’urgence sans trouver de solution pérenne. C’est alors qu’au seuil de la saison estivale, l’Agence s’est tournée vers Kersanté qu’elle a missionnée pour recruter des médecins et organiser l’activité des médecins locaux. Et c’est ainsi que dans l’urgence, en quelques semaines, Kersanté a pris le contrôle de la maison de santé et salarié les deux médecins jusqu’alors libérales. Selon nos informations, l’ARS a dû bousculer le protocole d’agrément habituel, bien plus long d’ordinaire, pour être prêt au 1er juillet. Quant à Kersanté, habitué à monter des projets de maisons de santé de A jusqu’à Z, il a dû s’adapter sans pour autant avoir pris le temps de bien évaluer la situation particulière d’une île touristique. Combien de médecins pour la saison estivale, quelle durée de consultation, comment seraient gérées les urgences, quelle formation pour les assistantes, tout cela a été balayé à grande vitesse.

Pourquoi les deux médecins ont-elles démissionné aussi rapidement ? Une partie de la réponse se trouve dans ce qui a été énoncé précédemment : retard dans la formation du secrétariat, incompréhension des besoins durant la période estivale, retard dans le règlement du salaire, etc. Mais là n’est peut-être pas le plus important.

En effet, le contrat passé entre le médecin salarié et Kersanté prévoit que son salaire comporte une part fixe et une part variable établie selon le nombre de consultations réalisées. Moyennant quoi, pour s’assurer un revenu comparable à celui qu’il se verse en tant que praticien libéral, le médecin doit soit raccourcir la durée des consultations pour en réaliser un maximum dans sa journée de travail, soit allonger ses journées de travail, ce qui devient rapidement contradictoire avec l’objectif recherché d’amélioration de la qualité de sa vie personnelle. Autrement dit, sans l’annoncer formellement, Kersanté contraint ses salariés à réduire le temps de consultation au minimum, moins de 15 minutes selon nos informations.

Moralité : ne voulant pas se plier à cette loi d’airain, et déçues par les promesses  d’organisation idylliques sur le papier mais décevantes dans la réalité, nos deux médecins ont préféré rendre leur tablier.

Groix va-t-elle manquer de médecins

NON, en tout cas pas dans l’immédiat. Des solutions ont été trouvées pour le mois de septembre où un ancien médecin (Françoise Tattevin)  reprend du service une semaine par mois complétée par l’arrivée de médecins vacataires envoyés par Kersanté. Néanmoins, certains jours les gardes de nuit ne peuvent être assurées. Pour les urgences, un partenariat a été trouvé avec l’hôpital du Scorf à Lorient.Une inquiétude cependant : à ce jour, aucune vacation n’est prévue pour le mois d’octobre. Mais il reste deux semaines à Kersanté pour trouver des volontaires.

Que faire pour l’avenir? Nos propositions

Le problème est simple à poser, mais extrêmement difficile à résoudre. Groix, considérée par l’ARS comme un territoire fragile du fait de son éloignement des infrastructures techniques et de ses contraintes de transport pour rallier le continent, doit disposer d’un service médical performant et permanent. Au vu des difficultés rencontrées depuis début juillet par la mise en place du système Kersanté, chacun est en droit de se demander si cette organisation est en mesure d’offrir les prestations souhaitées et d’ajuster les effectifs de médecins aux besoins réels. Cet organisme peut-il se réformer et rapprocher sa pratique de ses promesses? Les élus d’opposition de Groix demandent que l’ARS et les professionnels de santé locaux accordent quelques semaines à l’opérateur pour s’adapter aux demandes locales et intégrer les éléments de contexte ilien. A défaut, il faudra envisager un autre mode d’organisation.

Ce nouveau mode pourrait être un retour à une médecine libérale exercée sous une forme collective et pluridisciplinaire, comme fonctionnant dans l’ancienne maison médicale. Charge à l’ARS mais aussi à tous les responsables locaux, municipalité en tête, de rendre les postes suffisamment attractifs notamment en ce qui concerne le logement des futurs médecins pour que les candidats médecins se laissent séduire par notre île. Nous soutiendrons toutes les initiatives allant dans ce sens et bénéfique à l’intérêt collectif.

Voilà à ce jour où en est la situation que l’APSIG semble bien maîtriser, malgré les aléas et les rebondissements quotidiens, ce dont nous les remercions chaleureusement. Retrouver à Groix une organisation des soins efficace est une urgence. Mais ce travail doit s’effectuer sans panique ni précipitation. Telle a été notre démarche. Se hâter lentement en quelque sorte. Dans les jours qui viendront, nous ne manquerons pas de revenir sur ce sujet vital.

Jean-Claude Jaillette, Marie José Mallet, Victor Da Silva

Appel aux volontaires pour faire fonctionner un centre de tests Covid à Groix

A partir du vendredi 13 août 2021, Groix disposera d’un (petit) centre de tests rapides installé à la maison de santé. Son gestionnaire, Kersanté, basé à Lorient, après quelques hésitations, a accédé aux demandes de l’Apsig, (Association de professions de santé de l’ile de Groix) présidé par Frédéric Delange. « La situation est devenue ingérable » nous disait-il il y a quelques jours. Alors que la saison bat son plein et que les visiteurs affluent, impossible pour les pharmaciens comme pour les infirmiers de répondre à la demande de tests consécutive aux nouvelles mesures gouvernementales. Et partant de là, impossible pour les vacanciers de se procurer un test valide pour prendre le TGV, sauf à se rendre à Lorient.

Et puis le Fifig (Festival international du film insulaire) approche, annonçant plusieurs centaines de visiteurs supplémentaires sur 4 jours à la fin de l’avant-dernière semaine d’août encadrés de nombreux bénévoles. Des bénévoles qui rechignent à venir face à l’impossibilité de se faire tester sur l’île, plongeant les organisateurs dans des difficultés dont ils se seraient bien passés. Il fallait donc de toute urgence trouver une solution passant par l’installation d’un centre de tests sur l’île. Mais le projet se heurtait à des difficultés techniques, en l’occurrence l’installation de matériel informatique spécifique. En outre une telle installation n’enthousiasmait pas l’ARS (Agence régionale de santé) qui craignait que d’autres communes touristiques fassent la même demande. Désormais, les obstacles sont levés, et le centre verra le jour.

Urgent, trouver des volontaires

L’Avenir de Groix et ses élus ont soutenu et fortement appuyé ces démarches, tout comme l’association a soutenu la démarche des associations culturelles et des commerçants auprès de la municipalité réclamant des moyens de tests rapides. Nous nous réjouissons donc de l’issue favorable.

Reste un problème qui devrait rapidement trouver sa solution : il faut trouver du personnel volontaire pour assurer le fonctionnement de ce centre éphémère. Nous savons qu’à Groix résident des médecins, à la retraite ou encore en activité et des infirmier(e)s. 

Nous leur lançons donc un appel à se mobiliser et à donner quelques heures de leur temps pour que cette structure indispensable à la vie de l’île puisse fonctionner. 

Nous les invitons à prendre contact avec Frédéric Delange à la pharmacie qui leur fournira toutes les informations nécessaires.

Conseil municipal : l’art d’endormir un Conseil municipal

Conseil municipal : l’art d’endormir un Conseil municipal

La scène qui suit, en tout point imaginaire, se passe quelque part en France, dans un bourg de moins de 3500 habitants. Selon la formule consacrée, toute ressemblance avec des personnages réels serait purement fortuite. Après tout, pourquoi la vie politique locale ne serait-elle pas un objet de fiction ?

« Pfffffff, il va encore falloir convoquer un Conseil Municipal ! » soupire le maire en se tournant vers la Directrice générale des services. Il en est à son quatrième mandat et son énergie en baisse lui rappelle le poids des ans. Stylo d’une main et agenda de l’autre, la fonctionnaire vient d’entrer dans son bureau pour le rappeler à ses obligations légales. « Monsieur le maire, on n’a pas encore réuni le Conseil ce trimestre. Sauf votre respect, il faut se dépêcher » risque-t-elle avec tact. Elle ne va tout de même pas lui apprendre son métier avec toute l’expérience qu’il a accumulée au fil de toutes ces années. 

Ce matin, comme de plus en plus souvent, le patron ne dissimule pas sa lassitude, au diable les efforts. Expliquer ses choix devant son conseil, et encore se justifier, répondre aux questions de l’opposition, donner l’impression qu’elle pourrait peser sur le cours des choses… Quelle barbe!  « Et d’ailleurs, à quoi bon débattre ! » se dit-il de plus en plus souvent. Le maire reste silencieux tout en rongeant son frein. La Directrice générale voit bien qu’il rumine. « Je suis le seul à connaître les dossiers jusque dans leurs moindres détails, se répète-t-il, en quoi mes adjoints pourraient-ils bien m’aider ? Même celui qui a la charge des finances ne sait pas comment j’ai obtenu une subvention pour rénover les vestiaires du stade ni son montant. » Et puis il y a ces gugusses de l’opposition, de plus en plus présente. « Ils sentent que je vais bientôt devoir passer la main, ces vautours. Tout juste bons à brasser de l’air et à fourrer leur nez là où on n’a pas besoin d’eux. Moi au moins j’agis, alors qu’eux, ils s’époumonent en racontant n’importe quoi dans la presse,  bien contLente de pouvoir faire des articles sur des polémiques qui n’existent pas. Ils oublient que je les ai largement battus aux dernières élections ! » «Tiens, j’ai une idée. Puisqu’il faut réunir le conseil, je vais leur mitonner un ordre du jour où je ne mettrai au vote que des questions financières, du genre lignes rectificatives au budget. Un peu plus d’argent sur la réfection des routes par-ci, un peu moins sur le projet de maison du troisième âge par-là, et hop, personne n’y pige rien, normal je leur ai rien donné pour qu’ils comprennent. On ne discute pas, et c’est plié en une heure ». Sa mine renfrognée des mauvais jours laisse place à un sourire malin que lui connaît bien la fonctionnaire. Il est en train de préparer un coup. « Bon, voilà ce qu’on va faire. Ordre du jour minimum, convocation du conseil dans une semaine, documents minimalistes envoyés trois jours avant, et tous les sujets qui pourraient fâcher, on n’en parle pas. On verra tout le reste en bureau du Conseil entre nous. Vont plus nous casser les pieds à vouloir débattre ces gugusses qui se prennent pour des opposants. Action ! »

Retour à la réalité

Tout ceci n’est qu’une fiction, bien entendu. Mais à y regarder de près, elle résonne comme tant de  situations qu’on retrouve dans de nombreuses municipalités dirigées par des maires en place depuis plusieurs mandats et qui concentrent tous les pouvoirs. Les Conseils municipaux de Groix n’échappent malheureusement pas à cette tendance. Ainsi le dernier du 8 juin dernier : un ordre du jour (1) conçu comme un relevé de décisions prises en bureau du Conseil entre le maire et ses adjoints, des projets non sans importance comme la rénovation des églises et des chapelles dont le budget est présenté comme une simple étape technique avant les demandes de subvention, idem pour la rénovation de la maison des douanes pour laquelle une ligne budgétaire est réservée aux services de cabinets d’études. « N’aurait-on pas pu étaler ces travaux sur plusieurs années compte tenu des 345.000 € de budget prévisionnel… en attendant les dépassements ? » s’interroge Victor Da Silva.  Rien de ce qui émane de l’opposition n’ébranle le maire ni son adjoint en charge de cette question. Les cloches de l’église seront, elles aussi, remises à neuf, décrochées, fondues, et remontées. « Elles sont fendues et menacent de quitter leur logement, tranche Thierry Bihan. Imaginez l’accident un jour d’enterrement où les familles attendent sur le parvis ». Sourire dans la salle. La majorité municipale voudrait transformer ce conseil en simple chambre d’enregistrement qu’elle ne s’y prendrait pas autrement. 

Une information doit néanmoins être soulignée : le maire a demandé au Conseil de voter une résolution soutenant la demande de la directrice de l’école de la Trinité faite à l’Académie d’ouvrir une classe supplémentaire en maternelle, ce qui lui a été accordé à l’unanimité. Bonne nouvelle, car cela signifie que le nombre de jeunes couples s’installant sur l’île augmente. Et que donc son attractivité s’agrandit, malgré la pénurie de logements à l’année.Au grès des points inscrits à l’ordre du jour, l’assistance a appris :

– que la fibre téléphonique était attendue pour la fin de l’année, quand le câble reliant le continent à Groix sera posé,

– que la grue du port endommagée sera réparée moyennant un partage de la facture entre les utilisateurs-pêcheurs,

– que les bénévoles du Fifig installés au camping municipal bénéficieront cette année d’un demi-tarif.

Et le parking payant?

Il a donc fallu une fois encore attendre les questions diverses pour que le débat s’installe et pour que les conseillers, en l’occurrence d’opposition, participent à l’élaboration de la politique locale en nourrissant un débat constructif – et parfois musclé – avec le patron de l’exécutif.

Le sujet du parking de la gare maritime devenu payant est dans toutes les conversations groisillonnes. On aurait pu imaginer dès lors que le maire l’inscrive à l’ordre du jour. Etbien non, la charge en est revenue à l’opposition. Rappelons que la municipalité de Lorient à qui la gérance de ce parking a été déléguée par la Région, doit faire voter au sein de son conseil les tarifs de stationnement avant son ouverture, tarifs qui ont des conséquences sur la vie des Groisillons ; personne à Lorient et encore moins à Groix ne peut l’ignorer. Sa décision est donc très attendue sur l’île et mérite débat. Lors du conseil municipal lorientais du 27 mai, le maire, Fabrice Loher, a réservé sa réponse aux questions de son opposition, Lorient en commun, avançant que « des discussions étaient en cours avec le maire de Groix pour aménager des tarifs réservés aux Groisillons. »

« Où en êtes-vous des discussions ? » avons-nous donc questionné. La question est d’importance, et pour cause. Pour l’avoir demandé avec insistance, nous, à l’Avenir de Groix, savions depuis quelques temps qu’un abonnement réservé aux travailleurs pendulaires (lien) serait proposé à un tarif bas de 120 € par an, soit 10 € par mois. Depuis un an déjà, nous soutenions l’initiative des artisans de l’île qui réclamaient ce tarif spécial ainsi que des places réservées à ce type d’usagers. À la grande fureur du maire de Groix et de quelques-uns de ses adjoints (lien) pour qui rompre le silence dans lequel il préférait maintenir le délicat sujet de l’engorgement du parking de la gare maritime revenait à offrir sur un plateau la possibilité de le rendre payant. Erreur de sa part, ou ignorance de ses déclarations passées où il se disait persuadé que l’heure du payant viendrait. Il nous a semblé au contraire que soulever le problème qui était devenu crucial permettait d’ouvrir une phase de discussions au cours desquelles les intérêts des uns et des autres auraient été ménagés. Les faits nous ont donné raison : une première étape a été franchie favorablement puisque le tarif « pendulaire » a été créé et que des places seront désormais réservées aux abonnés. Une autre étape doit suivre, celle d’un tarif adapté au mode de vie insulaire.

Mais, pour la municipalité en place c’est déjà bien assez. Car à la question que nous avons posée sur l’avancée des discussions il nous a été répondu : « J’ai rencontré deux fois le maire de Lorient, a expliqué Dominique Yvon. Au début on parlait de 150€ par an. Une clause de revoyure est prévue pour octobre. Mais, on ne peut rien faire de plus. » Des tarifs spéciaux pour les insulaires ? La gratuité pour les îliens qui se rendent à Lorient pour des soins médicaux ? La navette gratuite depuis le parking de la place d’Armes ? « On ne peut rien faire, répond-il sans varier. Et puis sachez que je ne veux surtout pas entrer en guerre avec Lorient. » Et s’adressant à l’opposition, un brin menaçant : « Si vous continuez à faire monter la mayonnaise, on risque de tout perdre ! Notamment la gratuité du bus quand on débarque du bateau pour aller à la gare SNCF. C’est une faveur qui nous a été faite et rien ne dit qu’elle puisse durer. » En clair, ne bougez plus puisque « on ne peut rien faire ! », nous avons déjà obtenu bien assez de privilèges.

Victor Da Silva lui a répondu par une démonstration : « croyez-vous que si nous n’avions pas bougé par anticipation comme nous l’avons fait, nous aurions obtenu ce tarif très favorable pour les pendulaires ?C’est là la preuve que contrairement à ce que vous dites, l’action et la discussion paient. Nous continuerons donc à faire valoir notre point de vue, comptez sur nous. »

Il restait quelques questions diverses à expédier, puis à passer la parole au public, et lever la séance. Rendez-vous en septembre, ou peut-être en octobre, qui sait…

Autres questions diverses

Devenir du VVF

« Lors d’un précédent conseil municipal, des informations ont été données concernant d’éventuelles offres de rachat du VVF. Y-a-t-il à ce jour des éléments nouveaux qui permettraient d’avoir une vision claire du devenir du VVF ? »

Réponse : « Une étude est en cours, menée par la Caisse des dépôts et consignation. Nous attendons le rapport pour la fin juillet. L’opposition sera associée au rendu de l’étude. »

Conseil municipal des jeunes

« Lors de la campagne électorale pour les municipales, les deux listes en présence ont proposé l’une comme l’autre la mise en place d’un conseil municipal des jeunes. Lors de la dernière commission jeunesse, le sujet a été à nouveau évoqué par une adjointe. Y a-t-il un calendrier de mise en œuvre du projet ? »

Réponse : « Ce sera mis en place en janvier prochain »

Saison estivale

Des mesures particulières ont-elles été prises pour prévenir les incivilités, pour canaliser les comportements des cyclistes, pour maintenir un niveau de prévention sanitaire compatible avec la circulation du virus de la COVID-19 ?

Réponse : « Concernant les mesures sanitaires, elles sont conformes à la loi. Le feu d’artifice du t 14 juillet est supprimé. Par ailleurs, une vidéosurveillance a été mise en place sur le port, sur le parking des pêcheurs et sur la salle de sport. C’est efficace. »

Bonnes vacances à tous.

Jauge à 49 spectateurs au cinéma de Groix

Depuis le 21 juillet, le « pass sanitaire » est exigible pour toutes les salles rassemblant 50 spectateurs ou plus. Les cinémas peuvent continuer à accueillir du public sans « pass sanitaire » à la condition de limiter leur jauge à 49 spectateurs par salle.

Face à ces nouvelles dispositions imposées aux salles de spectacles, l’association cinéf’îles « a décidé de limiter sa jauge à 49 spectateurs » considérant notamment que ces dispositions aboutissaient, sinon, à faire un « tri sans rapport avec le cinéma ».

Parking de la gare maritime, 120 €/an pour les pendulaires. Et les Groisillons ?

À la lecture du panneau affichant les tarifs de la gare maritime, l’objectif de la municipalité de Lorient apparaît clairement : désengorger le parking de la gare maritime et repousser les usagers vers le parking de la place d’armes. Comment ? Parce que stationner à cet emplacement en période estivale est désormais cher, voire hors de prix si la durée de stationnement excède 4 jours. Les visiteurs de l’île sont clairement visés. L’alternative souhaitée par la municipalité lorientaise est de pousser les usagers à se garer au parking de la place d’Armes. Pourquoi pas, si l’option est attractive. Comparons donc les tarifs. 

Des tarifs à la semaine prohibitifs

La première heure de stationnement à la place d’Armes est gratuite contre 1,80 € à la gare maritime. Notons qu’une heure de stationnement pour quelqu’un qui se rend à Groix paraît bien court, et lui offrir une heure gratuite voire deux est ridicule. Même pas le temps de faire un aller et retour vers l’île. Trois heures à la place d’Armes coûtent 2,80 € contre 4,80 €, 12 heures à la place d’Armes coûtent 8,20 € contre 10 € à la gare maritime. Une semaine à la place d’Armes coûte 23 € (tarif spécial pour ceux qui se rendent à Groix) contre 50 € à la gare maritime. Pour cette durée et à ce tarif-là, le choix s’impose, d’autant que les horaires de bus de la ligne 112 reliant le parking de la place d’Armes à la gare maritime seront «aménagés en fonction des horaires de bateau » annonce la mairie de Lorient. Entendons l’argument, puisque Groix étant la seule île du Ponant à disposer d’un parking aussi près de l’embarquement, il faut gérer ce privilège qui connaît des limites. Mais alors pourquoi ne pas rendre la navette gratuite, comme elle l’est quand on vient de Groix pour aller à la gare SNCF ? Veut-on vraiment désengorger le parking de la gare maritime ou bien tirer quelques euros supplémentaires de la poche des visiteurs encombrés de leurs bagages ?

Le silence de la municipalité de Groix

Reste donc la question des Groisillons et des usagers pendulaires qui prennent le bateau chaque matin pour aller travailler sur l’île et le reprennent le soir dans l’autre sens. Si rien n’était prévu pour leur situation d’usager régulier, ils auraient à débourser 9,20 euros par jour, tarif prévu pour 10 heures de stationnement. Lors du conseil municipal de Lorient du 27 mai dernier, l’adjointe aux Transports, Laure Dechavanne, a assuré que des abonnements leur seront proposés et des places réservées aux abonnés. Ses propos ont été confirmés par le maire, Fabrice Loher, en séance. Mais à quel tarif ? À quelques heures du passage au payant, rien n’est affiché, publiquement en tout cas, ce qui en dit long sur l’intérêt que portent ceux qui nous gouvernent à la vie quotidienne de leurs administrés.

Selon nos informations recueillies à la mairie de Lorient, un abonnement sera proposé aux pendulaires pour un montant de 120 euros par an, soit 10 euros par mois. Des discussions ont eu lieu entre la mairie de Groix et la mairie de Lorient pour mettre au point des tarifs pour les autres usagers réguliers. Rien n’a filtré sur le résultat de ces discussions. 

Rappelons que les élus d’opposition réclament depuis plusieurs mois que des tarifs d’abonnement les plus bas possibles soient réservés aux Groisillons de manière à ne pas augmenter trop lourdement le coût du transport. Une demande qui a été relayée par les élus d’opposition du groupe Lorient en commun après concertation avec L’Avenir de Groix lors du conseil municipal lorientais du 27 mai dernier. Elle a été accueillie favorablement par le maire de Lorient. Rappelons également que nous demandons en outre que la gratuité du stationnement soit accordée aux usagers groisillons qui se déplacent pour des soins médicaux lourds, que des tarifs spéciaux soient étudiés pour les familles des îliens qui leur rendent visite plusieurs fois par an, et qu’enfin, cette grille tarifaire soit expérimentée durant un an, à l’issue duquel des ajustements seront opérés en concertation avec les usagers. 

Qu’en pense le maire de Groix ? A quelques heures de l’entrée en action des bornes de péage, nous n’en savons toujours rien…

Convocation au Conseil Municipal du 8 juillet 2021

Le prochain conseil municipal se tiendra le jeudi 8 juillet 202 à la Salle des fêtes à 17 heures

Ordre du jour

1 . Approbation du PV du CM du 14/04/2021

2 . Forfait communal

3. Subventions aux associations 2021

4. Opération maison des douanes (une opération de réhabilitation est envisagée pour un montant de 224 029.75 € TTC)

5 . Décision modificative n° 1 : budget principal et budget port

6 . Opération église et chapelles (budget envisagé 345 204.54 € TTC pour travaux d’entretien)

7 . Signature d’un acte notarié avec ENEDIS

8 . Demande d’ouverture d’une classe à l’école de la Trinité

9 . Facturation des frais de réparation de la grue du port

10. Adaptation de la grille tarifaire du camping

11 . Questions diverses

La séance est ouverte au public.